Poirot joue le jeu

Avis mitigé pour cette enquête d'Agatha Christie avec Hercule Poirot en enquêteur. J'ai aimé retrouver l'atmosphère de la campagne anglaise, si bien décrite par l'auteure, avec ses manoirs et ces dames « en tweed ». Dans cette enquête, le manoir en question a été racheté, et l'ancienne propriétaire habite dans un cottage sur le domaine. J'ai bien aimé retrouver l'inénarrable Ariadne Olivier, écrivaine de romans policiers rocambolesques, qui fait appel à Poirot pour l'aider à empêcher un meurtre. Ce meurtre aura lieu malgré tout et la victime sera une jeune adolescente du village.
J'ai bien sûr aimé retrouver notre cher Poirot, un « étranger » dans ces campagnes : un « Belge ! ». Mais ses petites cellules grises sont fatiguées et il n'avance pas beaucoup sur l'enquête. Je ne sais pas si c'est la même chose pour vous, mais Hercule Poirot pour moi, c'est « David Suchet », cet excellent acteur de la série TV. Soigné, et pointilleux ; brillant et horriblement imbu de sa personne ; et qui apporte aux enquêtes un petit humour tout en subtilité.

Mais voici ce que je n'ai pas aimé : l'auteure (ou son héro) devait être fatiguée, parce que le dénouement de l'enquête n'est pas du tout à la hauteur de l'intrigue qui avait pourtant bien commencée, avec, dès le départ, une dizaines de protagonistes, et donc de suspects potentiels, tous intéressants et bien campés dans leurs positions.
L'intrigue suit son cours et on la suit avec plaisir, mais ni Poirot, ni la police locale n'arrive à élucider ce meurtre. Ce n'est qu'au dernier chapitre du livre, et plusieurs mois après les faits, que notre Poirot, soudain, a une illumination et nous déroule toute l'explication de l'énigme ! Sans autre enquête ou approfondissement, tout y est : le qui, le quoi et le comment ! Bref, solution venue de nulle part qui m'a beaucoup déçue après la richesse du récit.