AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Un enfant à Auschwitz (12)

Le tas de cadavres est à sa place. Plus ou moins haut selon les jours. Il les voit aussi comme des Stück qui font partie du paysage glacé du dehors. Il n'éprouve aucune émotion, peut-être parce que la mort est si présente depuis si longtemps, si familière et si logique en quelque sorte qu'elle ne l'atteint plus. Bientôt passera la remorque poussée par des détenus le long de la route. Éboueurs macabres, ils chargeront de ruelle en ruelle, sur le plateau de bois, les pantins grisatres au regard fixe, à la machoire pendante, à la peau tendue sur les joues creuses. Et devant le Block, la ruelle sera de nouveau nette, couverte de neige. Demain matin, comme une poubelle de détritus, un nnouveau lot attendra là.
Commenter  J’apprécie          20
Ma libération prit plusieurs semaines à se concrétiser. La lenteur de la prise de conscience de la délivrance, au-delà des conditions matérielles de la ligne de front, témoigne de la profondeur en moi-même, je ne pouvais reprendre contact avec le monde des humains que très progressivement en réapprenant à vivre.
Commenter  J’apprécie          10
Quelques détenus affamés ont ouvert le flanc d'un cadavre pour en extraire le foie.
Commenter  J’apprécie          10
On m'affecte au travail le plus répugnant. Il s'agit d'arroser le long tas de fumier situé près du puits avec des seaux de merde. Je dis bien de "merde", et non d'excréments, de déjections, de fèces, de matières fécales, que sais-je encore ? Ces mots n'ont ni consistance, ni couleur, ni odeur. C'est précisément la raison de leur emploi. La merde dont il est question ici est la merde concrète, grasse, visqueuse, de couleur ocre et brunâtre, d'un contact sur la peau qui révulse et surtout peut être, d'une puanteur abjecte qui vous soulève le cœur et qui ne vous lâche plus. [...] L'odeur écœurante me poursuit partout. Elle fait partie de moi-même.
Commenter  J’apprécie          10
Je me suis concentré durant des mois sur la survie immédiate : limiter mon horizon aux quelques mètres qui m'entourent, rechercher de la nourriture - comme les bêtes sans doute - ou quelque chose à "organiser", ne pas me faire prendre, économiser mes forces au maximum, aux aguets pour éviter les coups et surtout, ne pas me souvenir, ne pas penser.
Commenter  J’apprécie          10
Nus, nous sommes exposés dans notre vérité biologique : les chairs flasques, les os de plus en plus saillants, comme si le squelette gagnait du terrain.
Commenter  J’apprécie          10
Il est vrai qu'on s'adapte à tout - comme j'allais bientôt l'apprendre -, sauf quand on en meurt.
Commenter  J’apprécie          10
En l'espace de huit mois, dans ce lieu où furent froidement assassinés plus d'un million d'être humains venus d'une quinzaine de pays, je ne me souviens pas d'avoir vu un seul cadavre.
Commenter  J’apprécie          10
[...] je bascule à Auschwitz sur une autre planète [...] monde soudain incompréhensible et même absurde. Absurde ? Oui et non, car au-delà de ce qui me perturbe, je sens une rationalité dissimulée, l'efficacité effrayante de cette machine qui me broie ici, hors du monde.
Commenter  J’apprécie          10
"Les morts sont sans défense", a écrit Aragon. Il appartient donc aux témoins oculaires de les protéger contre l'oubli, contre l'erreur, contre l'incompréhension, voire la malveillance et le mensonge quand les passions politiques en font des enjeux.
Commenter  J’apprécie          10





    Lecteurs (12) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Jésus qui est-il ?

    Jésus était-il vraiment Juif ?

    Oui
    Non
    Plutôt Zen
    Catholique

    10 questions
    1837 lecteurs ont répondu
    Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

    {* *}