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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Immersion totale et immédiate dans cette histoire qui commence par un bizutage en 1985, avec jet d'oeuf, d'huile et de farine sur les nouveaux, assorti d'allusions graveleuses et de jeux humiliants à connotation sexuelle et/ou scato. J'ai vécu le même en 1986, de manière totalement inattendue dans l'IUT d'une ville côtière bretonne, avec la complicité et la bénédiction d'enseignants rigolards. Ça voulait jouer à la grande école d'ingé, de commerce ?
« Je garde un sourire bon enfant pour montrer que je m'amuse. » On évite aussi/surtout, de se faire repérer pour ne pas devenir la tête de turc, celle qui va devoir faire un strip-tease sur l'estrade - clou du spectacle après divers défilés.
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On devine qu'Arielle est une élève brillante puisqu'elle intègre cette école d'ingénieurs agronomes dès l'âge de seize ans. Est-ce son immaturité qui la pousse à vouloir séduire ? veut-elle entrer en accéléré dans la cour des grands ? est-elle éblouie par ce changement de vie, elle qui passe d'un cocon feutré catho-versaillais à ce 'campus' peuplé de jeunes qui, enfin loin du regard parental, entendent désormais faire la fête - c'est à dire danser, boire, fumer, baiser ?
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Depuis la puberté de mes enfants, les romans ou BD mettant en scène la sexualité adolescente me gênent. Je les évite ou abandonne si je n'avais pas compris le propos avant de commencer : les balbutiements sexuels des jeunes ne me regardent pas, sauf si on sollicite mon avis.
Ici, c'est différent : c'est moi que je (re)voyais, puisque tout, dans ce roman, m'a ramenée à 'mon' époque, à mes propres difficultés d'alors pour mettre un pied dans cet aspect du monde adulte - pas le plus simple. On peut s'y perdre, s'y noyer, sans que quiconque puisse aider à défaut de voir au delà d'une 'presque normalité' (p. 245) : si quelque chose ne fonctionne pas, c'est de ma faute, forcément, alors il m'appartient de sauver les apparences. Dans une relation à ce point déséquilibrée, l'autre ne se remettra jamais en question ; la coupable c'est moi.
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Le comportement de Françoise m'a d'abord interpellée puis mise en colère. Je ne le comprends pas. Pourquoi tout faire pour maintenir le loup dans la bergerie, jusqu'à laisser sa propre fille s'y brûler les ailes ? Quid des profs qui laissent passer autant d'absentéisme (symptomatique, pourtant) sans sanctionner les étudiants ou alerter leurs parents, au moins ceux des élèves mineurs ?
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A l'inverse, le mur entre Arielle et sa mère m'a émue aux larmes ; cet orgueil de gamine qui dépérit sous les yeux de ses parents mais ne lâchera rien est aussi insupportable que bouleversant - mais hélas compréhensible. L'adolescence est une période terrible pour la jeune fille mais aussi pour sa mère, qui revit la sienne, ses erreurs, mais n'a pas les clefs pour comprendre le malaise de son enfant. Elle ne peut que la voir sombrer si celle-ci, trop fière, refuse les mains tendues.
« On n'apprend jamais rien à ses enfants. » (p. 200)
« Alors je dois me résoudre à la laisser faire son chemin, frêle et pâle (...). Pour la première fois lui permettre de partir loin de nous, vivre on ne sait quoi. Je ne lui aurai rien appris. Rien n'aura servi à rien. » (p. 201)
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Je ne m'attendais pas à ce que la fin apporte sa pierre à l'édifice .
Ce n'est pas ce que je retiendrai du livre (même si c'est important), mais tout le reste, auquel j'ai pu m'identifier - côté maman désemparée et côté fille qui fait n'importe quoi, indéfiniment.
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Intense et bouleversant.
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« Every Breath you take… »

