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EAN : 9782917689585
250 pages
Editions ActuSF (24/01/2014)
3.65/5   62 notes
Résumé :
Aux Mûriers, l’ennui tue tout aussi sûrement que la vieillesse. Matt Cirois, 90 ans et des poussières, passe le temps qu’il lui reste à jouer les gâteux. Tout aurait pu continuer ainsi si Maglia, la doyenne de la maison de retraite, n’avait vu en rêve le fléau s’abattre sur le monde. Et quand, après quarante jours et quarante nuits de réclusion, les pensionnaires retrouvent la lumière et entrent en chaises roulantes dans un Paris dévasté, c’est pour s’apercevoir qu’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Un road-movie en fauteuil roulant, ça vous tente ? Parce que c'est justement ce que nous propose « L'Évangile cannibale », un roman décapant qui redonne un sacré coup de fouet aux histoires de zombies traditionnelles. Après la fantasy, l'uchronie, le space-opéra ou encore la bit-lit, Fabien Clavel se lance donc avec un enthousiasme contagieux dans le post-apo.

Mais attention, si les morts-vivants sont bien présents et s'il y est bien question de survivre dans un monde ravagé, l'auteur bouleverse tous les codes du genre en choisissant pour protagonistes un groupe... de vieillards. Faire du post-apo avec des vieux, avouez qu'il fallait y penser ! Nous voilà donc lancé sur les traces de douze résidents d'un mouroir parisien qui ont miraculeusement échappé à l'épidémie et qui se décident à s'aventurer dans les rues de la capitale, équipés de leur fauteuil roulant dernier cri et de plusieurs paquets de couches absorbantes. La situation donne évidemment lieu à des scènes rocambolesques qui changent radicalement de celles que l'on a l'habitude de trouver dans ce type de récit. La seconde originalité de l'ouvrage réside en le choix du décor. Oubliez les États-Unis, découvrez Paris version zombie : les Galeries Lafayette abandonnées, l'Opéra Garnier reconverti en hôtel de fortune, le Champ de Mars bombardé, le jardin du Luxembourg devenu Jardin d'Éden... Outre le fait que les lieux parleront davantage aux lecteurs français, le choix de l'hexagone comme cadre de l'histoire possède également l'avantage de limiter l'accès des survivants aux armes à feu, habituellement le joujou préféré des personnages pour dégommer du mort-vivant, qui sont pour une fois totalement absentes.

Mais l'originalité du scénario ne fait pas tout, car que serait une bonne histoire de zombies sans des survivants à la hauteur de l'épreuve qui les attend ? Et de ce point de vue là, Fabien Clavel nous a gâté ! On a donc Jacky, un néo-nazi dont les années n'ont rien entamé de la colère à l'égard de tout ce qui n'est pas blanc aux yeux bleus ; Maglia, seule membre féminin du groupe atteinte de la maladie d'Alzheimer ; Yan, colosse et ancien motard qui ne s'exprime plus guère, si ce n'est en poussant la chansonnette (et attention, seulement de la variété française !)... Et pour compléter ce casting de rêve : Mathieu Cirois, notre narrateur qui, malgré ses quatre-vingt dix ans, a encore de la niak à revendre ! Un narrateur d'un genre un peu particulier car, s'il se définit lui-même comme un « salopard » (et les événements ne tarderont pas à lui donner raison...) Mat semble également développer au fil du récit une forte tendance à la paranoïa. Difficile avec ce seul point de vue de se faire une réelle idée de la situation, et c'est justement là que Fabien Clavel se distingue à nouveau de ses petits camarades. Ajoutez à tout cela un style particulièrement cru et un humour noir incisif qui permet de faire passer les pires atrocités, et vous obtenez un mélange détonnant qui m'a totalement conquis et qui ne laissera personne indifférent.

