Belle du Seigneur

Je me sens presque obligée de laisser une critique tant le temps passé à lire Belle du seigneur me semblerait sinon perdu... J'admets avoir souri au début lorsqu'il s'est agi de suivre les méandres professionnels et intellectuels d'Adrien Deume, avoir été intriguée lors de l'introduction étrange de Solal chez Ariane, avoir levé un sourcil lors de la fameuse tirade de la "babouinerie" et enfin j'admets avoir lu l'aveu d'Ariane et ses conséquences avec un certain soulagement et une certaine joie (après 970 pages de "lecture", enfin j'ai pu lire vraiment en oubliant que je lisais).

D'aucuns disent que ce livre est bien écrit, ce n'est pas le style que j'apprécie puisqu'ici jamais on oublie l'auteur et jamais on fait enfin corps avec l'oeuvre (et pendant 1100 pages c'est long très très long). L'histoire d'amour... n'en est pas une. Il ne se passe rien : ils ne se parlent pas, ils n'interagissent pas (sauf pendant les 50 pages qui suivent l'aveu, encore une fois enfin !) ils pensent seulement, et malheureusement beaucoup trop longuement; car vraiment quel ennui !

Je me souviendrais que ce roman aurait pu être bien s'il n'avait pas été pris d'assaut par le narcissisme et la présomption de son auteur dont la lourdeur du style et la volonté de faire attendre le lecteur pour le tenir en haleine ont ruiné l'oeuvre...