AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Kalgan


2001, L'Odyssée de l'espace est le premier tome de, ce qui est sans doute, l'un des meilleurs cycle de science-fiction du XXè siècle. C'est un modèle de space opera, avec des penchants de hard science. Son auteur, Arthur C. Clarke, a une formation scientifique, ce qui aidera à la crédibilité de ses textes. L'Odyssée de l'espace le rend célèbre en 1968, il remportera par la suite de nombreux prix de science-fiction (Hugo, Nebula et Locus) pour d'autres oeuvres.

L'Odyssée de l'espace narre ce à quoi pourrait ressembler le premier contact de l'homme avec une intelligence extraterrestre. Clarke peut ainsi développer autour de ce synopsis de nombreux domaines de la science-fiction: l'exploration spatiale, l'intelligence artificielle, les avancées technologiques ou encore la réaction psychologique de l'homme face à une intelligence venue d'ailleurs.

Du point de vue de la forme, le livre est court, mais son rythme est lent et le style est plutôt descriptif. Cela peut être rédhibitoire pour certains lecteurs, mais le découpage en nombreux chapitres permet de casser la lenteur de l'histoire, tandis que l'aspect descriptif permet de plonger le lecteur en immersion totale et de donner plus de crédit à l'univers. La description des voyages en fusée et en vaisseau spatial sont saisissants de réalisme, à tel point que l'on soupçonne Arthur C. Clarke d'avoir fait lui-même ces voyages et de simplement retranscrire ce qu'il a vu. Les descriptions participent également à l'esthétique du livre, le décor est magnifique. le style est épuré et permet d'avoir une histoire dans lequel le lecteur peut facilement se projeter et cela sert également à mieux faire passer les passages de hard science.

Pour ce qui est de la science, justement, L'Odyssée de l'espace se place comme une histoire qui pourrait tout à fait se réaliser dans le futur - Clarke avait un peu d'avance en pensant que cela adviendrait en 2001. Il a d'ailleurs le bagage scientifique nécessaire pour parler des différents sujets techniques qu'il aborde. Comme toujours en SF, également ici, ce sont souvent les objets du quotidien qui vieillissent le moins bien et qui font tache dans un contexte de progrès poussé.

Cependant, la façon dont Arthur C. Clarke aborde la question de l'intelligence artificielle est sujet à débat. HAL, le logiciel de contrôle du vaisseau spatial, est omniscient et doué d'une intelligence développée qui le pousse à éprouver des sentiments. Comment Clarke peut-il penser qu'en seulement quelques décennies, l'homme puisse créer une telle perfection technologique? HAL est bien trop sophistiqué pour être crédible, il est probable que jamais une intelligence aussi poussée soit créée de façon artificielle, sinon ce serait une espèce vivante à part entière. Les lecteurs d'Asimov seront également offusqués de voir qu'un robot programmé par l'homme puisse se retourner contre lui. HAL est une utopie irréalisable. Cependant, Clarke a le mérite d'apporter cette vision très différente de l'intelligence artificielle et des robots, qui vient bousculer les acquis d'Asimov. de plus, si le récit réussit à garder une rigueur scientifique tous le long, la fin bascule dans la métaphysique, avec des prévisions totalement hypothétiques et non-dénuées d'une certaine philosophie.

2001 constitue l'exemple parfait du récit de science-fiction, et oscille entre hard science et prédictions folles, style épuré et lenteur descriptive, divertissement et réflexion, entre le beau et le prosaïque.
Commenter  J’apprécie          300



Ont apprécié cette critique (29)voir plus




{* *}