AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,42

sur 12 notes
5
1 avis
4
3 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis
Bon le début était prometteur, mais la descente vers la fin fut bizarre.
Je n'ai guère aimé l'environnement du bord de mer, le sujet aurait pu me captiver mais le reste à fait que je n'ai pas adhéré au roman. Ni le style, ni la construction ne m'ont plu. Un style particulier. Un avis parlait de poésie, heummm je ne l'ai point trouvée, et pourtant je suis très sensible à la poésie. Certes quelles petites touches mais bien palotes. Pas de quoi en faire un foin.
C'est bien dommage, car j'en espérai plus, sans le pourquoi du comment de ma déception. Je n'ai pas lu son premier roman, et bien je pense que je ne le lirai pas. Dans une lecture, pour ma part, c'est l'écriture qui l'emporte sur l'histoire, là l'écriture est étrange, comme si on avait pris un sac avec des mots, des bouts de phrase et qu'on l'aurait fait voler sur des pages, retombant par ci par là. Bref, on pourrait dire original mais pas convainquant pour ma part. Histoire de goût sans doute. Et je vous parle pas des passages dont je n'ai pas compris la teneur vis à vis du sujet.
Allons passons à autre chose.

Commenter  J’apprécie          190
Fable minérale ? Conte écolo ? Prose ensablée ? Manifeste féministe à peine voilé ? « Nos corps érodés », est tout cela. Il faut se mouiller, farfouiller parmi les phrases, attendre que Valérie Cibot interrompe ses digressions marines pour y dénicher des trésors de poésie, des passages intéressants (comme celui des maudits blockhaus p65-67). Mais à vouloir crier l'océan, hurler sa haine de l'homme irresponsable, Valérie Cibot enlise le lecteur. L'attention s'érode, l'empathie s'éloigne. Oui, Valérie, nous comprenons votre révolte : les falaises qui s'affaissent, les marées toujours plus vives, l'aveuglement suicidaire devant la menace. Oui, vous avez raison, pour les rivages comme pour les glaciers, la science approuve la nature mais l'homme, désormais réfractaire à la raison, préfère l'ignorer avec pour seul prétexte son égoïsme. Malheureusement vos déferlantes ont fini par me repousser, à défaut de me fasciner. À trop produire d'écume, on ne voit plus l'horizon. Au fil du récit, votre verve sert une longue hallucination qui m'a perdue autant qu'elle m'a frustrée, parce que votre style est prometteur; vous êtes une auteure à suivre.
Votre obsession à faire corps avec les éléments naturels (ex : p31, p52) fait une victime : l'humanité. On la retrouve enfin quand la vague est passée, qu'elle a effacé les dernières présomptions. Alors des hommes et des femmes soudain surgissent, plus vivants que les silhouettes informes qui hantaient jusque-là vos marées basses. Leurs histoires sont touchantes, mais il est trop tard, le livre est terminé.
Bilan : 🌹🔪
Commenter  J’apprécie          170
Il était une fois une île entourée d'un océan dont les vagues impitoyables rongent toujours plus les plages et les falaises. Cependant, le travail patient de la nature ne fait que conclure les ravages causés par la main de l'homme. Et quand une femme vient dire qu'il faut évacuer le rivage, reculer le front de mer pour éviter que tout sombre, personne ne l'écoute. Personne ne veut l'entendre. Parce que des intérêts économiques supplantent les exigences écologiques. « Il faut accepter de reculer, tout simplement, avant qu'une vague ne vienne et n'emporte tout, une vague qui serait l'autre nom de la tempête. » (p. 17) Face aux îliens, la géologue est seule. Et soudain, la vague, ce pourrait être elle, si personne ne fait rien pour la stopper.

Voilà un très court roman, fort beau, sous-tendu de symbolique, souvent étrange et laconique, avec une chute déconcertante, presque abrupte. J'avoue sans honte ne pas avoir tout compris des motivations des personnages. J'ai lu le texte sans déplaisir, fascinée par les descriptions marines, mais j'en ressors comme on émerge d'un cauchemar, interloquée et soulagée. Chose certaine, ce roman me marquera pour longtemps.
Commenter  J’apprécie          60
Tout un vocabulaire de la Terre, du roc, du sable et de la mer, des microcosmes écologiques, du mouvement de la vie, de l'inexorable, du geste, de l'humain, salement humain. le récit commence comme un pamphlet alarmiste, comme une présentation d'une île qui a connu la guerre et qui connaîtra la destruction. Puis un coup dans la nuque, un éclat d'une violence extrême, et le corps et l'âme qui s'engourdissent, et tout devient métaphore, danse, chant, cri, pensée, vent, vague, vague à l'âme, instabilité, flou.

