Ni mariée ni enterrée, tome 3 : Grandir (Sans doute)

Pour apprendre un nouveau langage, il suffit de se servir de son cerveau et de penser de manière logique, ai-je songé avec satisfaction. Je me suis assise sur le siège bas et j’ai commencé à me soulager.
Oubliez les orgasmes. Il n’y a rien de plus jouissif que d’aller aux toilettes après s’être retenu pendant longtemps. J’ai fermé les yeux de béatitude, jusqu’à ce qu’un étrange bip retentisse dans l’espace confiné.

J’ai repensé à ce que Marie m’avait dit un jour sur l’importance de laisser les hommes se réfugier dans leur caverne. Elle avait lu ça dans Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus. Apparemment, c’était inutile d’essayer de faire parler un homme quand il voulait de toute évidence être laissé tranquille pour ruminer ce qu’il avait dans la tête.

Les actes sont parfois plus éloquents que les paroles…

Il paraît qu’on ne connaît pas vraiment quelqu’un tant qu’on n’a pas voyagé avec.

On dit que l’amour d’une mère ne ressemble à nul autre, mais n’ayant pas d’enfant moi-même, je ne pouvais le comprendre que d’un point de vue rationnel. A présent que la vie de Marie allait de nouveau évoluer, je me faisais moins de souci sur la place que j’y aurais. Je me concentrais plutôt sur le fait que mon quotidien allait changer lui aussi.

Quelle fille a envie d’entendre l’homme qu’elle aime et à qui elle fait confiance lui dire qu’elle ne mérite pas de devenir sa femme ? Mais j’avais fini par guérir.

Comment aurais-je pu savoir que les lois de la physique — ou quelle que soit la chose qui allait bientôt provoquer cette suite d’événements — seraient à l’origine du désalignement des astres, à l’origine de tout ce qui s’apprêtait à horriblement mal tourner ? Quelle naïveté de ma part !

C’était une aventure passionnante, mais ça signifiait que nous devions gérer nos temps morts avec soin : les soirées romantiques étaient planifiées à l’heure près et les moments de loisirs, prévus dans nos agendas des semaines ou des mois à l’avance. Je n’avais jamais vraiment le mal du pays, mais j’avais fini par être en mal de foyer — un foyer avec Ben. Quelque part où nous aurions pu au moins nous endormir et nous réveiller ensemble quand par bonheur nous étions dans le même pays.