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Critique de Marple


J'ai mis 4 étoiles à Belle du Seigneur, parce que je trouve que c'est un 'grand' livre, avec du souffle, une originalité, un style particulier, beaucoup de finesse dans la description de la société et ses faux-semblants, beaucoup de justesse aussi dans les personnages et leur évolution au cours de ce huis-clos amoureux...

Pourtant, ce livre m'a vraiment dérangée quand je l'ai lu, j'en ai gardé un souvenir agacé et j'ai retrouvé ces impressions mitigées en le feuilletant pour écrire ma critique.
En fait, le sentiment amoureux est tellement exacerbé et lyrique qu'il en devient mièvre et un peu écoeurant...
On sent que Solal et Ariane, magré leur fragilité et leur part d'ombre, sont deux individus solaires, brillants et attachants. Et c'est un vrai gâchis de les voir se détruire à vouloir s'aimer trop absolument ! En lisant, j'avais envie de secouer Ariane et de lui dire 'Retournez à Genève, que Solal trouve du boulot, toi aussi ou alors écris ton fameux roman, voyez des gens, lisez des livres, faites des enfants, promenez-vous en montagne, acceptez le quotidien et la routine, ils peuvent être très beaux aussi !'. Evidemment, si elle avait suivi mes conseils, la littérature aurait perdu un chef d'oeuvre. Mais Ariane et Solal auraient peut-être gagné une longue vie d'amour d'ensemble, et plein de petits moments de bonheur.
Bref, la philosophie de Belle du Seigneur, cette recherche impossible d'absolu et de pureté, ne correspond pas du tout à ma façon de voir les choses. D'où certainement mon agacement à la lecture.

Toutefois, je pense que c'est un livre à lire absolument, qui laisse une empreinte durable, peut toucher ou faire réfléchir à la vie.

A lire aussi pour tout ce qui passe autour d'Ariane et Solal.
Le monde minuscule d'Adrien d'abord : on se prend à sourire franchement lors des passages légers, mais, à d'autres moments, il devient presque touchant à force d'être si benêt et 'à côté de la plaque'...
Les monologues intérieurs de la femme de ménage d'Ariane, pleins de sens pratique et d'incompréhension devant les lubies de sa patronne...
La caricature de tous les petits-bourgeois hypocrites et mesquins...
Le discours sur la séduction/babouinerie que Solal fait à Ariane, justement pour la séduire...
Le style, parfois ampoulé, parfois indigeste, mais qui, pour moi, s'adapte parfaitement à ce long roman et donne la preuve du talent d'Albert Cohen...
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