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Critique de Pluriel


Ce manuel est une pépite de références sociologiques qui retracent l'évolution des combats et vagues féministes et plus précisément la naissance du terme "genre" (qui n'est pas qu'à aborder sous le prisme féministe d'ailleurs).
Dans un langage sociologique un peu barbant et destiné donc avant tout aux sociologues, le manuel s'arrête sur la définition et l'historicité de nombreux termes (différence des sexes -> différenciation des sexes, sexe ou genre, patriarcat ou domination masculine...). Il questionne aussi la légitimité et la place de la branche du genre au sein de la sociologie.
De plus le contenu ne s'arrête pas à un féminisme qu'on pourrait qualifier "de base", il cite les plus grandes féministes contrairement à l'ouvrage "La domination masculine" de Bourdieu, et aborde la question de l'intersectionnalité, des mouvements "Black feminism" et queer. Ce bouquin voit large. A travers une fluidité des parties très claire.

Quelques bémols comme les oublis de termes de la part de la sociologue sur la "prostitution" pages 68-69 que je trouve fondamentaux.
Elle indique qu'il y a deux grandes écoles : les abolitionnistes et les règlementaristes comme Gail Pheterson. Mais au-delà de la réglementation, Gail Pheterson livre dans son ouvrage "Le prisme de la prostitution" l'idée de la décriminalisation, qui aurait mérité d'être traité ici. Cette approche n'est pas synonyme de la réglementation et est une pensée importante dans le militantisme de nos jours, dans la manière d'aborder la "prostitution" (Industrie/travail du sexe) et d'en penser son amélioration. de plus, à aucun moment ne surgit l'expression "travailleur.se.s du sexe"
Une légère maladresse est commise page 93 lorsque Isabelle Clair écrit "transformation du sexe (drag, trans, etc.)" lorsqu'on parle + de transition de genre.
Je conçois cependant que l'ouvrage a été écrit il y a dix ans, et que depuis une troisième vague féministe (numérique) a fait surface. Mais également que la sociologue choisit la neutralité politique.

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