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Critique de Laureneb


Le gros point négatif de ce récit, c'est que, pour moi et d'après mes souvenirs, il ressemble beaucoup aux Huit montagnes du même auteur que j'avais déjà lu, l'intrigue - même s'il n'y en a pas vraiment, le point de départ plutôt - est le même. Certes, il y a des différences, notamment le lien avec l'Himalaya qui n'est pas présent ici, mais j'ai retrouvé beaucoup de points communs, trop sans doute ; néanmoins, cela reste un très beau récit.
Je ne sais pas quelle est la part d'autobiographie et de ressemblance entre l'auteur et le Narrateur, mais dans les deux textes, ils se ressemblent : un citadin qui a passé tous ses étés de jeunesse en montagne, dont le père lui a transmis le goût de la marche, de la nature et de l'effort, qui découvre l'alpinisme et y prend du plaisir malgré son vertige, et qui décide de fuir les brumes et l'agitation de Milan pour se réfugier seul dans un chalet isolé.
La beauté du texte vient de l'amour sincère, passionné, du Narrateur et de l'auteur pour ces montagnes et son respect pour toutes les formes de vie qui les habitent et les parcourent. Ce ne sont pas les miennes, celles que j'ai dans le coeur, les miennes sont de l'autre côté des Alpes, mais le mode de vie et les paysages se ressemblent. J'ai moi aussi le plaisir des courses en descente en montagne, je m'émerveille devant des bouquetins et aime contempler un lac qui dégèle. Moi aussi j'ai suivi une formation en littérature classique, tout en aimant parfois la laisser derrière-moi pour ne penser qu'à mon corps marchant dans la montagne. Ce livre me touche donc intimement pour la poésie de son écriture qui évoque mes propres souvenirs, et cet enthousiasme pour l'ailleurs qui n'est pas si loin, que l'on peut trouver près de nous sans avoir besoin d'aller à l'autre bout du monde, mais qui permet de s'évader du quotidien.
Et cette évasion, ce rêve d'aventures, le personnage le retrouve dans les livres. J'ai donc lu une forme de mise en abyme : le personnage se retrouve lui-même à travers la lecture et la contemplation du paysage, citant les auteurs qui l'inspirent, tandis que, moi, prisonnière de ma vie moderne et de ses contraintes, j'imagine à mon tour en le lisant tout plaquer pour partir me retrouver dans mes montagnes. J'ai particulièrement aimé les nombreux extraits de poèmes d'Antonia Pozzi que je ne connaissais pas et dont je vais m'empresser de découvrir l'oeuvre.
Un beau texte, qui parle au coeur, en tout cas le mien.
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