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Critique de Laurent_A


Le livre présente en douze chapitres 12 notions de philosophie : la morale, la politique, l'amour, la mort, la connaissance, la liberté, Dieu, l'athéisme, l'art, le temps l'homme et enfin, la sagesse, ça fait penser au programme de la classe de Terminale et, dit comme cela, tous les chapitres paraissent terriblement attrayants, oui mais voilà, à vouloir vulgariser et faire de la philosophie, chacun y prendra et y laissera ce qu'il veut bien prendre et laisser, les premiers chapitres m'ont beaucoup plu, c'est pourquoi d'ailleurs j'ai acheté ce petit livre, avec Dieu et l'athéisme, j'ai commencé à me fâcher (intellectuellement parlant bien entendu) les arguments présentés pour justifier l'existence de Dieu sont bien les arguments classiques : Ontologique, cosmologique et téléologique, l'argument (car on évite sur ce sujet de parler de preuve) cosmologique est présenté par l'auteur comme étant celui qui lui plaît le plus et lui donne le plus "le vertige" or il est comme les deux autres tout aussi spécieux, car conduisant à une régression sans fin et par conséquent inexplicable et inacceptable pour l'esprit soit dit en passant ; mais ce qui m'a le plus donné envie de contredire l'auteur c'est lorsqu'il justifie son point de vue sur l'athéisme, (chapitre 8 immédiatement après celui consacré à Dieu), il présente le croyant un peu comme un enfant car le besoin de croire serait selon lui lié à notre besoin inné d'être rassuré et d'avoir une réponse à nos souffrances, à notre misérable condition humaine en y surimposant en quelque sorte un être tout puissant, mais à mon sens, la réflexion de l'auteur avec ses cinq arguments sur l'athéisme est incomplète, fausse et témoigne aussi d'une suffisance insupportable pour le lecteur : il manque le doute, le doute par exemple sur l'essence divine, qu'il attend trop de percevoir avec ses sens, le doute sur la nature divine, qu'il croit omnipotente au sens d'un dieu de l'Olympe maître de l'Univers et de ses multiples étoiles, je pense qu'il manque à cet auteur des lecture un peu plus éclairantes sur le sujet pour l'amener à se poser les bonnes questions sur l'essence et la nature de Dieu, accepter aussi l'inexprimable et accepter de voir un peu plus loin que le bout de son nez et de ses cinq sens, dans ses démonstrations - qui n'en sont pas, je ne peux que lui recommander une saine révision après avoir lu des auteurs tels que François Varillon et Teilhard de Chardin, cela devrait un peu l'éclairer.
Le chapitre consacré à l'Art est un peu du même acabit, trop scolaire, et il manque une véritable réflexion sur l'oeuvre d'art aussi, sur la nature de l'art, en ce sens je ne peux que recommander la lecture d'un essai comme celui récemment paru "Le pouvoir de l'art" de Markus Gabriel, bien plus lumineux que ce chapitre, car la dimension subjective de l'oeuvre d'art est ici complètement ignorée - sinon je gage qu'elle aurait été abordée par l'auteur - en voulant montrer la valeur universelle de l'Art, il manque aussi sa cible et sa réflexion en devient incomplète et décevante : où est le dialogue entre l'oeuvre d'art et son sujet ? Où est abordé l'échappement de l'oeuvre d'art à son auteur et son appropriation ou son rejet par celui qui en reçoit le spectacle ou le message ? Allons, c'est vraiment un peu trop superficiel pour être pris au sérieux.
Le chapitre consacré en temps m'a profondément agacé, il est long et n'apporte pas grand chose sur ce qu l'on sait déjà sur la nature du temps, si ce n'est cette fameuse distinction entre vivre dans l'instant et vivre au présent. Les deux derniers chapitres consacrés à l'Homme et à la Sagesse ne m'ont pas apporté grand chose, mais ils sont intéressants à lire.
Je garde donc particulièrement en mémoire les sept premières notions, dans mes tablettes, le chapitre sur l'Amour par exemple est très éclairant et structurant en ce qu'il présente les trois notions que recouvre ce terme chez les Grecs de l'Antiquité : Eros, Philae et Agapé, le premier chapitre renseigne sur l'utilité de la morale, et après avoir lu celui consacré à la Politique vous n'aurez plus jamais envie de ne pas aller voter...
Voilà, l'ensemble est inégal mais vaut la peine d'être lu et a le mérite d'exister pour la vulgarisation de cette discipline que l'on croit trop souvent difficile et réservée à des spécialistes, alors qu'elle s'adresse à tous et ce, - et c'est rappelé dans cet ouvrage - depuis le plus jeune âge...
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