Il est celui qui a théorisé le salaire à vie et la retraite à 50 ans. Des solutions pour faire face à la perte de sens au travail que Bernard Friot défend depuis plusieurs années à travers de nombreux ouvrages - le dernier en date s'intitule Prenons le pouvoir sur nos retraites (La Dispute, 2023). Rencontre
#reformedesretraites #travail #macron
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Amour engourdi
amour oreiller mou
j'y pose ma tête endormie
et je rêve d'orage
et d'ouragan.
Réveille-moi
par un baiser enflammé
sur les lèvres ou dans le cou
Réveille-moi
et dis-moi
oh oui dis-moi
que la nuit est finie.
griffé de jour en jour écorché
une mouche vibrionne se cogne bruit agaçant
faire semblant de s'amuser
ongles arrachés paupières fermées
soupir blanche rythme pointé
a tempo s'il vous plaît
(p. 34)
Dans la poésie chinoise ancienne, les mots sont agencés de façon à permettre plusieurs lectures. Le lecteur doit donc interpréter.
Voici, par exemple, la traduction littérale d'un poème de Wang WEI :
Accompagner voyageur / jusqu'à la Haute-Tour
Fleuve-plaine / obscur sans bornes
Soleil couchant / oiseaux entrant voler
Homme cherchant / s'en aller sans répit
François CHEN ( L'Ecriture poétique chinoise ) propose cette interprétation :
Sur le haut de la Tour, pour dire adieu :
Fleuve et plaine perdus au crépuscule.
Sous le couchant, reviennent les oiseaux ;
L'homme, lui, chemine, toujours plus loin.
Et voici celle de Claude ROY ( Le Voleur de poèmes ) :
Accompagner celui qui part jusqu'à la tour.
Le fleuve dans la plaine se perd dans le crépuscule.
Soleil couchant. Vols d'oiseaux qui rentrent.
Un homme s'éloigne vers le lointain.
j'apprendrai à me taire
je remplirai de blancs
la conversation
je traverserai des plages de silence
et je noierai les mots
dans une tasse de café
fermé le dictionnaire
il faut ouvrir les portes
et puisque vivre est une langue étrangère
j'apprendrais à me taire
définitivement
je ne sais pas dire les choses simplement
les mots se nouent les uns aux autres
en phrases indémêlables
et voilà
tu ne comprends pas
m'écoutes même pas
alors je parle encore j'essaie et ma voix
s'embrouille dans un trop long discours
pour couvrir le vide où tu me laisses
et c'est là
que je me noie
loin
ah loin
de toi
(p. 14)
La litanie est, au sens propre, une longue prière, faite de formules brèves, récitées sur le même ton uni et construites sur la même structure.
Tu vas écrire la litanie des mauvaises excuses, en utilisant la structure suivante :
" Désolé, ..., je...parce que..."
Exemple :
" Désolé, maman, j'ai pas pu ranger ma chambre parce que le premier étage s'est envolé. "

Dis rien s’il te plait, Brahim, dis rien, ça sert à rien. Te fais pas remarquer et tout ira bien.
C’est le refrain de ma mère, pauvre mama, je t’aime, alors je ne dis rien, je presse sur mon ventre pour que ça s’enfonce tout au fond, et que ça sorte pas, hein, que ça sorte pas. Lisse, toujours lisse… Bien lavé, bien peigné, bien habillé, clean, cool, poli, propre sur moi, bon élève, délégué de classe, club de judo, groupe de rock, et aide aux devoirs pour les minots, tout comme il faut. Comme notre pelouse, devant notre pavillon de banlieue, la plus belle pelouse du lotissement, taillée aux ciseaux, pas une mauvaise herbe. Et les jardinières de fleurs sur mes rebords de fenêtres, et les rideaux lavés tous les quinze jours. Mes pantalons bien repassés, même les jeans – non, maman, on ne repasse pas les jeans-, et les baskets nettoyées tous les samedis… Lisse, bien lisse… Même le vocabulaire, propre, bien astiqué – dis pas ça Brahim, parle correctement Brahim – Et j’obéis, oui, maman, oui, maman… Lisse, lisse, lisse… ça sert à quoi ? Je m’appelle Brahim, justement, et j’ai les yeux noirs. Et ça, ça ne s’efface pas, ça ne se lisse pas.
J'aime aussi vague à l'âme
doucement mélancolique
tête dans les nuages
et le coeur en écharpe .
Sourire à moitié
léger goût d'amertume
comme un regret
de ne pas aimer assez.
J'aime aussi vague à l'âme
aux couleurs de l'automne
bientôt il fera froid
chez moi.
Mais j'irai vers toi
me réchauffer
tête sur ton épaule
le coeur sous l'édredon.
J'ai ouvert la porte de la salle de bains. Je suis entré. Je me suis cogné le genou contre un tabouret qui traînait là. J'ai refermé la porte derrière moi. Je me suis déshabillé. Nu de la tête aux pieds. Et je me suis contemplé dans le miroir [...].
Je suis beau.
Mes yeux sont beaux. Bleus, tout bleus. Mon nez est beau, ma bouche aussi. Mon menton est beau. Mon torse est beau. Et mes biceps, super beaux. Tâtez, c'est de l'acier.
Mon nombril est beau. Et tout ce qu'il y a dessous. Oui, oui, c'est vrai. Mes genoux sont beaux. Mes mollets sont beaux. [...].
En résumé : je suis beau. Je trouve.
Et puis ma mère a ouvert la porte. Zut ! j'avais oublier de fermer à clé. Vite, j'ai pris une serviette, l'ai enroulée autour des hanches.
Elle a allumé la lumière.
- Qu'est-ce que tu fais là dans le noir ? a-t-elle demandé.
Lilo ne sait pas lire. Mais il aime les livres. [...] Quand il est seul, il retourne le livre et le regarde à l'envers. Il l'agite, le secoue, en espérant que les mots vont tomber. Comme ça il pourra les ramasser, et peut être les avaler. Mais non, ça ne va pas.
Il a une autre idée. Il colle le livre à son oreille. Et...oui... Il entend les mots écrits sur la page. les mots lui racontent une histoire. Une histoire à l'envers bien entendu.