AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Andromeda06


C'est parce que je ne voulais pas rester sur ma petite déception avec "On était des loups" que je tente à nouveau Sandrine Collette. J'ai choisi "Ces orages-là" pour deux raisons : sa couverture pour commencer, que j'adore, et le sticker "Coup de coeur" collé sur la couverture par ma bibliothécaire. Il me semble également l'avoir vu passer chez quelques Babelpotes, dont j'irai (re)lire les retours après. En tout cas, je suis bien contente que mon choix se soit porté sur lui, j'ai dévoré ce livre en moins de deux.

Et c'était pourtant mal parti, ayant compris rapidement qu'il y était question d'un pervers narcissique, de relations toxiques, et des dégâts qu'il a engendrés. Comme d'habitude, je n'avais pas lu la quatrième de couverture. Sans quoi, il est clair que j'aurais choisi autre chose, ce sujet étant souvent rédhibitoire dans mes choix de lecture. Je me félicite de ne pas l'avoir fait, je n'aurais pas su à côté de quoi j'étais passée jusqu'à présent.

Clémence vient d'emménager dans une vieille maison, pas des plus jolies. Elle a pris ce qu'elle pouvait se permettre. Boulangère de profession, elle a également quitté son ancien poste pour une autre boulangerie. C'est pour elle le moment de repartir de zéro : s'étant enfuie loin de Thomas, voulant s'échapper de son emprise, elle a tout quitté dans l'espoir de se reconstruire, de recoller les morceaux de son être et de son âme qu'elle a égarés quelque part dans une forêt sombre... Avec Gabriel, son voisin lui-même abîmé, et Flo, son collègue avec qui elle se lie d'amitié, Clémence essaie de trouver le moyen de devenir enfin "grande et forte". Mais le monstre la recherche, il rôde car il ne veut pas abandonner sa proie, sa chasse n'est pas terminée...

Le gros plus de ce roman, c'est le travail psychologique effectué sur les personnages, et plus particulièrement sur Clémence. Pourtant transparente, voire même invisible, effacée, toute maigrichonne et totalement cassée à l'intérieur, l'autrice lui octroie une telle consistance qu'on ne se rend compte qu'après coup qu'il ne s'est en fait pas passé grand-chose entre le moment où elle emménage dans sa vilaine maison et celui qui la délivrera de son bourreau (je ne m'en aperçois que maintenant à vrai dire), si ce n'est un travail sur soi-même, et les débuts difficiles d'une reconstruction de soi.

Pas d'action donc, tout se passe à l'intérieur d'êtres en mal de guérison, essentiellement autour d'un travail psychologique et introspectif. Et le tout est subtilement bien mené, puisque les pages se tournent d'elles-mêmes à la vitesse grand V.

Roman noir oblige, l'atmosphère se veut inconfortable. Les peurs et angoisses de Clémence, sa solitude, la tension provoquée par un face-à-face qu'on sait inéluctable entre le chasseur et sa proie, nous enveloppent, nous enserrent pour mieux nous emprisonner dans la lecture.

Et que dire de la fin, et surtout de son épilogue ? Carrément jouissif oui !

J'y ai bien reconnu le style d'écriture de l'autrice, quelque peu décousu, cuisant, mais d'une manière bien mieux structurée (et ponctuée !), ce qui m'aura valu de pouvoir apprécier aussi bien la forme que le fond.
Commenter  J’apprécie          6714



Ont apprécié cette critique (66)voir plus




{* *}