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Critique de MissFantomette


Tel un kaleïdoscope, ce volume constitué de courts chapitres fait successivement apparaitre une quinzaine de moments forts de la jeunesse de Maryse Condé, anecdotes à la fois imbriquées et indépendantes. Souvenirs, reconstruction.... les scènes sont relatées dans un style alerte. Mais l𠆚uteure nous entraine ainsi également dans une visite de la Guadeloupe des années 50, à Pointe-à-Pitre, Gourbeyre, Goyave, Capesterre... Sa langue directe nous place en observateur de la vie sociale de l’époque, traversée par les scissions entre couleurs de peau : « en ce temps-là, en Guadeloupe, on ne se mélangeait pas ». La petite fille mettra des années à comprendre et savoir formuler ce que représentent ces différences, elle qui dit un jour à ses parents avoir trouvé en une jeune femme blanche son idéal de beauté : « «  je trouve Amélie la plus belle personne que j𠆚ie jamais vue » (...) Silence de mort. »
Seule la lecture tardive de « La rue cases-nègres » lui ouvrira les yeux sur l𠆞sclavage, l’oppression coloniale, les préjugés de couleurs dont jamais personne ne parle.
Le texte pose la question de l’identité -subie, rejetée, ou choisie...- dans un tel contexte de clivage et de non-dits.
Un document précieux sur la genèse d’une grande écrivaine et sur la société guadeloupéenne.
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