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Critique de florencem


La couverture m'avait tout de suite charmée. Les couleurs et l'illustration étaient à la fois nostalgiques et pleines d'espoir. Tout comme le résumé. Ce n'est pourtant pas le genre de lecture vers lequel je me dirige spontanément, mais là j'avais envie de me lancer dans cette histoire d'amitié.

Nous rencontrons donc Cedar, sa mère et son petit frère Miles. La famille Lee a vécu un drame, l'année précédente. Ben, le cadet ainsi que leur père sont décédés dans un accident de la route. Les trois survivants ne sont cependant pas dans cette phase de détresse et de manque violents qui précède un décès. C'est ce dont j'avais un peu peur mais l'auteur a choisi de nous les présenter alors qu'ils ont plus ou moins acceptés la morts de leurs proches sans pour autant voir leur chagrin disparaître. Nous nous retrouvons donc face à une famille dont la stabilité émotionnelle est toujours précaire. Ils arrivent à sortir la tête de l'eau, mais beaucoup d'indices sont là pour nous rappeler leurs pertes encore récentes. Pas de pathos pour autant. le roman se veut thérapeutique et plein d'espoir. Ce n'est pas non plus une explosion de joie mais pas de dépression pour le lecteur en vue, je vous rassure.

Des trois personnages, l'auteur a choisi Cedar pour nous conter cette aventure. L'adolescente a douze ans, capable de comprendre beaucoup de choses, certes, mais face à des difficultés qu'elle a du mal à « matérialiser ». Son parcours est très touchant d'autant plus que la jeune fille est sensible et intelligente. Elle est aussi en colère. Contre ce qui est arrivé. Contre ce monde cruel. Contre elle-même aussi. Ce n'est pas dit clairement, mais Ben devait souffrir d'autisme et la jeune Cedar malgré l'amour qu'elle portait à son frère bascule entre la peine de l'avoir perdu et le soulagement de sa disparition. Plus de crises, plus de malaises, plus de fatigues, plus de regards ou de gestes méchants venant des autres. Et cette culpabilité est un fil conducteur du roman. Cedar doit faire la paix avec elle-même avant de pouvoir aller de l'avant.

Fort heureusement pour elle, elle rencontre Leo, un garçon de son âge, un peu en marge de la société. Les deux enfants vont apprendre à se connaître, à se comprendre et relever des défis. Cedar le dit elle-même : Leo lui réapprend à devenir celle qu'elle était avant ou du moins, une version plus apaisée. Un parcours qu'il est très agréable à suivre dans un contexte plutôt original, celui d'un festival Shakespearien.

Les personnages, tout comme l'univers de l'été de Summerlost sont un petit rayon de soleil. le contexte n'est pas facile, certes, mais au fil de la lecture, il y a cette sensation d'apaisement continu. de l'humour aussi ce qui est un plus indéniable. L'amitié qui se tisse entre les enfants est touchante à bien des égards. Les prises de conscience sont aussi très intéressantes d'autant plus qu'on suit leur cheminement. Sans compter que la famille. Lee évolue aussi au fil du roman. Miles, malgré son jeune âge, est très sensible à ce qu'il s'est passé et il se comporte quelque fois comme un adulte. Un petit pincement au coeur lors de ces scènes mais en même temps tellement d'amour.

Il n'y a pas d'actions à proprement parlé mais une très bonne dynamique dans l'histoire. Lu en une soirée, les chapitres courts se succèdent en nous emportant sans difficulté. Un roman tendre et joli avec un style et une approche touchante.
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