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Critique de Dionysos89


N'en avez-vous pas marre de cet amoncellement d'oeuvres de « zombies en terrain post-apocalyptique » ? où les jeunes survivent plus facilement que jamais et où il suffit surtout d'avoir de la chance et un peu de jugeote ? Fabien Clavel, auteur de bien des romans où les références antiques foisonnent, nous concocte un Évangile cannibale qui joue de ces différents clichés éculés.

« On entend partout qu'ils sont dangereux, qu'ils se déplacent en bandes ; qu'il suffit, mon Dieu, de croiser leurs yeux, et vlan c'est la réprimande ! Sur leur territoire, le monde est à eux, ne pas marcher sur leurs plates bandes, ils sont menaçants, vilains et hargneux, les vieux de banlieue… » Oui ! Comme dit Frédéric Fromet, on les connaît les vieux ! Rendus fous par les additifs alimentaires chimiques (merci Bayer !) et à peine rafistolés par les médicaments destructeurs (merci Monsanto !), les retraités seraient-ils la solution en cas d'attaques de zombies ? Voilà ce que nous propose Fabien Clavel : combattre les hordes de chairs en lambeaux à l'aide d'une cohorte de fauteuils roulants supportant des corps désincarnés ! J'avoue, rien qu'en lisant la quatrième de couverture, il y a de quoi avoir un début d'érection.
Mais une telle épopée (au sens littéral, car la question se pose de garder trace de leur folle équipée, idée rappelée par le titre « Evangile »), une telle épopée donc, cela ne s'improvise pas, il faut bien que Maurice répare sa prothèse, que Monique change sa poche. Bref, la routine impose des pauses parfois incontinentes, car notre groupe de vieillards de la région parisienne débute à la résidence des Mûriers. Or, Les Mûriers sont un mouroir. Et la suite des péripéties ne leur prévoit rien de bien plus jojo. Bien sûr, cette narration outrancière peut contenir quelques défauts, mais l'auteur ne nous sort jamais de l'histoire car ce ne sont pas les détails qui font le sel de ce roman, mais plutôt l'élément qui choque dès le départ, le narrateur. En effet, Mat Cirois est un personnage bien particulier et cela conditionnera tout le récit à sa suite. Préparez-vous comme lui à croiser la tentation du cannibalisme ainsi que quelques résurgences apocalyptiques pas toujours très réjouissantes, eu égard à la nécessité de penser au repeuplement de ce Paris déserté. Derrière cette horreur psychologique, Fabien Clavel glisse bien sûr quelques références pour prendre un peu de distance.

Dans tous les cas, L'Evangile cannibale fait changer l'horreur de camp et propose une nouvelle variante du roman de zombies. C'est à découvrir.

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