Chaque respiration que tu prends
Poupée
Chaque mouvement, chaque pleur
Chaque décision, ou revendication
Je te regarderai, je te suivrai
Chaque fois que tu diras, oui, Poupée,
J'aurai mal
Mais la seule fois où tu diras non
Je serai celle qui entendra
Je te regarderai, je t'admirerai
Chaque jour unique, ou ordinaire
Où tu seras dans le fun ou dans le noir
Chaque jeu que tu joueras
Même s'il est toxique, dangereux
Même s'il t'empêche, même s'il te brise
Je n'aurai pas peur de regarder
Chaque nuit que tu resteras, Poupée
A dire oui, oui, oui
Je serai meurtrie
Ne vois-tu pas que tu lui appartiens
Tel un objet, telle une poupée
Qu'il se plaît, à casser
Comme mon pauvre coeur a mal
Ne vois-tu pas, ne vois-tu pas
Poupée
Que chaque sourire que tu forces
Ça te rend triste à mourir
Ne vois-tu pas la lame le pointu
Le couteau le râle l'effarement
Pars de son étreinte va-t-en loin
Poupée
C'est moi qui retiens mon souffle
Quand tu n'es que La poupée qui fait oui
Je regarde autour de toi, de nous
De nous toutes, et je sais les visages figés
La douleur sourde, la douleur du dedans
La douleur enfouie, la douleur serrée
La douleur tue, la douleur silenciée
La douleur féminine, la douleur innommée
Et j'enrage
Alors je vais la regarder bien en face
Cette fiction
Prendre toute l'ampleur de cette réalité
Et chaque respiration qu'elle prendra
Chaque mouvement qu'elle fera
Chaque livre aussi vibrant qu'elle donnera
Chaque revendication qu'elle renforcera
Je les regarderai et j'adorerai…

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UN ROMAN COUP DE POING ! 👊

C'est une nouvelle vie qui démarre pour Arielle, 16 ans. Elle vient de quitter le foyer familial bourgeois pour intégrer une école d'ingénieur. Les bizutages sont de rigueur, les soirées folles, c'est l'heure des premières fois et des premiers émois. Quand sa route croise celle d'Éric, elle va se laisser charmer, succomber à l'amour physique et devenir sa poupée...
Le départ d'Arielle, va inviter Inès, sa mère, à revivre sa propre histoire et se plonger dans ses souvenirs. L'effroyable vérité va s'imposer. Comment affronter ce silence accablant? Et si la chair de sa chair reproduisait ses propres erreurs?

Au coeur de ce roman ô combien puissant et nécessaire: le consentement. Car on ne le répétera jamais assez, ne rien dire n'est pas consentir et céder n'est pas consentir non plus. Quand tout le corps et le coeur crient NON. C'est non.

Des jeunes femmes condamnées à susciter le désir chez les hommes. Des hommes qui profitent de la situation et les changent en poupées.
Comme l'autrice l'écrit en postface, c'est une fiction basée sur des faits réels, inamovibles, irréfutables. C'est un roman glaçant, puissant et tellement nécessaire. Qui m'a profondément touchée car des passages ont trouvé écho en moi, en l'adolescente que j'étais.

J'espère que ce livre sera lu par nombre jeunes filles. Qui considérerons ensuite leur corps comme une forteresse et sauront fuir toute la toxicité de ces trop nombreux hommes.
Cette histoire tristement banale évoque aussi le temps qu'il faut aux femmes pour réaliser qu'elles sont des victimes. Une réalité qui s'impose des années plus (trop?) tard. Une prise de conscience salutaire mais un prix à payer terriblement élevé...

Arielle, Inès sa mère, Mowgli l'ami, Éric et ce père inconnu comme un fantôme qui rode. Foncez faire leur rencontre dans ce roman empli de tendresse et de lucidité. Un cri du coeur, une mise en garde.

