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Critique de miriam


Maryse Condé est une écrivaine, journaliste, universitaire guadeloupéenne. J'ai donc lu ce livre en prévision de notre prochain voyage : Guadeloupe! 

"Qu'est-ce qu'une sorcière ? Je m'apercevais que dans sa bouche, le mot était entaché d'opprobre. Comment
cela ? Comment ? La faculté de communiquer avec les invisibles, de garder un lien constant avec les disparus,
de soigner, de guérir n'est-elle pas une grâce supérieure de nature à inspirer respect, admiration et gratitude ? En conséquence, la sorcière, si on veut nommer ainsi celle qui possède cette grâce, ne devrait-elle pas être choyée et révérée au lieu d'être crainte"

Mais Moi Tituba... se déroule à la Barbade , île colonisée par les Britanniques aux Antilles, île à sucre où sévit l'esclavage. Tituba est  vendue à un pasteur  qui l'emmène à Salem au moment du célèbre procès des sorcières de Salem , sujet de la  pièce d'Arthur Miller  (1692).



Comme Solitude, Tituba est née d'un viol sur le bateau qui faisait voile vers les Antilles. Sa mère Abena, achetée pour distraire la maîtresse blanche est rejetée à cause de sa grossesse, mariée puis pendue quand elle s'est défendue avec un coutelas en se défendant de son maître qui voulait la violer. Tituba est chassée de la plantation et recueillie par Man Yaya détentrice d'un savoir ancestral, guérisseuse et sorcière. 

"
Quand Man Yaya meurt, Tituba n'est pas esclave. Elle vit dans sa case, cultive son jardin, cherche les plantes avec lesquelles elles soulage les douleurs de ses voisins. Elle sait aussi converser avec les disparus, sa mère, Man Yaya. Elle serait peut être restée libre et  heureuse sur ses terres si elle n'était pas tombée amoureuse de John Indien, l'avait rejoint dans la belle demeure de Carlisle Bay puis s'était retrouvée vendue au Révérend Parris.

Bien  triste personnage ce pasteur qui fait vivre tout son entourage dans la crainte de Satan. Aussi  terrible que le pasteur luthérien des Graciées qui mena en 1613   une chasse aux sorcières en Laponie. Même composante raciste, les femmes samis étant soupçonnées, comme les noires à Salem. Et Tituba ne sera même pas nommée dans le procès de Salem, ni graciée en 1693 avec les autres accusées blanches. 

"Je sentais que dans ces procès des sorcières de Salem qui feraient couler tant d'encre, qui exciteraient la curiosité
et la pitié des générations futures et apparaîtraient à tous comme le témoignage le plus authentique d'une époque crédule et barbare, mon nom ne figurerait que comme celui d'une comparse sans intérêt. On mentionnerait çà et là « une esclave originaire des Antilles et pratiquant vraisemblablement le “hodoo” ». On ne se soucierait ni de mon âge ni de ma personnalité. On m'ignorerait."

Pour payer les frais de son séjour en prison, Tituba est à nouveau vendue, à un marchand juif qui fera aussi l'objet de persécutions. Finalement elle pourra retrouver la Barbade et sa case. Et l'histoire ne se termine pas là....



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