Outre toutes les qualités déjà évoquées, le roman a également l'avantage de proposer une réflexion intéressante sur plusieurs aspects de notre société, à commencer évidemment par la place que l'on accorde aujourd'hui à nos anciens. Les premiers chapitres consacrés aux conditions de vie des personnes âgées en milieu hospitalier sont glaçants de réalisme et de cynisme et ont le mérite de mettre le doigt sur l'une des plus grande honte de nos sociétés occidentales. La volonté de l'auteur de faire de ces hommes et femmes vulnérables et jugés bons à mettre au rebut les héros d'une aventure impliquant des morts-vivants n'en a que plus de sens. Comme toujours chez Fabien Clavel, le roman fourmille également d'une multitude de clins d'oeil, aussi bien à ses précédents romans (« Furor » ; « Le miroir aux vampires ») qu'à l'histoire, la musique ou encore la littérature. Formation classique oblige, on retrouve à de multiples reprises des références à de grandes oeuvres littéraires telles que « Les Misérables » ou encore « Don Juan » (héros d'un autre roman de Clavel, « L'Antilégende »). Enfin, les connaisseurs de l'évangile de Mathieu (si si , il doit bien y en avoir...) ne manqueront pas de s'amuser à comparer les deux textes, le roman reprenant dans l'ordre chronologique inverse tous les épisodes du récit biblique.

Avec « L'évangile cannibale » Fabien Clavel signe un roman post-apo d'une grande originalité et qui n'hésite pas à malmener les codes du genre, le tout pour le plus grand bonheur du lecteur qui se laisse prendre au jeu avec enthousiasme. Paris, des zombies, des vieux, du gore, du cynisme... : un sacré cocktail que l'auteur a dosé à la perfection et auquel on voudrait bien encore goûter !
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N'en avez-vous pas marre de cet amoncellement d'oeuvres de « zombies en terrain post-apocalyptique » ? où les jeunes survivent plus facilement que jamais et où il suffit surtout d'avoir de la chance et un peu de jugeote ? Fabien Clavel, auteur de bien des romans où les références antiques foisonnent, nous concocte un Évangile cannibale qui joue de ces différents clichés éculés.

« On entend partout qu'ils sont dangereux, qu'ils se déplacent en bandes ; qu'il suffit, mon Dieu, de croiser leurs yeux, et vlan c'est la réprimande ! Sur leur territoire, le monde est à eux, ne pas marcher sur leurs plates bandes, ils sont menaçants, vilains et hargneux, les vieux de banlieue… » Oui ! Comme dit Frédéric Fromet, on les connaît les vieux ! Rendus fous par les additifs alimentaires chimiques (merci Bayer !) et à peine rafistolés par les médicaments destructeurs (merci Monsanto !), les retraités seraient-ils la solution en cas d'attaques de zombies ? Voilà ce que nous propose Fabien Clavel : combattre les hordes de chairs en lambeaux à l'aide d'une cohorte de fauteuils roulants supportant des corps désincarnés ! J'avoue, rien qu'en lisant la quatrième de couverture, il y a de quoi avoir un début d'érection.
Mais une telle épopée (au sens littéral, car la question se pose de garder trace de leur folle équipée, idée rappelée par le titre « Evangile »), une telle épopée donc, cela ne s'improvise pas, il faut bien que Maurice répare sa prothèse, que Monique change sa poche. Bref, la routine impose des pauses parfois incontinentes, car notre groupe de vieillards de la région parisienne débute à la résidence des Mûriers. Or, Les Mûriers sont un mouroir. Et la suite des péripéties ne leur prévoit rien de bien plus jojo. Bien sûr, cette narration outrancière peut contenir quelques défauts, mais l'auteur ne nous sort jamais de l'histoire car ce ne sont pas les détails qui font le sel de ce roman, mais plutôt l'élément qui choque dès le départ, le narrateur. En effet, Mat Cirois est un personnage bien particulier et cela conditionnera tout le récit à sa suite. Préparez-vous comme lui à croiser la tentation du cannibalisme ainsi que quelques résurgences apocalyptiques pas toujours très réjouissantes, eu égard à la nécessité de penser au repeuplement de ce Paris déserté. Derrière cette horreur psychologique, Fabien Clavel glisse bien sûr quelques références pour prendre un peu de distance.

Dans tous les cas, L'Evangile cannibale fait changer l'horreur de camp et propose une nouvelle variante du roman de zombies. C'est à découvrir.

