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EAN : 9782264070081
144 pages
10-18 (17/08/2017)
4.03/5   428 notes
Résumé :
L'auteur renoue avec la montagne, avec lui-même... et nous remet en mémoire les plus beaux textes littéraires sur la nature.

Le Garçon sauvage commence sur un hiver particulier : Paolo Cognetti, 30 ans, étouffe dans sa vie milanaise et ne parvient plus à écrire. Pour retrouver de l’air, il part vivre un été dans le Val d’Aoste. Là, il parcourt les sommets, suspendu entre l’enfance et l’âge adulte, renouant avec la liberté et l’inspiration. Il plonge ... >Voir plus
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Un coup de foudre inopiné en flânant dans une de "mes"petites librairies
indépendantes choisies sur mes déplacements professionnels, réguliers;
là il s'agissait de "Mémoire7" à Clamart, où en fouinant dans le fonds
littéraire très riche, j'ai fait la découverte de cet auteur italien...

Un texte qui offre du souffle, un hommage vibrant à la nature, à la
montagne...aux arbres comme au petit peuple animal des forêts et
des montagnes. ..

Dans ce texte autobiographique, l'auteur nous raconte les souvenirs de
montagne vécus avec son père et son oncle, qui étaient dans la
compétition permanente... Ce que le jeune garçon vivait péniblement.
Les balades en montagne, l'alpinisme étaient alors empreintes de trop de
contraintes...à l'âge adulte, il va retrouver les paysages de son enfance,
dans un tout autre état d'esprit, dans une totale liberté de faire, de
ressentir son environnement; un endroit , enfin, privilégié pour faire
le point, se ressourcer ...

Retour à l'essentiel, aux valeurs premières du travail manuel, du respect de la nature. de très belles descriptions de la montagne, des hameaux désertés, de la vie d'antan, de la philosophie des Anciens..., mais aussi d'écrivains-philosophes comme Thoreau:

"Mais il aimait Thoreau et en avait adopté le manifeste : "Je suis parti dans les bois parce que je désirais vivre de manière réfléchie, affronter seulement les faits essentiels de la vie, voir si je ne pouvais pas apprendre ce qu'elle avait à m'enseigner, et non pas découvrir à l'heure de ma mort que je n'avais pas vécu. Je ne désirais pas vivre ce qui n'était pas une vie, car la vie est très précieuse ; je ne désirais pas davantage cultiver la résignation, à moins que ce ne fût absolument nécessaire. Je désirais vivre à fond, sucer toute la moelle de la vie, vivre avec tant de résolution spartiate que tout ce qui n'était pas la vie serait mis en déroute, couper un large andain et
tondre ras, acculer la vie dans un coin et la réduire à ses composants les plus élémentaires, et si jamais elle devait se montrer mesquine, eh bien alors en tirer toute l'authentique mesquinerie, et avertir le monde entier de cette mesquinerie ; ou si elle devait se révéler sublime, la connaître par l'expérience et réussir à en établir un rapport fidèle lors de mon excursion suivante."
[Henry David Thoreau, Walden]

Récit très prenant, car il montre un homme qui par sa volonté d'une
expérience de solitude montagnarde ne demande qu'à être réconcilié avec le monde et ses congénères. Paolo Cognetti a envie au propre comme au figuré de prendre de la distance et de la hauteur !

Une expérience riche , intense, remplie toutefois de doutes et de souffrances, dont la difficulté de l'écrivain à assumer la solitude...
Un récit plein de poésie, de belles descriptions de la montagne, de la nature...er Paolo Cognetti, par ce récit personnel met en avant la poétesse, Antonia Pozzi...dont j'ai fait la connaissance !

Un très beau moment de lecture, un air du large... ou plus exactement, un grand souffle des sommets, si régénérateur !

Une impatience à lire son prochain livre, à paraître à la rentrée 2017: "Les huit montagnes"...


