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Moi, Tituba sorcière de Maryse Condé
Il éclata de rire à nouveau. Mon dieu, comme cet homme savait rire ! Et à chaque note qui fusait de sa gorge, c'était un verrou qui sautait de mon coeur.
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Note moyenne 5 (sur 604 notes)
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Moi, Tituba sorcière de Maryse Condé
Il éclata de rire à nouveau. Mon dieu, comme cet homme savait rire ! Et à chaque note qui fusait de sa gorge, c'était un verrou qui sautait de mon coeur.
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Maryse Condé
"L’histoire du monde n’est pas finie. Déjà des esprits éclairés prédisent la mort de l’Occident. Un jour viendra où la terre sera ronde et où les hommes se rappelleront qu’ils sont des frères et seront plus tolérants. Ils n’auront plus peur les uns des autres, de celui-ci à cause de sa religion ou de celui-là à cause de la couleur de sa peau, de cet autre à cause de son parler. Ce temps viendra. Il faut le croire. " Le Nouvel Obs le 10 juin 2017 |
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Moi, Tituba sorcière de Maryse Condé
Les morts ne meurent que s'ils meurent dans nos coeurs. Ils vivent si nous les chérissons, si nous honorons leur mémoire, si nous posons sur leurs tombes les mets qui de leur vivant ont eu leurs préférances, si à intervalles réguliers nous nous recueillons pour communier dans leur souvenir. Quelques mots suffisent à les rameuter, pressant leurs corps invisibles contre les nôtres, impatients de se rendre utiles.
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Les derniers rois mages de Maryse Condé
Les crabes sortirent de tous les trous du sable gris volcanique, tapissé de feuilles mortes, et se groupèrent en colonnes serrées. Cognant l'une contre l'autre leurs coquilles violacées, levant en l'air leurs mordants grands ouverts puissants comme des tenailles à clous, marchant déhanché et crochu, ils atteignirent le corps de Spero.
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Moi, Tituba sorcière de Maryse Condé
Elle n'aime pas le mot métissage, préfère celui de diversités culturelles. Elle n'a pas tord Pourquoi, vouloir, encore enfermer les gens "différents " dans une seule catégorie. Elle a dit que nous étions tous des artistes, à notre manière. En écriture, en cuisine .... J'aime l'idée ... Elle a dit qu'elle s'était libérée, en enlevant d'elle toutes les idées que son éducation lui avait inculqué, comme: "nous les gaulois ..." J'aime cette idée et je pense que l'on peut tous y trouver son chemin. ce n'est pas juste une question de couleur. Comme la chrysalide qui sort d'elle pour naître. Nous devons aussi sortir des idées que nous avons reçu par notre culture pour aller vers d'autres cultures et pour savoir ce que nous voulons véhiculer autour de nous, à nos enfants et vers quels amis nous souhaitons aller afin de construire notre chemin de vie..." Claudia |
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En attendant la montée des eaux de Maryse Condé
Le Président en exercice mourut brusquement. À peine fut-il couché dans sa tombe que tout se dégrada. Un premier coup d'Etat eut lieu, brutal et sanglant, fomenté par un de ses fils bâtards qui se jugeait injustement exclu du pouvoir. Il fut rapidement suivi par un second coup d'Etat, militaire celui-là, plus violent encore, ourdi par des officiers sudistes qui ne voulaient pas du fils bâtard. Ces soldats portèrent à la tête du pays Dioclétien, un civil, ancien séminariste qu'ils choisirent pour sa réputation de benêt cul-bénit. Sur leur ordre, Dioclétien organisa rapidement des élections pour donner à son gouvernement une façade de légitimité. Apparemment ce but ne fut pas atteint puisque de sanglantes émeutes éclatèrent un peu partout, surtout dans le Nord. C'est alors que sans raison apparente, on se mit à faire la chasse aux "non-nationaux". |
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Moi, Tituba sorcière de Maryse Condé
-Hé, négresse! Est-ce que tu n'as pas peur des Indiens? Les Indiens? Je les redoutais moins ces "sauvages" que les êtres civilisés parmi lesquels je vivais et qui pendaient les vieillardes aux arbres! |
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Les belles ténébreuses de Maryse Condé
Il décida tout de même d'emmener Kassem au Brasero, un bar brûlant comme l'indiquait son nom. Dans le beuglement de la musique du Super Etoile, on se heurtait à l'habituelle mosaïque de déracinés qui ne se consolaient pas de ce qu'ils avaient perdu dans l'exil : estime de soi, sentiment d'appartenance à une communauté respectable et vivante et non d'errer, les mains vides, à la surface de la terre. "Disposable people", disent en anglais les sociologues, "des êtres jetables" dispersés au gré des besoins, utilisés, rejetés.
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En attendant la montée des eaux de Maryse Condé
L'immeuble appartenait à Brigitta Buch, une Haitiano-allemande. Ancienne maîtresse d'un Président assassiné, elle avait été chanteuse et s'était taillé une grande notoriété grâce aux airs de Manon. Je ne sais pas comment j'en vins à lui parler de mes ambitions littéraires. Du coup, elle m'entretint longuement de ce qui se révélait notre point commun: la littérature. C'est elle qui me fit connaître les poètes des Caraïbes. J'ignorais que la région fût si riche. Toutes les langues, toutes les couleurs étaient représentées. Saint John Perse, Kamau Brathwaite, Derek Walcott, Nicolas Guillen, Aimé Césaire. Oui! La poésie était une arme miraculeuse qui créerait l'unité du monde! |
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La vie sans fards de Maryse Condé
(...) je fis la connaissance de l'importante colonie d'exilés haïtiens dont le grand poète Jean Brière, tellement courtois et affable. Dans cette compagnie j'appris à faire le parallèle entre le sort d'Haïti et celui des pays africains. Ils souffraient des mêmes maux : incurie et tyrannie de leurs dirigeants qui ne se préoccupaient pas du sort de leurs peuples. Corruption généralisée de la société. Ingérence des pays occidentaux qui n'avaient que leurs propres intérêts à coeur. (p. 155)
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Que veut dire le verbe chevir ?