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Critique de Charliebbtl


Un pseudo-polar au goût amer

J'ai été très déçu par cette lecture donc si vous êtes fan des romans de Mary Jane Clark, arrêtez tout de suite de lire ce billet pour ne pas en être dégoûté.

Bon tout d'abord, on va parler du titre « Crime glacé ». il va falloir que l'on m'explique car je ne vois pas trop le rapport avec l'intrigue. Certes, il y a crime mais bon « glacé », je ne vois pas d'autant que tout se passe en Californie. Bon il y a une scène où l'héroïne dîne sur une terrasse où elle a « un peu froid » mais je crois qu'on n'a pas été plus loin dans le roman en matière de température hivernale. Mais s'il n'y avait eu que le titre….

L'intrigue se veut policière mais là encore, elle n'en a que le nom. Des policiers, on en croise quelques-uns par ci par là mais ils ne font que de la figuration. Quant à l'enquête pour élucider les meurtres qui entourent le mariage, ben si le lecteur ne la mène pas lui-même, il ne se passe pas grand-chose car tous les personnages s'en fichent comme de l'an 40. Piper Donovan, tout d'abord, elle a une voisine qui se fait trucider dans un bungalow proche du sien, mais non, pas grave, on ne panique pas, on ne se pose pas de questions. Sa seule préoccupation sera de savoir s'il faut modifier la recette du gâteau à la citrouille prévu pour le mariage (d'ailleurs, on aurait aimé avoir la recette, parce qu'ils ne parlent que de cela, en testent diverses versions afin de choisir finalement… la première. En somme, tout cela pour cela.). La future mariée, Jillian Abernathy, est, quant à elle, exaspérante dans son absence de réaction. Certes, elle comprend qu'elle est la cible de ce meurtrier « invisible » mais, au lieu de réagir, elle passe son temps à se précipiter dans les bras de Papa. J'ai eu un petit espoir en voyant arriver la journaliste Anastasia Fernands, en me disant qu'au moins elle allait avoir envie d'enquêter. Eh ben, raté ! Elle débarque pour enquêter sur un autre dossier et à aucun moment, cette histoire de meurtre ne va l'intéresser. Pour une journaliste, on finit par se dire qu'elle manque un peu d'ambition. Donc en gros, l'auteur laisse au lecteur la tâche d'enquêter tout seul en disséminant par ci par là quelques indices, dont on ne reparlera plus jamais après coup. On enquête donc pour du beurre.

Quant au dénouement, au moment où enfin, on se dit qu'il va y avoir un peu d'action, le soufflé retombe en quelques secondes. Style « Coupé, merci, tout le monde peut rentrer à la maison ». A croire que l'auteur avait un gâteau au four et qu'elle a dû expédier la fin de l'intrigue pour aller vérifier qu'il n'était pas en train de brûler. Non vraiment, là, je trouve que Mary Jane Clark a vraiment exagéré et s'est un peu moqué de ses lecteurs.

C'est d'autant plus dommage que le personnage de Piper Donovan méritait d'être creusé. Entre son père ultra-protecteur et sa relation complexe avec Jack Lombardi, là aussi tout n'est vu que de manière extrêmement superficielle. Même Jack qui bosse au FBI arrive après la résolution de l'enquête, cela en est presque risible. Son amitié naissante avec le personnage de Wendy était également un atout pour mettre cette jeune fille sur le devant de la scène. Elles auraient pu constituer un couple d'enquêtrices de premier choix, redonnant ainsi une véritable raison de vivre à Wendy suite à « l'accident » dont elle a été victime.

Au final, je n'aime généralement pas dire du mal d'un roman mais il est difficile d'en dire du bien quand l'auteur n'y a pas vraiment respecté son lectorat. On pourra dire de ce roman que c'est un roman de gare, du polar de débutant. Cela se lit vite, cela distrait un peu, cela déçoit beaucoup. Après cela, certains y trouveront sans doute du plaisir mais à condition de ne pas s'attendre à l'enquête du siècle.

Ma chouchoute à moi

Ce sera sans conteste le personnage de Wendy Ellis qui incarne à elle seule toutes ces femmes et ces hommes en proie à la dictature de la perfection physique et qui finissent par en être des victimes. Sorte d'Elephant Man des temps modernes, elle est émouvante dans l'angoisse qui la taraude de se confronter aux autres mais également dans la joie qui la gagne dès qu'elle se rend compte que son infirmité ne sera pas un obstacle pour tout le monde. C'est un personnage qui, sans doute, aurait gagné à être exploité davantage. La cantonner au rôle de victime me semble regrettable.

Ce volume était le deuxième de la saga (je crains qu'il y en ait déjà un troisième) et, au vu des retours concernant le premier (que je n'ai pas lu, je l'avoue), la déception ne semble pas si surprenante. Après peut-être suis-je tombé sur le mauvais Mary Jane Clark et qu'il faudrait en tenter un autre pour me réconcilier avec elle. A voir. Une chose est sûre, ce ne sera pas avec la suite de cette saga.
Lien : https://mespetitsplaisirsamo..
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