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C'est une cure de bien-être que m'a procuré ce livre. Un moment suspendu hors du temps, hors du monde.
Paolo Cognetti a décidé de vivre une expérience de solitude dans les hauteurs du Val d'Aoste. Là, tel Chris McCandless à qui il dédie ce carnet de montagne, il redécouvre les plaisirs simples de la nature. Entre les quatre murs dépouillés de son chalet (sa "baita" selon le terme italien qui a été judicieusement gardé dans la traduction française) et à travers quelques explorations dans les environs, il vit la vie authentique des montagnards.
Il nous ouvre (ou plutôt entrouvre) sa porte pour nous faire partager son quotidien, ses pensées, ses émotions.
C'est fin, c'est sensible, et j'ai senti instinctivement que je ne devais pas déranger, que je devais lire ce texte du bout des yeux et l'apprécier sans manifestations excessives.
Je ne devais pas me montrer, respecter la quiétude de l'auteur et prendre ce carnet comme un cadeau qui m'était fait. Un merveilleux cadeau qui m'est allé droit au coeur et m'a profondément touchée.
Ce petit livre est plein de poésie : dans les phrases de Paolo Cognetti mais aussi à travers les nombreuses citations toujours bien choisies et qui entrent en résonance avec les mots de l'auteur.
Dans un style différent mais avec une sensibilité et une faculté identiques de transmettre au lecteur l'amour de la montagne, de ses habitants, de sa faune et de sa flore, Paolo Cognetti va rejoindre sur mes étagères Erri de Luca. Et vive la littérature italienne !
Un livre que je recommande à tous ceux qui veulent respirer une bonne bouffée d'air frais et aussi à ceux qui trop accaparés par leurs activités trouveront peut-être dans ce texte l'incitation à faire une petite pause salutaire.
Un immense merci à Babelio et aux Éditions Zoé de m'avoir fait découvrir cette petite pépite.
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Le narrateur, écrivain, vit en ville. A trente ans, il doit vivre une panne d'inspiration. Il n'a plus envie de rien.
C'est tout naturellement qu'il rejoindra une région fréquentée dans l'enfance, le val d'Aoste.
Côté finances, il a de quoi tenir quelques mois.
Il va s'installer dans une baïta en pierre et en bois, loin de tout lieu habité sauf quand les bergers montent à la belle saison.
Il devra apprivoiser la nature qui peut se montrer très sauvage et se retrouver seul avec lui-même.
L'expérience semble lui réussir.
J'ai beaucoup apprécié les extraits d'auteurs qu'il aime, surtout les poèmes d'Antonia Pozzi qui m'ont réellement rappelé l'expérience que nous avons faite très jeunes ( 16 ans), en groupe autour du Mont-Blanc, avec un guide.
Les titres de chapitres sont très bien choisis et annoncent bien la suite comme "Nuit", "Berger, où vas-tu?".
Un carnet de voyage? Non, un carnet de montagne qui accompagne une étape de ressourcement, une parenthèse dont à mon avis, nous avons tous besoin de temps à autre. Bon, d'accord peut-être pas aussi loin de tout et aussi seul. Il faut quand même assurer la situation.
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Ce n'est pas simplement un carnet de montagne, comme le sous-titre l'indique. C'est bien plus que cela!

Chronique d'un moment de vie, écrit autobiographique, réflexion philosophique, récit d'initiation, observation poétique de la nature... tout cela à la fois.

J'ai beaucoup aimé accompagner l'auteur dans cette quête de lui-même, au coeur de la montagne sauvage, à deux mille mètres d'altitude et plus haut encore, où on a le privilège rare d'observer des bouquetins, où l'on peut aussi se perdre dangereusement...

Chaque chapitre évoque un thème en particulier, lié non seulement à l'instant présent mais aussi à ses souvenirs, quand enfant il passait tous ses étés déjà dans la montagne. J'ai apprécié en particulier l'évocation des maisons, celle des arbres et le chapitre "Larmes", où l'auteur avoue son abattement soudain, perdu qu'il est, contre une roche,et son échec à vivre la solitude sereinement. On sait qu'il a voulu quitter sa vie urbaine pour une raison qui ne nous est pas vraiment donnée, et qu'il recherchait dans cet isolement montagnard un regain d'énergie, une volonté de changer, de retrouver la force de l'écriture.

Il écrira très peu, ne saura pas se détacher vraiment de la présence humaine, mais il aura appris à vivre avec lui-même, à reconnaître sa personnalité, et c'est déjà beaucoup... Et renouer avec la montagne aura été une expérience unique .

" C'est quelque chose que je faisais déjà enfant: un dernier tour pour dire au revoir à la montagne.(...) Il était temps de redescendre. Je savais déjà de quoi je rêverais tout l'hiver."...

J'ai hâte de dévorer ses autres livres, et j'ai découvert, grâce à ses citations, une femme poète merveilleuse, Antonia Pozzi...
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Un carnet de route, un carnet de notes, un carnet de pensées en hommage aux grands "routards", montagnards, et experts "Into the Wild" qu'il a lus et aimés, dans les pages desquels Paolo Cognetti fait l'inventaire de ses chemins de traverse à lui.

Avant Huit montagnes, et un peu plus proche de l'essai que du récit , moins puissamment écrit aussi, moins abouti que son beau roman. Sans doute ses illustres modèles lui font-ils encore une ombre portée trop grande...l'homme sauvage doit encore accoucher de l'écrivain.