Votre intégrité est si précieuse. Ne l'oubliez jamais. ✨️

J'espère que ce premier roman fera grand bruit, j'ai été très touchée, je recommande !🥰

Alors... Ça vous dit? 😇

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Nous sommes en 1985 et à, à peine 17 ans, Arielle intègre une école d'ingénieur de province, l'occasion pour elle de fuir l'ambiance étouffante de sa famille de l'Ouest parisien, mais la chance aussi de s'émanciper, de devenir femme. Mais très vite, elle tombe sous la coupe d'Eric, le sulfureux 3ème année à la fois charmeur et toxique. Une emprise insidieuse et néfaste qui peu à peu la brise et l'éloigne des personnes qui l'aiment.
« On n'apprend jamais rien à ses enfants », tel est le triste constat d'Inès, la mère de l'adolescence qui assiste impuissante aux errements de sa fille et la voit commettre les mêmes erreurs qu'elle à son âge. Elle aurait tant à lui dire, tant à lui confier pour lui épargner de douloureuses blessures, mais sa fille n'a pour elle que rejet, la pire douleur qui soit pour cette mère aimante.
Récit d'une descente aux enfers, récit d'une reconstruction, récit de vie.
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Ce livre est une bombe, une déflagration et il m'a profondément émue. Il m'a touchée en tant que mère d'une ado de cette âge qui tremble des peines et des blessures qu'elle pourrait vivre, et il a touché l'ado insouciante que j'étais dans les années 80, proche d'Arielle à bien des égards. A sa lecture, j'ai replongé dans mes années étudiantes, aidée par la bande son si similaire à la mienne durant ces années, de Police à Bérurier Noir, de Eurythmics à Kim Wilde, de Softcell à Gainsbourg. Mais des années aussi où au lendemain de la libération sexuelle, on ne parlait pas du consentement. Où l'on n'avait pas pleinement conscience que lorsqu'une femme ne dit pas oui c'est de viol qu'il s'agit, quel que soit l'âge, quelles que soient les circonstances et quel que soit le lien entre les individus concernés. Un livre qui m'a émue enfin par sa postface, glaçante, que je vous laisse découvrir et qui m'a laissée sans voix.
Premier roman, ce livre n'en est pas moins bluffant de maitrise. le style est direct, sans fioriture, presque lapidaire parfois, reflet d'une urgence à le délivrer, bouillonnant d'une rage contenue. Et son alternance de point de vue lui donne une profondeur remarquable.
@agnesdeclairville dit que c'est le livre qu'elle aurait aimé faire lire à sa fille de 16 ans. Moi, c'est le livre que j'aurais aimé lire à cet âge. Merci
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Arielle a un peu plus de 16ans lorsqu'elle intègre une école d'ingénieurs et sa résidence.
Loin de sa famille, elle y tombe amoureuse, se découvre et expérimente…
Elle se blesse, grandit, se résigne et souffre souvent.
En parallèle, sa mère, Inès, se confronte à sa propre histoire, remuant tout ce qui a marqué son chemin.
Toutes deux se croisent sans vraiment se voir alors que résonnent en elles les mêmes douleurs…

Je découvre l'auteure et j'ai été séduite par son style profond qui happe d'entrée et tient en haleine tout au long de la lecture.

Page après page, elle tisse une toile autour d'Arielle tout en abordant l'adolescence, les risques inconscients, l'emprise, le mensonge, la manipulation, les abus, la violence et la dépendance entre autres.

C'est un roman fort, intense et qui secoue parfois brutalement. Un roman nécessaire aussi, bouleversant et révoltant.

Depuis mon début d'aventure en tant que jury pour le prix Harper Collins, ce livre est mon préféré et je le recommande vivement!
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La poupée qui fait est un roman qu'il est impossible de lâcher. Roman coup de poing qui met en lumière ce qui à du mal à être révélé.

Arielle a 16 ans, elle est intelligente. Elle rentre dans une école d'ingénieurs. Tout va vite pour elle : entre bizutages, premières soirées, premiers émois. Sa mère Inès a peur pour elle, peur qu'elle vive sa propre adolescence.

Bien plus qu'une fiction, ce témoignage est fort. Il est question ici de viol, de consentement. Ce roman fait face à notre actualité. Chaque jour, les violences augmentent. Les paroles sont inaudibles. Les actes font mal. Les regards jugent.

