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Critique de paroles


La nausée. Voilà ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre. Difficile, très difficile d'avancer dans ce témoignage. Plusieurs fois, j'ai lâché ce livre. Ensuite j'ai laissé passer plusieurs semaines avant d'en reprendre la lecture.
Pourquoi continuer ? Je ne voulais pas laisser tomber Soraya. Cette jeune femme a eu le courage de témoigner.

Ce témoignage, recueilli par Annick Cojean, concerne la première partie du livre. C'est l'histoire d'une jeune Libyenne dont la vie a basculé lorsqu'elle a croisé, vers l'âge de quinze ans, le Guide. Elle a été enlevée, battue, violée, insultée par celui qui prônait la liberté et le respect des femmes. Ce même dictateur qui emmenait partout sa colonie militaire et féminine. Cet homme qui paradait, entourée de ses amazones, dans le monde entier, qui jouait la comédie du bon chef d'Etat, a oppressé des centaines de femmes et d'hommes pour satisfaire ses besoins sexuels, mais aussi parce que le viol était pour lui une arme…

La seconde partie concerne l'enquête même d'Annick Cojean. Une enquête laborieuse, car la Libye se tait. Il lui a été très difficile de recouper les informations car la peur continue de régner sur le pays, malgré la mort de Kadhafi. La peur et puis surtout la honte, l'humiliation. Impossible de parler sur un sujet extrêmement tabou comme le sexe. Plutôt tuer la cause du malheur, du déshonneur que de porter secours à la personne violée. Plutôt tuer « la coupable d'avoir été victime. »

Voilà Soraya, toi qui as si peur qu'on ne t'entende pas, je me fais le relais de ton histoire pour prouver que ton « malheur, inaudible en Libye et donc inracontable, ne passe pas par pertes et fracas ».
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