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Critique de florigny


Le 1er mars 1932, Charles Lindbergh junior est enlevé au domicile de ses parents ; il est retrouvé mort le 12 mai, son kidnappeur meurtrier, Bruno Hauptmann est exécuté le 3 avril 1936. Voilà pour la réalité, à la une de la presse mondiale durant des années. A partir d'un fait divers qui a révolté l'entière Amérique, déchaîné une tempête médiatique sans précédent et garde encore de nos jours de nombreuses zones d'ombre, notamment sur la culpabilité de celui qui fut électrocuté par la justice, Andrew Coburn crée sa propre version de l'affaire dans La voix du Sang. Il s'agit d'un roman, et non d'une hypothèse étayée par des recherches, l'auteur le précise sans ambiguïté.


Les faits initiaux restent identiques, le coupable le même, mais Andrew Coburn lui adjoint deux complices romanesques, Rudy et Shell, deux gosses dont l'histoire est écrite à l'avance et l'avenir plombé par leurs origines. Ils se sont liés d'amitié avec Gretchen, une fille généreuse avec laquelle ils partagent sexe et pauvreté. Les années passent et les séparent. Gretchen est restée amoureuse des deux garçons mais a consacré à son corps défendant, sa vie à des hommes qui prennent sans donner, profitent, piétinent ses émotions. le hasard réunit à nouveau les 3 amis chez Hauptmann. Ils ne sont pas favorables à une morale excessive, obstacle à tant de satisfactions, et mettent sur pied l'enlèvement du fils de l'homme le plus célèbre du monde, Charles Lindbergh surnommé « l'aigle solitaire ». Mais pour s'attaquer à un aigle - même anti-communiste viscéral et indulgent avec le nazisme - il faut davantage que deux moineaux restés cloués au sol. Impossible d'en dire davantage. Je ne peux que souligner l'originalité du rebondissement imaginé par l'auteur.


Andrew Coburn balaye le XXème siècle de la grande dépression aux années 70. J'ai tout particulièrement apprécié la tendresse affichée pour ses personnages, la pureté économe de son style, pas de fioritures, pas d'effets de manches ou boursouflures, seulement des phrases lumineuses dans lesquelles il n'y a rien à ajouter ou retrancher, des associations de mots audacieuses et rares, poétiques ou mélancoliques, toujours justes, précises, notamment pour restituer les émotions complexes éprouvées par tous les protagonistes qui ne sont pas sans rappeler les loosers magnifiques de David Goodis ou les héros ne pouvant échapper au fatum de William Irish. du grand art, du grand noir !
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