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Critique de Winter


Vous en avez marre de ces héros proprets, politiquement corrects, qui combattent chaque mois les mêmes tyrans cosmiques quand on continue à mourir de faim sur cette bonne vieille Terre ? L'abominable charretier irlandais qu'est Garth Ennis a pensé à vous. Ce bouffeur de moutons a même débauché Amanda Conner (aka Madame Palmiotti) pour ses vils projets.
Jugez plutôt : dans des circonstances stupides (une expérience d'inné/acquis à la Un Fauteuil pour deux), une prostitué de très bas étage hérite de l'équivalent des pouvoirs de Superman : vol, invulnérabilité, super-force et tutti quanti. Sauf que la Pro a une autre conception de l'usage de ses pouvoirs que la bande de clampins de la Ligue d'Honneur. Faut dire qu'un quotidien McDo le jour/fellation à la chaîne la nuit, ça prédispose pas à vouloir rendre la justice gentiment. Là ce serait plutôt le grand coup de latte dans le service trois-pièces (avec décollement de la colonne vertébrale sous l'impact) pour les mecs et violente torsion de nichons pour les super-pouffes. Ouch !
Je ne résiste pas à vous livrer la quatrième de couverture :
« Elle pète les plombs, elle guette les cons, elle allaite comme une bête, elle fume comme un pompier, elle pompe comme un fumier … Elle est la Pro. »
Avec La Pro, Ennis et Conner explosent la super-équipe classique et ses gentils héros sauveurs de galaxies à la douzaine. La JLA en prend pour son grade : Batman est un pervers amateur de jeunes garçons, Flash un branleur (littéralement), Green Lantern un insupportable clone de MC Hammer, Superman un loser sans vie privée. Outrancier comme on l'aime, Garth répond à nombre de questions que tout amateur de comics un peu honnête s'est forcément posé : Batman fantasme-t-il sur Robin ? Wonder Woman est-elle lesbienne ? Ca donne quoi une super-éjaculation ? du Ennis comme on l'aime en somme : vulgaire, dévastateur et hilarant. Au-delà des situations tragi-comico-sexuelles, Ennis en profite pour demander (par la voix de son anti-héroïne) aux puissants de ce monde (figurés par une pseudo-JLA) ce qu'ils peuvent bien foutre pour améliorer le quotidien de tout un chacun.
Ce faisant, le bouillonnant fils de la verte Erin nous montre bien (s'il en était besoin après Preacher) qu'il se situe plus près de Franck Miller que de José Bové.
Le travail d'Amanda Conner est excellent, soulignant le mieux du monde la grossièreté exagérée du propos d'Ennis. Sa Pro est loin de la bimbo incarnée par Wonder Woman : elle fume, elle sent des dessous de bras, elle est encombrée d'un marmot hurlant et déféquant en permanence et elle a des boutons sur les fesses ! Chaque page fourmille de détails ignobles et/ou croustillants : Robin s'agrippant à Batman, Flash se masturbant à super-vitesse …

Publiée en 2002 chez Image aux USA, La Pro a été éditée par les Editions USA en 1 volume en 2003.

Décapante, hilarante, la Pro : la super-héroïne qu'il vous faut.
Lien : http://www.eclipshead.net/co..
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