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Critique de brigittelascombe


" Je sais où je vais" clamait Magellan (le navigateur portugais Fernando de Magallenas) nommé par Charles Quint en 1520 pour conduire une flotte sur la route des épices. "La gloire? La fortune?...ma quête est bien différente" affirmait cet explorateur obsessionnel,volontaire, calculateur. Passionné, il voulait prouver que la terre est ronde. Paria, il a tout quitté sa patrie, sa femme pour (financé par l'Espagne) clamer ses convictions et construire sa "propre légende". Magellan est le portrait fort d'un homme fort.
On pense aussitôt à Galilée (voir Galilée le message des étoiles) qui, un siècle plus tard, pour avoir affirmé "la terre tourne autour du soleil" fut traité d'hérétique.
Magellan, bande dessinée adulte (sur un scénario de Christian Clot lui même explorateur) s'inspire de faits réels et petit plus est accompagnée d'un dossier historique. le récit qui commence par sa mort ("Retraite, retraite!" "Magellan est blessé") assassiné et supplanté aux Philippines, puis revient en arrière pour expliquer son périple, est conté par le chroniqueur de l'expédition à Charles Quint;
J'ai aimé outre le côté historique, assister à ce périple en mer très bien dépeint par le scénario de Christian Clot entre dévotion des marins ("Hourra pour le capitaine"), angoisses ("Où sommes-nous?"), assurance ("je sais où je vais"), doutes de l'équipage ("encore faut-il qu'il y en ait un") quant aux convictions du chef, et conditions de vie extrêmes ("Merde, merde, merde!") entre faim, froid,noyades,maladies,tempêtes,mutineries,combats,punitions...
Illustré par Bastien Orenge et Thomas Vergnet, Magellan rend compte à travers les paysages de la vision du monde de l'époque (l'immensité des paysages de Patagonie, le décor grandiose bleu-nuit de la Baie de San Julian sont empreints de rêves, ferveur et d'angoisses).
"Je suis arrivé au bout de mon rêve.." On ne peut que s'incliner et remercier Christian Clot de nous avoir rappelé que certains hommes clament leur vérité et font avancer le monde.
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