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Critique de Clana


"Je suis un homme habité par la guerre". Bernard Clavel nous plonge avec cet incipit dans une longue introduction de son roman, soulignant avec faits et dates précis tous les méfaits occasionnés par les combats du XXème sicèle, et leurs répercussions sur les destinées individuelles.

On entre ensuite chez la famille Roissard, viticulteurs dans le Jura, dont on suivra la destinée tout au long du siècle, principalement pendant les deux guerres mondiales qui seront analysées du point de vue de ses témoins ordinaires, soldats mobilisés, femmes au labeur, résistants ou collaborateurs passifs.

Bernard Clavel annonce d'emblée son point de vue: il est un dénonciateur de la guerre, un pacifiste éloigné des "élites" et des enjeux géopolitiques, un proche du peuple et de la terre, un amoureux de sa région aussi.

On va vivre au quotidien avec les Roissard les pertes de la première guerre mondiale, les traces qu'elle laisse dans le corps et l'esprit, les prémices de la seconde, les suites de la "drôle de guerre", les camps qui s'affrontent et les familles qui se déchirent.

Avec en toile de fond le Jura, le travail de la terre, la fabrication de ce fameux vin jaune, le respect pour les chevaux de labeur, la vie âpre et laborieuse, mais aussi l'aigreur. L'aigreur d'Eugène Roissard qui s'amplifie au fil des ans, au point d'en perdre la compréhension de tous.

Le propos est dur. le style simple, doux, déployé comme la vie se déploie dans ce coin de Jura avec ses difficultés, ses clartés, et ses drames. Des drames engendrés par la guerre.

Un très beau roman.
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