Une ode à la montagne revigorante et poétique , plus encore qu'à la solitude: même "l'uomo selvatico" que le narrateur se sent être a besoin de compagnie...fût-elle celle des chamois, des moufflons ou de quelques pâtres oubliés au fond d'une bergerie...
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Mais il aimait Thoreau et en avait adopté le manifeste : "Je suis parti dans les bois parce que je désirais vivre de manière réfléchie, affronter seulement les faits essentiels de la vie, voir si je ne pouvais pas apprendre ce qu'elle avait à m'enseigner, et non pas découvrir à l'heure de ma mort que je n'avais pas vécu. Je ne désirais pas vivre ce qui n'était pas une vie, car la vie est très précieuse ; je ne désirais pas davantage cultiver la résignation, à moins que ce ne fût absolument nécessaire. Je désirais vivre à fond, sucer toute la moelle de la vie, vivre avec tant de résolution spartiate que tout ce qui n'était pas la vie serait mis en déroute, couper un large andain et tondre ras, acculer la vie dans un coin et la réduire à ses composants les plus élémentaires, et si jamais elle devait se montrer mesquine, eh bien alors en tirer toute l'authentique mesquinerie, et avertir le monde entier de cette mesquinerie ; ou si elle devait se révéler sublime, la connaître par l'expérience et réussir à en établir un rapport fidèle lors de mon excursion suivante."
[Henry David Thoreau, Walden]
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J'admire le pin sylvestre comme un pionnier. C'est le premier arbre de haute futaie qui s'en va coloniser les caillasses, les couloirs creusés par les avalanches. Il enfonce ses racines entre les roches, tissant une toile qui les rend solidaires. La pauvreté du terrain en fait un arbre à la forme irrégulière et bizarre, pas deux qui se ressemblent, tous recourbés et tordus comme les os des vieux montagnards. Impossible d'en tirer du bois de construction. Il ne va même pas au poêle, car sa résine met le feu aux conduits de cheminée. Cette résine est pourtant le premier parfum qu'exhale la forêt à son réveil. Cette odeur m'évoque le Sud et la mer, peut-être parce que d'autres pins sentent bon le maquis. Le pin sylvestre est donc un fantasme de soleil dans la forêt enneigée.
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Toute la joie que nous tirions de nos expéditions, nous la trouvions là, non pas aux croix des sommets ou aux tables des refuges, mais sur les rochers, au crépuscule, quand notre regard croisait celui des chèvres. Nous aurions bien voulu pouvoir leur dire de ne pas s'enfuir, que nous ne faisions que passer, rien de plus. La peur qu'elles avaient de nous était le seul obstacle que nous ne savions surmonter : nous pouvions nous baigner dans un lac, nous nourrir de framboises et de myrtilles, dormir dans un pré, mais les sauvages fuyaient à notre passage et nous rappelaient que nous n'étions pas des leurs, et que jamais nous ne le serions.
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Cette fois, je ne pouvais compter que sur moi : un énorme bloc obstruait le couloir que je tentais tant bien que mal de remonter, je posai les mains sur la roche et essayai de l’escalader, mais j’avais perdu toute mon agilité. Je lâchai prise et dévissai, me retrouvant plus bas encore, assis sans faire exprès sur une grande pierre plate. La douleur ne tarda pas à se faire sentir. Un élancement à la hanche et une jambe à moitié écorchée, mais rien de casé, à première vue. Je m’allongeai sur cette même pierre, mon sac à dos en guise de dossier. C’est alors que je sentis ma gorge se nouer, mes yeux se mouiller. Vas-y, pleure, pensai-je, personne ne te regarde. Couché sur cette pierre, je fondis en larmes, parce que j’étais à bout de forces, qu’ils me manquaient tous autant qu’ils étaient et que j’étais complètement perdu.
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Les murs en pierres vives n'avaient pas changé depuis leur construction, et lorsque je passais ma main dessus, je me demandais combien d'autres les avaient caressés, combien la fumée du bois, l'haleine des bêtes, les vapeurs de polenta et de lait. Par endroits, fiché entre deux pierres, il y avait un gros clou ou un bout de bois à moitié calciné. Qu'accrochait-on donc ici, qui était l'homme qui l'avait planté là ? C'était une maison infestée de fantômes, mais elle ne faisait pas peur pour autant : j'avais un peu l'impression d'habiter avec tous ces montagnards, de les connaître à travers les lieux et la forme des choses.
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« Les huit montagnes », de Paolo Cognetti, c'est à lire au Livre de poche.
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