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Critique de micetmac


Il est toujours délicat de chroniquer un tome 2.
Cela nécessite de spoiler le tome 1. Puis cela manque d'une certaine cohérence critique car une saga doit s'entendre comme un tout et il faudrait dans l'idéal, tourner l'ultime page avant de se lancer dans une exégèse analytique. Mais la perfection n'est pas de ce monde si l'on excepte les crêpes au chocolat et Space Oddity de David Bowie.
Donc,
En premier lieu :
Spoiler inside...
...
Je tiens LE PROBLÈME AUX TROIS CORPS de Liu Cixin, premier d'une trilogie, comme l'un des livres majeurs de SF de ces dernières années.
Une civilisation extraterrestre au bord de l'annihilation reçoit les coordonnées d'une planète viable et projette d'envahir la Terre. Pendant ce temps, sur Terre, se développent deux camps opposés, d'une part, ceux qui veulent accueillir les êtres supérieurs et les aider à prendre le contrôle d'un monde considéré comme corrompu et, d'autre part, ceux qui veulent combattre l'invasion.
Le deuxième tome commence après que les terriens aient appris les sombres projets des Trisolariens. L'humanité le sait désormais : dans un peu plus de quatre siècles, la flotte trisolarienne envahira le système solaire.
Que ferions nous si l'on savait que l'humanité avait de grandes chances de disparaître dans 4 ou cinq siècles ?
Après tout...
Cette question se pose déjà avec la rapidité confondante que nous avons d'épuiser les ressources de notre unique habitat, notre planète. du moins, l'on peut présumer que la flotte trisolarienne en approche exterminera plus rapidement la population terrienne que le réchauffement climatique. Cette interrogation sur notre égoïsme humain, tellement humain, notre capacité à vivre notre vie en accumulant les smartphones traverse les pages de ce formidable bouquin.
Liu Cixin table sur une capacité de l'humanité à s'unir pour faire face à un ennemi commun. Et il le fait en un éloge des sciences fondamentales. Seules ces dernières, non immédiatement rentables et pratiques, peuvent nous permettre le saut quantitatif nécessaire pour lutter à armes égales. Bloqués par les intellectrons, la communauté terrienne mise donc sur le tout technologique et se prend à rêver que cela pourrait suffire... Mais elle parie aussi sur un autre aspect de la mentalité terrienne : le mensonge. La communication trisolarienne basée sur une télépathie intégrale ne connait pas la dissimulation. Donc quatre savants, les colmateurs, triés sur le volet, sont chargés de mettre en oeuvre un plan de riposte efficace, peut-être, inattendu surtout.
Moins surprenant que le premier opus, LA FORET SOMBRE est d'une très haute tenue et témoigne d'une grande poésie, d'une lenteur toute orientale pas désagréable, entrecoupée de montée en tension fulgurantes et d'un dernier tiers tout simplement génial.
Une épopée de plus de 200 ans, s'appuyant sur de solides bases scientifiques, même si Liu Cixin ne s'attarde pas sur les procédés qui n'en sont qu'à de vagues balbutiements (la congélation hibernation), éclairée par une plume sobre et d'une grande pédagogie...
Liu Cixin le dit clairement, l'avenir passera par une science maîtrisée et non corsetée par des impératifs de praticité instantanée. de toutes les sciences (le répit vient d'une science humaine, la sociologie) et non par une abdication de la pensée, bien dans l'air du temps.
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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