AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Crossroads


Edward Hunter mène une vie plutôt pépère . Comptable besogneux marié à la femme de ses rêves , Jodie , et père de la toute jeune Sam , rien ne prédispose ce citoyen lambda à une vie sortant de l'ordinaire . N'était ce léger détail qui pourrait bien avoir son importance ultérieurement , le triste privilège d'être le modéremment fier rejeton de Jack Hunter bien plus connu sous la douce appellation du Boucher de Christchurch . Son plat favori , les abats de prostituées qui furent finalement sa petite faiblesse et l'entraînèrent fort logiquement derrière les barreaux où il ne tue plus désormais que le temps , seul comme un chien , son fils ayant bizarrement décidé de couper tous les ponts . Ingratitude quand tu me tiens...
Y a des jours où le destin est taquin et décide , comme ça , sans crier gare , de vous mettre des bâtons dans les trous .
Il se manifestera tragiquement lors d'un rendez-vous à la banque . Les Hunter y sont présents , témoins d'un braquage , acteurs involontaires d'une tragédie fondatrice . En effet , alors que les vils coquins s'apprêtent à déguerpir les sacs bourrés de biffetons , Ed , espérant sauver une employée prise en otage , ne parvient qu'à la faire maladroitement échanger contre sa douce . Il eut beau lui seriner " Jodie faut s'taire , fais silence mon agneau "  , rien n'y fit , Jodie , la petite gourmande , manifestera une indigestion de pruneaux létale qui lui règlera , du même coup , ses problèmes de transit . Fou ce douleur , taraudé par la culpabilité et avide de vengeance , c'est un nouveau Ed version machine de guerre qui se fait jour . Chaud devant , ça va tâcher...

Cleave semble avoir deux sujets récurrents qu'il maîtrise parfaitement . Christchurch , Nouvelle-Zélande , sa ville , deuxième à gauche après le rond-point du Hobbit , véritable usine à tueurs en série .
Un Employé Modèle laissait présager du meilleur , Un Père Idéal confirme le talent du bonhomme .
Un énième bouquin sur les céréales qui leurrent , ok , mais pas que .
L'auteur , contrairement à une Giebel des grands jours , ne se contente pas de taper dans la surenchère mais sait distiller ça et là quelques jolis moments d'émotion .
Ce bouquin est tout à la fois enlevé et tragique avec des vrais morceaux de causticité à l'intérieur .
Questionnement intéressant sur l'inné et l'acquis , toujours très délicat lorsque l'on partage les gênes du Boucher de Christchurch .
Des personnages tangibles , un récit nerveux et plausible , ne cherchez plus , Cleave joue désormais dans la cour des grands...
Commenter  J’apprécie          425



Ont apprécié cette critique (35)voir plus




{* *}