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Critique de afriqueah


« Il n'est pas de fin aux choses du coeur » commence Conelly dans Lumière morte. Les choses du coeur, ce peuvent être un être aimé, un endroit, ou un rève, et aussi une mission. Bosch, c'est la mission qui fait battre son coeur, celle de représenter les morts, de comprendre le pourquoi de leur fin, de chercher même après la cloture d'une enquête, comme un respect de mémoire. Lorsque Harry prend sa retraite, parmi les affaires non résolues dont il rapporte les dossiers chez lui, il y a le meurtre d'une assistante de production, dont les mains jointes au dessus de sa tête rappellent les damnés qui se tournent vers le ciel en demandant pardon, dans certains tableaux de la Renaissance. Il s'agit bien entendu d' une mise en scène, ce qui devient le fil conducteur des déductions et intuitions de Bosch, et c'est justement ce qui l'attire comme vers les ténèbres qu'il connaît bien, celles des tunnels du Vietnam dont le souvenir revient souvent dans les différents livres de Connelly. Roman à rebondissements, meurtres à répétitions, chantage de la part de Bosch quand il voit les malversations pratiquées par un membre du FBI, et les menaces portées contre lui, le danger dans lequel il est, les non dits qui entourent ces interdictions de rouvrir l'enquête, alors qu'il n'est plus officiellement policier, mais privé jusqu'à ce que l'on comprenne qu'il s'agit de lutte contre le terrorisme. Les coups et blessures infligées par un membre du FBI, rappellent à Connelly le scandale des coups infligés à Rodney King, et les émeutes qui ont suivi en 1992 à Los Angeles, d'où la prudence de Bosch, et sa décision finale de laisser tomber son chantage et de se taire, pour ne pas soulever de nouveau la population contre un FBI dont un membre pratique presque la torture. Et puis, ce que j'adore chez Connelly, rebondissement à la fin du roman, car c'est le plus faible et le plus éprouvé qui s'avère être un assassin.
Comme toujours, Los Angeles est notre toile de fond. Et cette fois, les descriptions de la bibliothèque et de sa rotonde, des hauts caillouteux de la ville (Sepuveda boulevard, où le fils de Bill Crosby avait été assassiné, Laurel Canyon) et des cafés, comme le Kate Mantilini fimé dans Heat ( le dialogue Al Pacino/ de Niro), les bureaux du Los Angeles time, où Connelly était journaliste, Paradise Road indiqué par un panneau « tout le monde a besoin de ce panneau » ironise Connely. le tout scandé par la musique d'Art Pepper , de Bill Evans et d'Amstrong, « What a wonderful life ». Et truffé de petits rappels contenus dans ses autres livres, comme le groupe de Bob Hope venu faire un concert à Noel 1969 en mer de Chine, évoqué dans « Sur un mauvais adieu » ou l'agence de cinéma Eidolon évoqué dans « L' oiseau des ténèbres ». Ces rappels me donnent l'impression, sans doute illusoire, d'appartenir à une famille, dont je connais dejà tel ou tel membre, et qui m'ont été présentés , parfois de façon anecdotique, dans d'autres livres, et que je retrouve avec bonheur, en plus du héros Bosch, immuable lui, roué, madré, refusant de jouer les justiciers au prix de déclencher des émeutes meurtrières similaires à celles de 1992.
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