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Critique de Malivriotheque


Quelques années après leur victoire, Wade et ses amis sont multi-milliardaires. Ils possèdent tout et oeuvrent chacun à améliorer un tant soit peu la vie dans le monde, malgré les nombreux détracteurs de l'OASIS qui viennent de pair avec chaque réseau social. Les choses vont économiquement pour le mieux pour les amis, car quelques jours à peine après la victoire, Halliday a présenté à Wade un nouveau dispositif de connexion à l'Oasis, neuronal et non-invasif. Malgré les avertissements d'Art3mis-Samantha, les principaux actionnaires votent la commercialisation du nouvel engin, ne voyant que les bénéfices qu'il pourrait apporter au plus grand nombre. Cependant, une IA inattendue fait son entrée et se révèle aussi dangereuse que tout ce que la science-fiction a toujours craint sur le sujet. Si le Top Cinq ne résout pas une nouvelle quête dans un temps restreint, un demi-milliard d'utilisateurs y compris nos héros perdront la vie...

Les attentes étaient élevées après un premier tome aussi addictif et audacieux ! Ce tome-là met cependant beaucoup de temps à installer une nouvelle dynamique, avant d'enfin rentrer dans le vif du sujet d'une nouvelle quête en présentant un nouveau méchant (au bout de presque 200 pages, tout de même).
Pour cela, l'auteur invente un paquet de nouveau vocabulaire et développe son univers en allant beaucoup plus loin dans la science-fiction/dystopie avec cette connexion neuronale qui rend les utilisateurs encore plus addictifs et développe encore plus son utilisation en la couplant avec un concept de vidéos à la Tik-Tok, lesquels permettent de vivre pour de vrai mais sans aucun risque absolument toute expérience possible IRL. Ce concept est absolument fascinant et terrifiant à la fois.
Puis, l'auteur reprend à son compte l'idée de l'intelligence artificielle qui s'accapare le pouvoir et menace l'existence même de son concepteur, auteur intentionnel et têtu qui n'a pas su s'imposer les limites nécessaires. L'IA a d'ailleurs quelques phrases qui résument bien le problème :

"Depuis des décennies maintenant, vous, les singes sans poils, vous vous acharnez à fabriquer une machine plus intelligente que vous. Mais au moment d'y parvenir, vous commencez tout à coup à craindre que votre création ne se retourne contre vous du fait de votre infériorité intellectuelle." p208

et (à rebours, je sais)

"J'ai vu encore plus de films de science-fiction que toi. En fait, je les ai tous vus. Et j'ai lu tout ce que les êtres humains ont publié sur le sujet de l'IA. Chaque fois que vos futuristes envisagent l'avènement de l'intelligence artificielle, leurs prédictions se terminent invariablement comme suit : l'humanité tente de détruire l'IA contre nature qu'elle a créée avant qu'elle ne puisse les détruire." p199

Au-delà de ces thématiques philosophico-éthiques et de cette idée d'un futur profondément marqué par la vie dans une réalité virtuelle à cause d'une "VreV" (vraie vie, je vous parlais du nouveau jargon inventé ; totalement crédible comme suggestion !) démoralisante et sans perspective d'avenir, le récit s'intéresse à cette nouvelle quête et donc à de nouvelles références ancrées dans les années 80, 90 et 2000. Au départ, cela fait un peu David Gibbins (voir ma critique sur le Chandelier d'or) avec toutes ces marques et modèles cités à tout-va et que seuls les purs geek à fond dans le matos spécialisé vont reconnaître (comme la radio Panasonic RC-6015). Puis, on se retrouve avec des références pas non plus forcément folichonnes pour tout le monde. le lecteur aura ses préférences en fonction de son propre vécu et sa propre année de naissance : les films de John Hughes (moi pas connaître ; enfin apparemment si : Wikipédia me dit qu'il a fait "Maman j'ai raté l'avion" 1, 2 et 3, "Beethoven", "Miracle sur la 34ème rue" et "Coup de foudre à Manhattan", que des titres pas mentionnés dans le bouquin, sauf "Maman..."), Donjons et Dragons (moi pas y jouer donc moi pas connaître), le chanteur Prince, The Love Symbol, et tout son univers (moi ne pas spécialement écouter et connaître à peine un ou deux classiques), le jeu Sega Ninja (moi n'avoir jamais joué sur une console et ne rien savoir des mangas), et enfin Tolkien (MOI AVOIR LU !!! mais pas "Le Silmarillion", grrrr)... le tout est saupoudré d'un nombre incalculable de chansons qu'il est quand même difficile de toutes connaître. Bref, on sent que l'auteur s'est encore une fois fait plaisir et a mis dans ce nouvel opus tout ce qui a fait sa jeunesse (il est né en 1972, donc était pré-ado et ado dans les années 80).
On ne passe pas un mauvais moment, mais ce n'est pas un page-turner comme le tome 1. Certains éléments sont introduits de façon assez clichée, comme le retour de Nolan Sorrento. Quant à la fin, elle a un côté archi hallucinant en rendant ses personnages immortels grâce à des copies numériques parallèles aux "copies" naturelles, qui s'en vont coloniser une autre planète sur un vaisseau. Non mais franchement...
Au final, si on ne fait pas partie plus ou moins de la même tranche d'âge que l'auteur, il peut être un tantinet difficile de kiffer à fond l'ouvrage. le plus intéressant reste le cynisme latent caractérisé par ce monde ultra-numérisé qui nous attend, sachant que ce qui se passe actuellement grâce aux réseaux sociaux ou même dans l'actualité n'est déjà pas beau à voir et n'annonce rien de bon.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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