Valérie Cibot écrit comme un ermite, bulot accroché à son rocher, qui lèche le sel sur la pierre et se satisfait du roulis de l'eau, qui s'enfoncerait dans la vase plutôt qu'avoir à faire aux humains, aux hommes surtout. L'humanité dans son livre est sombre, vieillissante, grinçante, redoutable, tranchante, irascible, dégueulasse, conservatrice, immuable - on voudrait s'en débarrasser pour laisser l'île respirer : ce n'est pas la Terre qui doit disparaître mais ceux qui la détruisent, qui détruisent le sol à même leurs pieds, scient la branche sur laquelle ils bâtissent leur vie.

Le livre est tantôt d'une dureté âpre, cassante comme deux silex qui s'entrechoquent, tantôt d'une poésie douce, contemplative, mélodique et rêveuse. Les mains des hommes qui brisent, les pétales de fleurs qui enflamment le ciel. Moitié politique moitié plus rien à foutre. Une ode qui fait mal, qui ouvre le ventre comme un poisson à qui l'on enlève les arrêtes, une chanson amère au beurre salé, qui vous rappelle à l'ordre, vous remet à votre place, une transe hallucinatoire, qui vous confond avec le paysage.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : https://lecombatoculaire.blo..
Commenter  J’apprécie          60
Remuant, poétique, charnel.
Un récit qui fend, dissout, disperse comme grains au creux des éléments . végétal minéral, animal. Un récit à l'opacité poreuse, qui laisse filtrer l'urgence à fleur de mots. Son style qui exige de partir à l'assaut de ses crêtes poétiques, ses décharges nerveuses. Une lecture en rafales pour une fable écologique, une charge contre l'entêtement et le déni de l'homme face à la catastrophe écologique. Et magnifique personne que Mona, Cassandre et lanceuse d'alerte.
Commenter  J’apprécie          40
Vague décennale, sable et bunker en marqueurs inexorables et poétiques des désastres de l'avidité toujours revendiquée.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/04/14/note-de-lecture-nos-corps-erodes-valerie-cibot/
Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          30
Après un excellent premier roman, Bouche creusée, quelle hâte de lire Nos corps érodés ! On retrouve cette écriture poétique, ces personnages cruels et cyniques. Tout le roman semble un mirage, tout est vaporeux, on se laisse guider sans tout comprendre, comme pris dans un rêve ésotérique. Dès le début, le propos plaît : une île va disparaître, engloutie, il faut cesser l'activité humaine à tout prix, fermer l'île aux touristes pour la préserver.
Commenter  J’apprécie          20
Un petit livre étrange, dont j'ai aimé la première partie, beaucoup moins vers la fin…
Bien écrit, plume poétique, et une efficacité dans la manière de dépeindre les pires penchants des hommes.
Je vous laisse vous en faire une idée par vous même !

Une géologue est mandatée pour étudier l'érosion de l'île où elle a passé son enfance, et qui base son économie sur le tourisme. C'est pourquoi ses propositions ne sont pas chaudement accueillies.
Pas tellement ma tasse de thé, mais agréable !
Commenter  J’apprécie          10
"Nos corps érodés", c'est l'histoire de Mona, géologue, et d'une île, son île, un territoire vibrant vacillant qui subit les perturbations climatiques et les effets du tourisme de masse.
L'île est menacée, une ultime vague pourrait déferler et emporter avec elle l'équilibre, la stabilité de toute une communauté. Mona prévient, alerte, et doit faire face au déni de chacun face à l'inéluctable.
Le récit qui passe du « je » au « elle » traduit le basculement de Mona devenue poreuse aux éléments, aux matières, aux sensations à l'image de l'île livrée à l'érosion. Et c'est dans la langue, magnifique et poétique, mouvante et organique de Valerie Cibot que l'on ressent au plus près l'instabilité, les vacillements des lieux qui agissent ceux qui les habitent.
Une fable troublante et forte dans sa résonance actuelle. Et une très forte envie de lire le premier roman de Valérie Cibot !
Commenter  J’apprécie          10

Autres livres de Valérie Cibot (1) Voir plus

Lecteurs (27) Voir plus



Quiz Voir plus

Kaamelott : Géopolitique de l’Antiquité tardive

Sur quel royaume règne le roi Arthur dans Kaamelott ?

Le Royaume de Logres
Le Royaume de Bretagne
La Grande-Bretagne
L'empire breton

10 questions
64 lecteurs ont répondu
Thèmes : kaamelott , humour , fantasy arthurienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}