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Critique de Stockard


Africville : Une saga qui puise ses racines dans l'histoire d'anciens esclaves de Jamaïque, la Trinité ou Haïti arrivés au Canada au mitan du XIXe siècle et qui place son intrigue sur plusieurs décennies en mettant en scène une famille dépeinte sur trois générations.

Malgré une histoire riche, prenante et foutrement bien écrite interrogeant sur notre place dans le monde, notre foyer, notre appartenance à une ethnie et le passing (déloyauté envers sa famille noire quand on a la peau si claire qu'on choisit de se faire passer pour un blanc), je n'ai réussi à m'attacher à aucun des pourtant nombreux personnages d'Africville.
Aussi sympathiques soient-ils et justes furent leurs combats, rien ne m'a semblé pouvoir les rendre attrayants. Impression désagréable de les voir évoluer derrière une paroi de verre, comme si Jeffrey Colvin pour servir une chronique foisonnante avait tiré au sort quelques individus lambda parmi la population du cap (Halifax - Nouvelle Écosse) pour représenter leurs ancêtres esclaves et les luttes qu'il leur faut mener aujourd'hui entre le Canada et le Mississippi et que cette loterie avait bénéficié d'une main malheureuse.

Un ressenti qui peut aussi être dû à la dernière partie du livre (qu'on peut grossièrement découper en trois segments) et qui m'a paru la plus lourde, la moindre intéressante, bien qu'amenant à l'instar des deux autres quelques révélations sur l'odyssée personnelle et historique des protagonistes mais des révélations bien tièdes et ne faisant plus du tout avancer un récit qui dans ses deux premières parties avaient suivi une dynamique plus qu'honorable.

En résumé, un final barbifiant dû à un essoufflement narratif couplé à des personnages qui servent l'histoire et non le contraire amenant donc parfois à des prises de décision pour le moins incohérentes mais il faut malgré tout reconnaître à Africville qu'il conserve tout son intérêt historique concernant les esclaves déportés de la Sierra Leone jusqu'aux îles caribéennes à l'aube XIXe siècle et ce qui est advenu de leur descendance, entre ceux qui ont voulu continuer à faire vivre ces douloureux mais essentiels souvenirs et ceux qui ont préféré, par facilité, renier famille et passé.
Une lecture agréable et instructive dans l'ensemble, dommage que de nombreux bémols viennent en plomber la portée.
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