Un livre d'anticipation politique où le narrateur, journaliste anglais exilé en Italie, est ramené de force dans une Angleterre devenue fasciste, pour y être
interné en tant qu'opposant politique dans un camp, où il finira par être exécuté.
Je concède à ce bouquin une certaine force, notamment dans l'évocation de l'engrenage inexorable qui va progressivement pousser le narrateur dans les rets des fascistes. Il y a une puissance sombre, pessimiste qui se dégage de ce livre, car on sent dès le début l'épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
Malheureusement, la puissance du propos est parasitée par un style péniblement verbeux. Les dialogues sonnent complètement faux, les descriptions de l'Italie sur cinq pages sont exaspérantes, les personnages sont à gros traits. Et puis je trouve (mais peut-être suis-je cruelle !) que Cook ne va pas assez loin dans la description de l'horreur que peut vraiment atteindre un régime totalitaire et son système concentrationnaire. C'est effrayant mais ça reste assez policé,
jusqu'à sa mort par injection tandis qu'on lui fait croire qu'on le relâche. Comparé, par exemple, à la République Dominicaine de
Vargas Llosa (qui, il est vrai, était réelle!), son Angleterre facho est assez peu crédible. Même si je lui concède de décrire efficacement la façon dont l'esprit et l'humanité s'éteignent dans les geôles de ce genre de système.
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