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Coincé dans son fauteuil roulant et dans son vieux corps à moitié paralysé, Mathieu hait tout le monde. Il hait sa femme qui l'a envoyé crever dans un mouroir parisien, il hait sa fille qui refuse de le voir depuis des années, il hait les infirmières, les autres pensionnaires, l'univers tout entier… La rage le maintient en vie plus efficacement que les médicaments et, recroquevillé derrière sa muraille de rancoeur, Mathieu attend. Qu'attend-il exactement ? Peut-être que survienne l'événement qui balaiera tout ce petit monde et le réduira en cendres, l'Apocalypse qui le vengera de toutes les vexations que la société et ses semblables lui ont fait subir. Et un jour, finalement, l'Apocalypse a lieu.

Un matin, la doyenne de la maison de retraite atteinte d'alzheimer fait un rêve terrifiant où elle voit le monde détruit et ravagé par une force mystérieuse. Elle parvient à convaincre Mathieu et ses autres compagnons de chasser les infirmières du 1er étage de la maison de retraite et de s'y enfermer pendant une semaine en coupant toute communication avec le monde extérieur. Quand notre petit groupe de douze vieillards émerge enfin de sa cachette, le monde a bien changé… Les rues sont vides, les maisons pillées, les monuments ravagés et, dans la ville déserte, des créatures mortes et pourrissantes trainent les pieds en sautant à la gorge des derniers survivants : les zombies ont débarqué à Paris ! Face à cet état de fait, quelle solution reste-t-il à nos petits vieux si ce n'est se battre pour conserver leur peau ridée intacte et tenter de retrouver la civilisation ? Mais s'il n'est déjà pas facile de combattre les zombies quand on est jeune et bien-portant, imaginez les difficultés à affronter quand on doit en sus se trainer en fauteuil roulant, changer de couche-culotte toutes les trois heures et faire attention à ne pas perdre son dentier dans le caniveau… Heureusement, Mathieu a toujours sa haine pour lui et, quoiqu'il arrive, il sortira vivant de cet enfer et tant pis si tous les autres vieux schnocks doivent crever pour ça !

En temps normal, je ne suis pas particulièrement attirée par les histoires de morts-vivants, mais le scénario de base de « L'évangile cannibale » était tellement affriolant que je n'ai pas pu résister : petits vieux VS zombies – si ça, ce n'est pas un programme qui vous met l'eau à la bouche… Avec un présupposé pareil, il était presque impossible que Fabien Clavel rate son roman et il signe effectivement avec « L'évangile cannibale » un récit post-apocalyptique aussi ébouriffant que férocement satirique. Difficile de ne pas se passionner pour l'odyssée horrifiquo-burlesque de l'abominable Mathieu (un vieux salopard à moitié cinglé mais doté d'un sens du sarcasme décapant) et de ses compagnons d'infortune tout plus givrés et croulants les uns que les autres. Les lecteurs français s'offriront en prime le plaisir pervers d'imaginer des hordes de zombies écumants arpenter le parc du Luxembourg, les galeries Lafayette et le Champ de Mars. C'est vrai, quoi ! Pourquoi c'est toujours les américains ou les britanniques qui voient leurs capitales envahies par des monstres assoiffés de sang, hein ? le tout donne un épatant petit roman qui flatte autant notre sens de l'humour et notre soif de suspense que notre orgueil franchouillard : extrêmement divertissant !
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Alors que les histoires de zombies sont à la mode, le plus gros challenge pour les auteurs qui veulent jouer avec les morts-vivants est de trouver un angle d'attaque original. Sur ce plan, on peut dire que Fabien Clavel a fait fort, car ses héros sont les pensionnaires d'une maison de retraite !

L'histoire est racontée à la première personne par Matthieu Cirois, un nonagénaire acariâtre, qui vit à la maison de retraite des Mûriers. Un jour, la doyenne, Maglia, a la vision d'un fléau qui va s'abattre sur le monde, et préconise à ses camarades de se barricader pendant quarante jours et quarante nuits. le délai écoulé, les vieillards découvrent un Paris dévasté et envahi de zombies auxquels ils vont devoir échapper, juchés sur leurs fauteuils roulants.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre avec un "héros" aussi détestable, qui se décrit d'ailleurs lui-même comme un salopard. Il est méchant, cynique, menteur, à tendance paranoïaque... et malgré tout si bien écrit qu'on a le temps de s'y attacher avant de réaliser à quel point il est infect. Il faut dire que l'auteur maîtrise parfaitement l'écriture à la première personne, et, si Matthieu ment à ses camarades, il cache aussi des choses au lecteur, ce qui lui permet de se montrer à son avantage.

