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Critique de dvall


dvall
03 décembre 2023
Rature, c'est le surnom d'un homme qui prend la mer. Quand il était gosse, il avait du mal avec les mots. Ça n'a pas changé. Rature, c'est aussi le nom de son bateau, un fileyeur qui part avant l'aube braver la houle et les tempêtes, pour ramener du poisson qui nourrira les gens. Rature enfin, c'est le titre de ce texte de Philippe Claudel, simple, brut et beau à la fois. Un texte qui se veut une ode au métier de pêcheur, une bourrade amicale à ces hommes au verbe rare qui risquent leur vie en bravant l'océan. Comme à son habitude, Claudel aime les hommes vrais, burinés par le froid et le vent, malmenés par la vie et les éléments. C'est l'histoire d'un homme dont l'exacte place est sur la crête des vagues, qui aspire tout autant à partir en mer qu'à revenir auprès de la femme qu'il aime et du fils qu'il espère être la relève des lendemains. C'est un texte sur la fierté du métier, la fierté de la paternité et de la transmission à travers ce lien. Un texte aussi sur la pudeur virile, la peur de la perte et la colère des destins contrariés.

Pour accompagner ce texte, les dessins et gravures de Lucille Clerc apportent ce qu'il faut de mystère et de poésie. C'est d'ailleurs la jolie première de couverture aux ton bleus, chargée de matière et de mouvement, qui a attiré mon regard vers ce livre. le nom de Philippe Claudel a fini de me convaincre. L'artiste alterne traits précis et diffus, superpose les images, jongle avec les techniques. Sa palette de couleurs et ses motifs pleins de créativité produisent un univers visuel à la frontière de l'onirisme, entre ciel et écume. On doit notamment à Lucille Clerc les couvertures de précédents romans de Claudel, comme « L'Archipel du chien » ou « Crépuscule ». Deux visuels qui m'avaient marqué, confirmant la belle alchimie qui existe entre l'artiste et le romancier. le texte est vite lu, apprécié dans sa pudique concision, mais les illustrations donnent envie d'y revenir, afin de reprendre le large.
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