Le
dernier week-end de janvier a lieu chaque année le festival d'Angoulême, événement majeur du 9e art. En 2023, il a été précédé d'une polémique centrée sur
Bastien Vivès, dont l'exposition a été annulée. Il a été accusé de promouvoir la pédopornographie dans certaines de ses oeuvres, notamment
Petit Paul, et d'avoir eu des propos virulents contre l'autrice féministe Emma lors de la publication de son ouvrage sur la charge mentale.
Je n'avais jamais lu d'oeuvres d'Emma. Quand une amie m'a proposé la lecture de deux bandes dessinées de cette autrice, ma curiosité était attisée.
Dans
la charge émotionnelle et autres trucs invisibles, l'autrice aborde cinq thèmes qui font réfléchir sur notre société. Qu'est-ce que le consentement dans les relations et comment déconstruire les conditionnements pour l'assurer ? Qu'est-ce que le harcèlement et comment lutter contre, notamment à travers des changements dans l'éducation ? Est-ce que les violences policières n'existent qu'aux Etats-Unis ou également en France ? Quelles sont les conséquences du travail productif et reproductif et comment, selon les classes et les générations, plusieurs réponses féministes différentes ont pu être apportées ? Qu'est-ce que le travail émotionnel des femmes qui permet un transfert d'énergie vers un travail de création qui va être récompensé plus souvent chez l'homme que pour la femme ?
L'intérêt de cette bande dessinée est de présenter une situation factuelle, d'en tirer un état des lieux et de proposer des pistes de réflexion. Les sujets sont exposés très clairement, sans trop de détails, ce qui permet une compréhension facile des notions. Dans un des développements, Emma cite
Liv Strömquist, autrice à laquelle j'ai pensé au cours de cette bande-dessinée.
Si vous souhaitez découvrir ces autrices féministes actuelles du 9e art, je vous conseillerais plutôt de débuter par les oeuvres d'Emma, plus faciles à aborder, pour après continuer par le traitement de
Liv Strömquist, plus complexe et documenté.