Il y a un silence qui tue la parole et un silence qui la fait naître.
Quand il n'y a plus de place pour la lumière, il sait que l'amour doit épouser les ténèbres et les étreindre, jusqu'à ce qu'elles cèdent.
Mais quand l'amour passe en nous, il chamboule tout, il bouleverse tout pour , en réalité, en profondeur, mettre chaque chose à sa juste place.
Aura-t-elle un jour le droit d'être heureuse ? D'être heureuse de vivre et de donner la vie ?
Comment ne pas voir que ni les mots, ni les cris, ni les coups, ne pourront vaincre le silence ?
La parole naît du silence et y retourne.
Elle a peur, oui, pour la première fois, elle a peur que le passé soit vainqueur.
L'amour peut-il être vaincu par la force d'un tel silence ?
Un amour entre un père et un fils peut-il mourir ainsi ?
Comment la parole peut-elle être à ce point ligotée, étouffée, anéantie par le passé, la douleur, les mille et un soucis du quotidien, et par cette terrible négligence qui fait oublier ce qui fait vivre ? Il dit les mots qu'il n'a jamais dits, qu'il aurait fallu dire, qu'il n'a pas eu la force de dire. Ce sont des mots de vérité, des mots de l'intérieur, qu'il porte en lui depuis si longtemps. Mais il ne savait pas qu'ils habitaient en lui, il les découvre en les donnant, comme une révélation. Il enfante ces mots des profondeurs, lentement, comme par secousses, et cela est bon, cela est extraordinairement bon.