Ce roman est à mettre entre toutes les mains. Un roman tendre et brutale qui permet d'ouvrir les yeux.
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Arielle a 16 ans quand elle fait sa première fois. Attendez, je reformule : Arielle a 16 ans quand Eric a décidé de s'enfoncer en elle. Voilà c'est dit.
Arielle a 16 ans quand la toxicité et la virilité d'Eric vont faire d'elle une poupée dont le corps est objet. Alors, c'est ça l'amour ? C'est ça faire l'amour ? Comment peut-on savoir à 16 ans ce que c'est réellement ? Comment peut-on, sans repère paternel, accorder légitimité à son ressenti en tant que femme ?
Arielle a 16 ans quand elle se dit quelle a purgé cette envie insatiable de ne pas être la der', mais au nom de quoi ? D'un dilemme d'adolescent où la compet' s'introduit inextricablement.  

« Il ne m'a pas demandé si c'était du plaisir. le plus important, c'était qu'il soit encore à moi. »
 
Dans la vie d'Arielle il y a Eric mais il y a aussi sa mère Ines, son ami Mowgli et un père inconnu.
Sa mère Ines écope d'un passé douloureux : elle a accouché et élevé son enfant seule. Comme si l'histoire allait se reproduire…
Son ami Mowgli, une âme salvatrice.
Un « père » inconnu, oui le mot « père » n'a dans ce cas aucun mérite d'exister sans les guillemets.
 
Le consentement est partout dans ce livre. Quand une femme ne dit rien et sent grandir en elle des cris jaillir est-ce une forme de « oui » ? Bien sûr que non…

L'adolescence, cette période où les enjeux paraissent indiscutablement ceux d'une vie. Être dans une norme dictée par des codes masculins est une priorité. Imposer l'évolution du corps aux yeux de tous, une évolution sujet aux regards et railleries. le caractère d'un ado et son socle familial peuvent-ils suffire à rester digne et faire ses propres choix ?
 
Un livre poignant, j'ai fermé le livre avec des frissons, la boule au ventre et les larmes aux yeux. le consentement, le consentement et le consentement !!!
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Arielle est une jeune fille perdue, qui vit pour l'approbation des autres, surtout des garçons qui l'entourent. L'absence de son père a créé des blessures en elle qu'elle tente simplement de colmater. Inès, sa mère, se sent inutile et désespérée quand elle sent que sa fille se renferme. Quand elle sent qu'elle tombe dans le même schéma qu'elle, plus jeune.

A travers Arielle, on vit aussi l'histoire d'Inès par miroir. On comprend le manque, le besoin d'amour. C'est comme si on vivait un moment avec Arielle et on en comprenait les conséquences à travers les yeux et le passé de sa mère.

Dans cette escalade d'emprise, de violences psychologiques, ""deux camps"" : des soutiens émergent, silencieux, dans l'ombre mais toujours présents. Ils seront les rocs sur lesquels s'appuyer pour se relever. de l'autre côté, on sent ceux qui sont aussi sous emprise. Moins puissante peut-être, mais un manipulateur reste un manipulateur et les gens sont souvent nombreux à tomber sous sa coupe.

Les chapitres courts s'enchainent. L'autrice crée ainsi une tension, un rythme soutenu et insoutenable où on ressent l'escalade de la violence, de l'ascendant psychologique d'un côté. de l'autre, on voit également Arielle s'éteindre petit à petit. On a envie d'hurler pour la sauver, on se retrouve spectatrice impuissante de sa descente aux enfers. Cette tension s'engouffre en nous et nous empêche de lâcher ce livre. Pas tout de suite. Pas maintenant. Peut-être qu'après ça ira mieux ? Nous sommes aussi pris dans l'engrenage, comme une course contre la montre, contre la vie.

Comment sortir indemne de cette lecture ? Comment garder son calme, son sang-froid face à ce livre, cette fin ? J'en ressors marquée, secouée, bouleversée ... Et tellement d'autres émotions sur lesquelles je n'arrive pas à mettre de mots aujourd'hui. Les larmes coulent sans que je puisse les retenir. Ce livre a été une énorme claque, un coup de poing reçu en plein ventre. Merci à l'autrice de l'avoir écrit, d'avoir brisé un silence, un tabou encore trop présent aujourd'hui.



