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Critique de entrecrituretlecture


Magnifique ! Un autre coup de coeur livresque de cette année 2023. J'ai adoré, tout aimé. L'histoire. le récit. le texte. Les illustrations. le format poche. Les couleurs. le thème. Tout. Roman illustré ou Roman graphique, et pourquoi pas les deux ? L'un servant l'autre et inversement. Puissance des mots, puissance des images, froides (couleurs) pour traduire la peur, l'absence, le vide, le froid, le manque et l'amour. Des dessins, des couleurs pour traduire l'univers de la mer, la mer nourricière, l'incarnation de la femme rebelle et érotique, sensuelle et sauvage, de sublime, d'excitant et dangereux à la fois.

Les mots. Les mots sont doux, amers, percutants et beaux. de la poésie ! de la poésie pour parler de la mer. de son attraction. de sa dangerosité. de sa beauté. "C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme." Ce premier vers de la chanson de Renaud l'illustre parfaitement bien. J'ai pensé à la chanson du chanteur "Dès que le vent soufflera" comme au poème de Victor Hugo, poème et poète cités par Philippe Claudel sans qu'il soit récité. Un poème apprit à l' école : oceano nox !
"Oh, combien de marins, de capitaines qui sont partis joyeux pour des courses lointaines..."
Oui, ces marins-pêcheurs bravant mille et un danger, allant toujours plus loin dans l'océan pour attraper, pêcher le poisson : bar, sole, cabillaud, crevette ou sardine, daurade... Bravant la tempête, luttant pour rentrer à bon port, amoureux d'elle et de son navire, le rature, un fileyeur. "Il savait que c'était la mer qui donnait, davantage que lui ne prenait."

Philippe Claudel raconte la vie des pêcheurs : passion pour un métier difficile et méprisé, nécessaire à l'humanité qui la nourrit. Cageots, casiers, filets, gaffes, hameçons, GPS, sonar, bacs, glace, la criée, les cours du marché, le cap, bouée, la corne et la trompe, le compas, l'ordinateur, les chants, le baptême de la mer, la première marée, les étoiles, le calme et le silence. Silence des flots, silence des hommes. Les hommes ne parlent pas. Les mots restent ancrés dans leur tête, mais ne sortent jamais. C'est comme ca. Expliquer quoi ? Comment dire l'amour du métier ? L' amour de la mer et la peur d'elle ? Dire la liberté. "La terre vous enchaîne, mais la mer vous libère, toujours." Liberté d'être son propre patron, d'avoir son propre navire, son équipage : deux ou trois bras supplémentaires. On manque de bras. Alors, la relève ? L'héritage de père en fils, la transmission. Se fera t'elle ? le fils restera t'il ? Partira-t'il ? Reviendra t'il ? Suivra t'il les traces du père ?

Magnifique hymne à la mer. Magnifique hommage à des hommes communs et à la fois, extraordinaires.



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