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Citations sur Connaissance des Arts, n°763 (7)

1912 : les autorités protectorales françaises décident de transférer la capitale du Maroc à Rabat, sur le littoral atlantique. Les Fassis aisés abandonnent Fès pour garder les rênes de l’économie. Ils quittent cette ville mythique, fondée au début du IXe siècle, haut-lieu du savoir et de la spiritualité dans le monde médiéval, condensé de tous les raffinements de la culture arabo-andalouse. Un long processus de dégradation s’ensuit, lié à l’exode rural et à la sur occupation des maisons par des familles pauvres.
En 1981, la médina est classée sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Dès lors, les projets se multiplient, sans grand résultat, et la donne change : la médina perd la moitié de sa population, attirée par les quartiers modernes. Principal acteur de la sauvegarde, l’Ader Fès, agence gouvernementale chargée initialement de «dé densifier» et réhabiliter la médina, a désormais pour mission de la « développer », de créer des activités économiques, de renforcer l’attractivité touristique sans embaumer le patrimoine. Une lourde tâche !
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Alberto Giacometti se rappelant en 1957, la première toile qu’il vit de Derain en 1936, une nature morte aux poires :

« Depuis ce moment toutes les toiles de Derain sans exception m’ont arrêté, toutes m’ont forcé à le regarder longuement, à chercher ce qu’il y avait derrière, les meilleures comme les moins bonnes. […] Quand je dis les meilleures et les moins bonnes, je dois ajouter que cette différenciation n’a à peu près aucun sens pour moi : je n’aime l’œuvre d’un peintre que quand j’aime la plus mauvaise, la pire de ses toiles, je pense que chez tous la meilleure toile contient les traces de la pire, et la pire, celles de la meilleure – et tout ne dépend que des traces qui l’emportent ».
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Peintre maudit, martyr sublime de son art, Paul Gauguin (1848-1903) entra dans la légende de son vivant. Par la vie que mena « ce malgré moi de sauvage ». Par le scandale de sa peinture. Flamboyante égérie socialiste, sa grand-mère Flora Tristan était la fille naturelle d’un noble de Lima, et le peintre était fier de ce sang péruvien, jouant volontiers « le sauvage du Pérou ». Dans sa jeunesse, il avait parcouru les mers du monde, dans la marine marchande puis dans la marine militaire. Plus tard, pour se consacrer à son art, il avait quitté une carrière d’agent de change, abandonné femme et enfants. Miné par la syphilis et par ‘alcool, il connut une fin misérable aux îles Marquises, où son goût pour les vahinés pré pubères et sa détestation de l’ordre colonial lui avaient valu des démêlés avec l’archevêché et la maréchaussée réunis.
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Je n’aime l’œuvre d’un peintre que quand j’aime la plus mauvaise, la pire de ses toiles, je pense que chez tous la meilleure toile contient les traces de la pire, et la pire, celles de la meilleure – et tout ne dépend que des traces qui l’emportent.
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On n’est jamais très sûr de parler juste lorsqu’on évoque André Derain (1880-1954). Artiste complexe, il a montré tant de revirements dans sa trajectoire qu’il laisse l’observateur dérouté et troublé. Un commentaire de Alfred H. Jr. BARR, directeur du MoMA de New York, résume, en 1963, ce malaise : «Il y a quarante ans, dans les années 1920, on considérait souvent qu’André Derain appartenait au triumvirat des peintres qui dominait l’art moderne à Paris et, donc, en Occident. Les deux autres étaient Matisse et Picasso. Mais quand il mourut en 1954, on regarda avec condescendance, parfois même avec mépris, son travail des 30 dernières années ; et c’est encore bien souvent le cas ».
Tout est dit. Retracer sa vie c’est, dès lors, remonter le fil de ce discrédit et s’interroger sur le nombre important de ruptures qui ont marqué son travail : reniements répétés ou fidélité à un mystérieux engagement originel ?
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Derain est un découvreur, un aventurier de l’art, le Christophe Colomb de l’art moderne, mais ce sont les autres qui profitent des nouveaux continents. (Gertrude Stein)
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On n’est jamais très sûr de parler juste lorsqu’on évoque André Derain (1880-1954) ; Artiste complexe, il a montré tant de revirements dans sa trajectoire qu’il laisse l’observateur dérouté et troublé. Un commentaire de Alfred H. Barr Jr, directeur du MoMA, résume en 1963, ce malaise : « Il y a 40 ans, dans les années 1920, on considérait souvent qu’André Derain appartenait au triumvirat des peintres qui dominait l’art moderne à Paris et, donc, en Occident. Les deux autres étaient Matisse et Picasso. Mais quand il mourut en 1954, on regarda avec condescendance, parfois même avec mépris, son travail des 30 dernières années ; et c’est encore bien souvent le cas ».
Tout est dit. Retracer sa vie c’est, dès lors, remonter le fils de ce discrédit.
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