Du coup, si les personnages secondaires sont tous mémorables, de l'ancien nazi raciste à celui qui ne parle qu'en chansons, on peut se demander si Matthieu n'exagère pas un peu en nous les présentant. Quoi qu'il en soit, imaginer ces personnages improbables est tellement drôle que la réponse à cette question n'a finalement pas trop d'importance.

En plus de ces personnages hauts en couleur, l'humour noir présent tout au long du livre est absolument délectable. Il y a un tel contraste entre les événements décrits et la manière dont Matthieu nous les raconte qu'on ne sait jamais sur quel pied danser, les scènes authentiquement drôles côtoyant les passages les plus horribles avec la même écriture détachée. Cela provoque une sorte de fascination qui tient vraiment le lecteur en haleine.

Étrangement, les passages les plus insoutenables ne sont pas forcément ceux des attaques de zombies, mais ces longues pages où le narrateur nous raconte sa vie aux Mûriers. La manière dont ces personnes sont traitées par le personnel, et qui je le crains n'est pas très éloignée de la réalité de certains établissements, est vraiment atroce.

Comme souvent, les zombies sont à nouveau ici une excuse pour étudier l'être humain et les atrocités dont il est capable, et la fin du roman est édifiante sur ce point.

En conclusion, ce roman très rapide à lire est vraiment excellent, et ravira les amateurs de zombies et d'humour noir. Je n'avais encore rien lu de Fabien Clavel, mais ce roman m'a donné envie d'en lire davantage, d'autant que la petite interview à la fin du livre donne un aperçu intrigant des différentes facettes de son oeuvre.
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Un court roman percutant et original !
Un récit qui se déroule en deux parties : la première se déroule au sein d'une maison de retraite que l'on découvre avec Matthieu, un vieil homme parano et misogyne patenté, grâce à la retranscription littérale de son dictaphone. Il nous décrit ainsi ses conditions de vie, nous fait le portrait de quelques autres pensionnaires, avec humour noir et cynisme. Il y mène sa petite vie jusqu'au moment où la doyenne de l'établissement, telle une chamane, annonce une apocalypse imminente. Un petit groupe décide alors de se retrancher 40 jours pour échapper au fléau et...aux équipes soignantes.
S'ensuit la deuxième partie du roman et la découverte d'un Paris totalement abandonné par nos charmants anciens suite à la fin de leur emprisonnement volontaire. Ils se trouveront bien seuls et partiront à la recherche d'autres survivants tout en affrontant des hordes de zombies.
Ce roman est d'une grande richesse, et comporte plusieurs niveaux de lectures. Il est déjà drôle et pétri d'humour ; je souris encore à l'évocation de cette scène cocasse d'une course-poursuite entre un vieil homme en fauteuil roulant et un zombie à demi congelé, et le tout à 2 à l‘heure, ou du pillage d'une pharmacie pour...des couches adultes.
Mais il est aussi glaçant et terrifiant, avec une tension de plus en plus palpable qui se dégage au fil des pages. Comment démêler le vrai du faux dans les faits rapportés et leur interpétation ? le narrateur nous déstabilise en effet petit à petit avec ses propos plus ou moins cohérents, ses prises de position discutables, ses actes répréhensibles.
Et n'est-ce pas là un des ressorts classiques de ce type d'ouvrage ? S'interroger sur la survie de notre part d'humanité dans un contexte extrême ? L'instinct de survie est-il toujours aussi vivace lorsqu'on atteint un âge canonique ? C'est d'ailleurs là tout l'intérêt de l'ouvrage : reprendre et détourner les scènes habituelles d'histoires de zombies, en restant fidèle au genre et en le traitant avec cocasserie. Et Fabien Clavel s'y emploie admirablement bien.
L'auteur profite du sujet développé pour dénoncer, avec raison et intelligence, les conditions de vie en maison de retraite. N'est-ce pas truculent que les survivants se trouvent être des quasi non-vivants, ou du moins considérés comme tel ? Et qu'en est-il de la sagesse de nos anciens ?
Un livre à lire, et à relire, surtout lorsqu'on lit l'interview de l'auteur en fin d'ouvrage.
Surprise jusqu'au bout…
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Comme j'ai pas envie de mourir tout de suite, que je veux souffrir encore un peu, faire grincer toutes les articulations de mon corps comme un vieux mécanisme sec, j'ai décidé d'entrer en résistance. Parce qu'ici, tout se ligue pour t'amoindrir, t'aplatir, te réduire à rien : te faire disparaître. Mais en te gardant vivant parce qu'on a des stats à défendre. Tous centenaires ! L'immortalité pour tous ! Tu seras Mathusalem, mon fils ! Même si c'est prisonnier d'un cadavre vivant. Car les chiffres sont le bien, ils mentent pas, ils sont transparents. La vie est sacrée, bordel : Tu vas pas te foutre en l'air. On est plus au Moyen Age ou en Afrique pour crever comme des cons à trente-cinq ans. Mourir, c'est pas normal, c'est une erreur de programmation génétique.
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À nous tous, on devait facilement passer le millénaire d’années vécues. Quelle perte pour le monde si on s’écrasait en bas de la cage ! Un vieux qui meurt, c’est un disque dur externe qui grille. Alors quatorze, ça fait une baie de stockage !

