AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Uraniie


Denis Colombi, est sociologue et enseigne les sciences économiques et sociales au lycée, et chercheur associé au Centre de sociologie des organisations. Il est également auteur du blog sociologique Une heure de peine.

Dans cet essai, l'auteur décortique la situation des pauvres, et écarte toutes les explications qui affirmeraient que la pauvreté est dû à tout, sauf au manque d'argent.

J'ai aimé le fait que son discours soit nuancé. En effet, il rappelle qu'il ne faut pas stigmatiser les pauvres, c'est-à-dire les assimiler à une sorte de poids pour la société, renvoyer leur situation à de l'assistanat. Mais il ne faut pas non plus oublier qu'ils font partie de la société. Ainsi on y retrouve des personnes racistes, misogynes, violentes etc mais comme dans toutes les autres couches de la société.

Comment les personnes démunies gèrent-elles leurs budgets ? Denis Colombi nous explique que la gestion d'un petit budget à sa propre logique, qui est différente de celles des classes moyennes et supérieures. Par exemple, l'achat de nourriture et le fait de la congeler est une autre forme d'épargne. Il souligne leur compétence en matière de gestion d'un budget. Il souligne cet élément car en raison de la proportion de ce type de budget, sa gestion est plus difficile car la moindre erreur pourrait entraîner des conséquences dramatiques, contrairement aux classes moyennes et supérieures.

En outre, il évoque les différentes stratégies mises en place pour survivre, comme le fait de repousser le paiement de certaines factures à un moment plus propice financièrement.
Ce n'est donc pas quelques ajustements gestionnaires qui feront sortir de la pauvreté ces populations.


À qui profite la pauvreté ? Certains business vivent de la pauvreté d'autrui comme certains bailleurs ou commerciaux. Il y a un passage qui m'a particulièrement choqué. En effet, certains commerciaux qui effectuaient du porte à porte se présentaient en blouse blanche, en sachant que cette tenue et leur manière de parler écraserait les personnes les plus démunies, celles qui vivent déjà ce qu'il appelle la domination symbolique.

Le féminisme est aussi une affaire de pauvres. Il aborde la question des inégalités de genre, dans cette classe particulière. Il avance l'idée qu'un accès à l'emploi, la possibilité de faire garder les enfants, ainsi que des modes de protection contre les violences conjugales seraient une solution.

À la fin de l'essai l'auteur propose une solution, le revenu universel (à ne pas confondre avec l'idée du salaire à la personne de Bernard Friot). L'idée est donc de donner de l'argent aux pauvres, parce que le seul moyen de résorber la pauvreté est de donner de l'argent à ces populations. Et ici la question n'est pas : est-ce qu'on peut, mais bien est-ce que l'on veut le faire ?

Je pense qu'il s'agit d'un très bon livre d'entrée en matière en ce qui concerne la sociologie de la pauvreté. En effet chaque thème abordé peut être approfondi. On retrouve à la fin du livre une bibliographie très riche.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}