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Critique de Isacom


Philippe Claudel n'aime pas les gens.
Ses personnages incarnent l'égoïsme, la veulerie, la lâcheté ; d'ailleurs il les nomme seulement comme des archétypes. le Maire. le Docteur. La Vieille.
C'est cette petite bande de salopards ordinaires qui découvre, sur la côte de son île méditerranéenne, trois cadavres de migrants. Et qui s'empresse de les faire disparaître pour ne pas compromettre, par un scandale, un projet immobilier.
Je cite : “La plupart des hommes ne soupçonnent pas chez eux la part sombre que pourtant tous possèdent. Ce sont souvent les circonstances qui la révèlent, guerres, famines, catastrophes, révolutions, génocides.”
Pourtant l'actualité lui prouve le contraire, à Philippe Claudel. Les rescapés d'attentats terroristes témoignent de l'exceptionnelle solidarité dont ont fait preuve des inconnus. La population des îles grecques, italiennes comme Lampedusa, déploie des trésors de générosité (bien plus que les États) pour adoucir le sort des personnes réfugiées.
Alors il écrit bien, M. Claudel, remarquablement bien. Il a le mérite d'aborder la question obsédante des milliers de noyés en Méditerranée, la frontière la plus dangereuse à franchir au monde.
Mais bon, son pessimisme à l'égard de l'espèce humaine confine à la misanthropie.
Il n'aime pas les gens.
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