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Aujourd'hui on rejette la culpabilité sur l'autre. On aime se poser en victime. Immaculée conception. Blancs comme neige. Tu peux rien me dire, je suis une victime. J'ai des droits. Qu'on bafoue.
Ce qu'est bizarre avec cette méfiance généralisée, c'est qu'elle s'étend à toute la fiction. On passe son temps à dénoncer les incohérence, les invraisemblances dans un scénario, un roman. On se persuade qu'on est lucide. On pense démontrer les mensonges comme les histoires qui s'affirment telles, alors qu'on se crée sa propre fiction... Son autofiction, son petit délire perso avec lequel on est en parfait accord. Et pendant ce temps là, on accepte sans broncher les mots d'un gars qui, y a plus d'un millénaire, affirme avoir causé à dieu. C'est comme si l'esprit critique se trompait de cible. Exprès. Pour pas voir la réalité.
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A son retour, il poussait devant lui plusieurs fauteuils roulants. Mais pas de la sous-merde comme les autres, du matos de compétition, avec lequel tu frôles l’excès de vitesse dans les descentes. Y en avait même plusieurs qui avaient des moteurs. Moi, j’en ai pas voulu. Ces choses-là, ça finit toujours par merder. Par contre, pierrot en a bavé de joie. Tous les cossards de la marche se sont retrouvés équipés. On a même cherché à mettre maglia dans l’un d’eux mais elle voulait pas quitter son lit. Alors, on a placé quatre fauteuils électriques à l’avant. On y a attaché le lit de maglia et puis les derniers se sont accrochés à l’attelage. Il fallait nous voir quand on a passé la porte de champerret ! La horde sauvage ! La chevauchée fantastique ! On montait bien à sept kilomètres à l’heure !
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Il fallait nous voir quand on a passé la porte de Champerret ! La horde sauvage ! La chevauchée fantastique ! On montait bien à sept kilomètres à l'heure ! Yan chantait « Quand on arrive en ville / tout le monde change de trottoir ». C'est dire s'il était content ! Voilà comment les vieux sont entrés dans Paris. Après la 2e db du général Leclerc, la 2e dfr division de fauteuils roulants du général Cirois !
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Vidéo de Fabien Clavel
Animé par Willy Richert avec Charlotte Binder
Désirs de mondes : imaginer et rêver
Les mondes imaginaires, d'où ils viennent et les rapports qu'ils entretiennent notre monde…
dimanche 4 décembre – Avec la participation de l'autrice-illustratrice, Sandrine Bonini, des auteurs Fabien Clavel, Philippe Lechermeier et de l'auteur-illustrateur Mortis Ghost.
Et la classe de 5ème 2 du collège Sainte-Clothilde, Paris (75). Un grand merci à la professeure Maryline Laguitton.
Avec la participation de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
Avec la séquence La Tête dans les images Júlia Sardà, Leina et le Seigneur des Amanites, texte de Myriam Dahman et Nicolas Digard, Gallimard Jeunesse Avec le soutien de l'Institut Ramon Llull.
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