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Critique de carolectrice


En 2003, alors qu'il a 25 ans, Paolo Cognetti se rend à New York pour réaliser un documentaire sur la littérature américaine. Pendant 10 ans, il y passera chaque année plusieurs mois, totalement séduit par la ville qui ne dort jamais. Ces carnets, agrémentés de cartes dessinées par ses soins, sont le récit de ses déambulations socio-historiques dans les lieux délaissés de la mégalopole : usines desaffectées, anciens docks, zones industrielles émaillées de bâtiments à briques rouges, sans perdre de vue les déplacements successifs des quartiers d'artistes, sans cesse obligés de fuir la gentrification. Cognetti, qui a ses habitudes au café Ozzie's, se glisse avec une plume à la fois simple et poétique dans les pas des grands maîtres de la littérature new-yorkaise, Whitman, Melville, Salinger, Kerouac, Fitzgerald ou encore Capote en même temps qu'il quadrille à pied ou en métro les quartiers au-delà de Brooklyn tel le Queens avec leurs strates d'immigration successives, hassidim, caraïbéen... Mais le New York de Cognetti ne reste pas prisonnier du passé, il continue de fréquenter ses amis octogénaires italo-américains qui ont réappris l'italien dans les livres sans jamais retourner chez eux, discutant des subtilités insolites d'une ville toujours en évolution autour d'une pizza partagée avant de traîner ses guêtres de solitaire le soir de Thanksgiving ou de passer le réveillon à Times Square dans une soirée improbable de flics. Jamais avare d'anecdotes truculentes, de rencontres impromptues en haut d'un pont ou au pied d'un gratte-ciel, Cognetti finit toujours ses visites près de l'eau, sur les rives de l'Hudson et de l'East River, et nous, on déguste ses mots comme on avale les kilomètres.
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