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Arielle a 16 ans lorsqu'elle part à Paris faire des études d'ingénieur. le roman s'ouvre avec le bizutage des étudiants. Ce sont des scènes assez dérangeantes et humiliantes. On se dit qu'elles ont réellement existé et qu'heureusement de nos jours les bizutages sont interdits. Arielle est immédiatement attirée par un étudiant de 4ème année, Eric, bien plus âgé qu'elle. C'est la star de l'école. Il séduit une nouvelle fille toutes les semaines. Il les préfère très jeunes. Inexpérimentées, elles ne savent pas ce qui relève de la séduction ou du pouvoir. Elles tombent toutes sous son emprise et deviennent sa chose. Arielle est amoureuse et pense pouvoir changer Eric.
Quatre personnages s'expriment dans ce roman choral : Arielle, sa mère Inès, Mowgli un ami et Françoise, une secrétaire de l'école en charge des étudiants. Inès se remémore sa jeunesse, à l'âge d'Arielle, où elle aussi est tombée sous l'emprise d'un homme et est tombée enceinte d'Arielle. A l'époque, une fille-mère, c'était inconcevable. Elle ne veut pas que sa fille reproduise les mêmes erreurs qu'elle. Mais elle a du mal à communiquer avec Arielle. Celle-ci cherche à s'émanciper. Elle étouffe sous l'amour de sa mère.
Les différents points de vue sont intéressants et permettent de mieux comprendre l'histoire d'Arielle. Une jeune fille qu'on voit sombrer, se débattre et à laquelle on s'attache. La période de l'adolescence est pleine d'ambivalence et d'injonctions contradictoires.
Les thèmes de ce roman sont le viol, l'emprise, le consentement, la zone grise. Comment Arielle va-t-elle réussir à vivre sa vie de femme, se construire après cette histoire ? A vous de le découvrir en lisant ce roman !
J'ai lu ce livre presque d'une traite tellement j'ai été happée par cette histoire. Il s'agit d'un premier roman inspiré de la vie de l'autrice. C'est d'autant plus touchant qu'on comprend combien ce livre a dû être difficile à écrire. Ce roman est dédié à ses filles : « ce livre, c'est celui que j'aurais aimé offrir à ma fille le jour de ses seize ans. »
Elle cite en exergue un extrait de « Mémoire de fille » d'Annie Ernaux qui a une résonance toute particulière en ce moment.
Merci Agnès pour ce roman et cette parole importante.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Une lecture qui m'a fait froid dans le dos.

L'histoire se déroule en 1980, le lecteur va suivre plusieurs personnages dont une jeune fille de 16 ans, Arielle.

Dans les années 80, nous sommes très loin du mouvement #MeToo, de la question du consentement, de la connaissance de l'anatomie féminine, de l'écoute de la parole et du corps de la femme.

Dans ce roman autobiographique, plusieurs thématiques fortes sont abordées comme la découverte de la sexualité, les abus, les non-dits, les secrets de famille à une époque où l'on ne prêtait pas du tout attention à cela.

Tout débute avec cette jeune fille commençant ses études supérieures dans une école d'ingénieurs. Elle rencontre un élève de 22 ans ayant la réputation de séduire les jeunes étudiantes.

Arielle sera sa proie, sa victime, soumise à ses volontés sexuelles.

J'ai eu mal pour Arielle qui n'a pas su dire non à ces rapports non consentis.

Toutes ces années passées où les femmes ne savaient pas ce qui était acceptable ou pas dans une relation.

Aujourd'hui, on met des mots sur ces violences psychologiques ou physiques comme le viol conjugal, l'emprise.

Dans ce récit, d'autres voix vont s'alterner à celle de la jeune fille, notamment celle de sa mère, elle aussi, victime de son innocence et d'un homme bien plus âgé qu'elle.

Mère-fille reproduisent-elles le même schéma ?

Ce texte décrit habilement la descente en enfer d'une jeune fille se retrouvant sous la domination masculine et soumis à des diktats de notre société.

Que l'on soit dans les années 80 ou aujourd'hui, nous revenons toujours à la question du consentement.

Une lecture qui questionne sur l'émancipation, les relations intimes, le plaisir sexuel, le désir et la condition féminine.

Un roman très réussi, intelligent, bouleversant que je vous invite à lire et à partager.
Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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