Voilà ce que c'est qu'un roman ! Des passions, des sentiments épiques, des sensations vibrantes dans un paysage vivant - et tout cela sans qu'il ne se passe rien ! Comment fait-on pour lire ce qui ne s'attache à rien et où le lecteur n'a pas de prise : les personnages vivent pour eux-mêmes et n'ont rien à prouver à personne, le conteur s'efface derrière les nuées, les envolées lyriques de ses personnages et le bourdonnement du ressac... Que c'est frais ! Que c'est vivant ! Que c'est entraînant ! Pour un peu, on sentirait la mer, on verrait les genêts, la bruyères, les rochers et les flaques laissées par la marée... et quel vocabulaire ! Il n'est pas certain que tous les agencements de mots se laissent facilement appréhender à qui voudrait chercher l'animal dans le coquillage, mais c'est peut-être de là que naît le sens : sans même qu'on ait cherché à le cerner ; les phrases ici, comme les passions, s'écrivent avec le coeur et inspirent si aisément qui veut bien les lire avec le sien...
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