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Critique de LesFacesLitteraires


Ce n'est pas la première fois que je lis Bruno Combes, après ma découverte de « Seulement si tu en as envie », j'ai souhaité continuer avec ce roman. Et je suis plutôt satisfaite de ma lecture, malgré quelques faiblesses. Les dialogues ne sont pas forcément intéressants, la plupart semblent insignifiants, voire simplistes ; principalement dans les ressassements des personnages. D'ailleurs, je n'ai pas franchement accroché avec l'héroïne, cette dernière est très spéciale ; toutefois, ses demandes, ses doutes et ses envies sont judicieux. L'histoire est intéressante, avec au début une large présence de mystère ; celle-ci dure toutefois très peu de temps. En effet, les révélations ne se font pas rapidement, mais les soupçons et les tâtonnements vers la vérité se fixent au fil des pages. Un récit contemporain, exprimant une touche jeunesse et dépaysante.

Tess est une jeune femme de 18 ans, résidant en bordure de la Montagne Noire dans les hauteurs de Carcassonne. Elle vit avec ses parents et son grand frère, travaillant tous au Domaine des Forges — propriété viticole de la famille. C'est une héroïne se posant énormément de questions sur elle-même, aucune réponse n'est accessible ; tous gardent le silence. Elle choisit donc de faire une fugue pour se remettre en confiance et peut-être délier quelques langues. Son excursion est prévue dans une abbaye du Massif Central, en Auvergne ; elle rencontre Mère Emilie et les soeurs, dont sa référente Clotilde. Elle fait très mature et sûre d'elle pour son âge, Tess est tout de même quelqu'un d'agaçant ; elle en revient toujours aux mêmes questions et parfois ses réactions paraissent totalement disproportionnées.

Catherine, la mère de Tess est tellement blessée par la vie, et principalement par sa propre mère ; difficile de ne pas la prendre en pitié. Elle répète sans cesse que c'est de sa faute à elle, etcétéra ; comment ne pas avoir envie de la secouer ? C'est une femme désespérante, notamment pendant la moitié du roman. Au bout de 3 semaines, elle se réveille enfin et se bat pour retrouver sa fille. J'ai aimé Catherine libre, déterminée et confiante. Un personnage vulnérable, à la merci de sa mère et de son mari, percevoir son évolution psychologique dans certains chapitres est vraiment pertinent.

La lecture de ce roman est naturelle, facile et donc rapide. J'ai passé un agréable moment, sans être entièrement emportée par l'histoire. La trame de ce premier volume est le mystère sur le secret familial, je suis perplexe, le suspense tient la route durant un quart du récit ; juste le strict minimum, par conséquent c'est insuffisant. Les émotions ont une réelle importance, la détresse de Tess et la panique de Catherine se ressentent avec force, saisissant la perturbation qu'engendrent les dissimulations. le synopsis raconte le voyage psychique de Tess, l'abbaye dans laquelle elle se réfugie. J'ai découvert légèrement l'aspect religieux, tout comme le coeur des soeurs ; elles font passer de très beaux messages spirituels et posent des questions inattendues.

L'écriture de Bruno Combes me déçoit, dans ce texte ; les dialogues ne sont absolument pas travaillés, le vocabulaire est familier. Déjà, dans « Seulement si tu en as envie » sa plume ne m'a pas marqué plus que ça, et avec « Les Amants de la bergerie » c'est la même chose. C'est brouillon, répétitif, flou ; le charme n'a pas eu lieu, malgré toutes les belles descriptions sur les paysages.

J'ai bien aimé ce premier volume, la fin n'est pas très surprenante, toutefois elle donne envie de se lancer dans le deuxième tome. Les personnages ne sont pas franchement attachants, parfois agaçants ou démoralisants, mais suivre les changements qu'ils opèrent dans leur vie est enrichissant. Il ne faut pas s'attendre à beaucoup de suspense avec cette oeuvre, et encore moins à une écriture harmonieuse. Pour moi, c'est de la littérature de gare, le thème possède un grand potentiel, en revanche le traitement n'est pas magnifié. J'ai éprouvé quelques sentiments, la retransmission de la part de Bruno Combes sur l'angoisse des protagonistes est présente du début à la fin.
Lien : https://lesfaceslitteraires...
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