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EAN : 9782226155078
454 pages
Albin Michel (20/10/2004)
3.81/5   39 notes
Résumé :
« Je suis un vieil homme habité par la guerre. Chaque fois que j'ai cru pouvoir m'éloigner d'elle, un événement est survenu qui l'a lancée à mes trousses. Vieux chien hargneux, elle s'accroche à moi et refuse de me lâcher. Mais je ne sens rien de féroce dans sa ténacité. Son grognement est presque un murmure d'amitié. Alors je le caresse. Il ouvre sa gueule et, sans hâte, il me précède. Je le suis. Je sais très bien qu'il me conduit sur le sentier des guerres que nu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
"Je suis un homme habité par la guerre". Bernard Clavel nous plonge avec cet incipit dans une longue introduction de son roman, soulignant avec faits et dates précis tous les méfaits occasionnés par les combats du XXème sicèle, et leurs répercussions sur les destinées individuelles.

On entre ensuite chez la famille Roissard, viticulteurs dans le Jura, dont on suivra la destinée tout au long du siècle, principalement pendant les deux guerres mondiales qui seront analysées du point de vue de ses témoins ordinaires, soldats mobilisés, femmes au labeur, résistants ou collaborateurs passifs.

Bernard Clavel annonce d'emblée son point de vue: il est un dénonciateur de la guerre, un pacifiste éloigné des "élites" et des enjeux géopolitiques, un proche du peuple et de la terre, un amoureux de sa région aussi.

On va vivre au quotidien avec les Roissard les pertes de la première guerre mondiale, les traces qu'elle laisse dans le corps et l'esprit, les prémices de la seconde, les suites de la "drôle de guerre", les camps qui s'affrontent et les familles qui se déchirent.

Avec en toile de fond le Jura, le travail de la terre, la fabrication de ce fameux vin jaune, le respect pour les chevaux de labeur, la vie âpre et laborieuse, mais aussi l'aigreur. L'aigreur d'Eugène Roissard qui s'amplifie au fil des ans, au point d'en perdre la compréhension de tous.

Le propos est dur. le style simple, doux, déployé comme la vie se déploie dans ce coin de Jura avec ses difficultés, ses clartés, et ses drames. Des drames engendrés par la guerre.

Un très beau roman.
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Une écriture toute simple, mais combien fascinante l'histoire de ce bout de terre de France dans une période si tragique.
On sent l'auteur attaché de manière viscérale, aussi bien à cette campagne où le labeur est pénible, qu'à cette cause qu'est la paix. Difficulté de toute une génération qui pensait que la Grande Guerre serait la der des ders et qui ne peut stopper la violence qui se déchaîne partout amenant le second conflit mondial. La difficulté aussi à se positionner. On reste dans l'émotionnel, ce qui conduit à se tromper de camp en toute bonne foi. Combien c'est vrai aujourd'hui encore!
Ce roman se lit d'une traite: passionnant!
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Très beau roman qui nous plonge dans les deux conflits mondiaux et l'entre-deux-guerres au travers de 'histoire d'une famille de vignerons et qui évoque les désaccords politiques entre les différents membres : le père, ancien poilu, grand admirateur de Pétain, la mère qui essaie de temporiser les disputes entre son mari et son fils, le fils qui voudrait rejoindre la résistance mais qui hésite à laisser son père s'occuper seul de la vigne... Des passages qui font écho à la situation politique actuelle... L'écriture est simple mais efficace... Bref, je conseille si vous aimez les romans historiques
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Tout est dans le tempo, qui surprendra le lecteur autant qu'il a pu surprendre quand même ceux qui avaient pourtant vraiment vécu, et subi déjà, la der des Der.
Les guerres se suivent et ne se ressemblent pas.
Prendre le temps de savourer les nuances de l'éternel recommencement ! … car, de toute façon, l'expérience est un peigne pour les chauves.

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Travail de la vigne dans le Jura, au milieu de deux guerres et de leurs horreurs.
Clavel est le chantre de la terre, de la famille humaine, des tragédies vécues, et ici du vin jaune. C'est quand même bien noir et porte bien son titre.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Dors
Mais Xavier ne risque pas de s'endormir. Il y a dans ce silence inhabituel de la rue quelque chose de tendu qui suffit à le tenir éveillé. Et puis, ce sable répandu sur les trottoirs...
- Dors, mon petit. Dors
Et la cousine le sert fort contre elle. Il n'a guère plus de onze ans, mais ça aussi, c'est une chose qui l'empêche de trouver le sommeil: la douceur de cette poitrine où sa joue appuie. Cette chaleur. L'odeur de ce corps parfumé.
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_ Chierie ! cette bombe, c'est tout de même pas un bricoleur de quartier qui l'a fabriquée ! Y a bien une grosse tête qui l'a inventée. Pis, un industriel qui s'est enrichi avec ! C'est tout ce monde-là qu'y faudrait foutre en taule ! Mais non, on leur passe des commandes. Les responsables, c'est les politiques. Et on est assez con pour aller voter.
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Je suis un vieil homme habité par la guerre
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Il y a une fidélité à la terre qui est parmi ce que les hommes ont de plus précieux à conserver.
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