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Le choix de Jérôme pour Collectif Polar
Un grand roman et un grand auteur !
Publié en 1970 et salué par la presse anglaise comme un digne successeur du 1984 de George Orwell, Quelque chose de pourri est un roman impressionnant, superbement écrit et étonnamment prémonitoire. Robin Cook y dénonce, comme l'a souligné Jean-Pierre Deloux, le «totalitarisme des démocraties en décadence et dégénérescence, se voulant des modèles de libre entreprise et de libéralisme, qui font fi rapidement de leurs propres lois et de leurs codes judiciaires qu'elles n'hésitent pas à transgresser ou à bafouer au nom de l'intérêt général, d'impératifs économiques, d'états d'urgence ou de sécurité publique».
Mais que nous raconte "Quelque chose de pourri au royaume d'Angleterre"
Dans un futur proche. Richard Watt, journaliste anglais, est obligé de s'exiler en Italie. L'Angleterre, en effet, est gouvernée par un Premier ministre qui refuse d'organiser de nouvelles élections à la fin de son mandat. Mais, Richard Watt est poursuivi, chassé d'Italie et interné dans un camp de concentration
J'aurai pu en choisir d'autres titre de Robin Cook , "J'étais Dora Suarez", bien sûr, "Il est mort les yeux ouverts", l'autre grand roman de sa série The Factory, mais j'aime aussi celui-ci, "Quelque chose de pourri… " Un grand roman dystopique. Un homme vit en Toscane, il a fui l'Angleterre après l'élection de celui qu'il avait dénoncé avec acharnement. Il a dû fuir parce qu'une dictature se mettait en place. Mais peut-on fuir son pays ? Peut-on fuir la violence faite à ses semblables ?
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Richard Watt, journaliste politique au Royaume-Uni, a fait tout son possible pour empêcher Jobling d'accéder au poste de premier ministre. Ayant échoué et mis à ban, il n'a pas d'autre choix que d'émigrer en Italie, où il achète une ferme et coule des jours heureux. de son exil il contemple la montée en puissance d'un régime totalitaire en Angleterre. Mais quand son pays d'origine demande son extradition, son cauchemar commence...

Cette dystopie de Robin Cook (pas celui des thrillers scientifiques, l'autre) m'a été recommandé par ma libraire. Ecrit dans les années 70, il garde toute sa pertinence face à la montée du populisme dans plusieurs pays. L'auteur décrit avec brio ce climat liberticide qui s'est mis en place, la passivité des citoyens plus soucieux de ne pas perdre le peu de privilèges qu'il leur reste que de se battre pour leur liberté.
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Quelque Chose de Pourri au Royaume d'Angleterre ?
"Il suffit généralement que le mot Angleterre figure dans le titre pour que je sois perdue. En voilà un nouvel exemple."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Richard Watt, ancien journaliste politique, a perdu son emploi après avoir ridiculisé le nouveau premier ministre Jobling aux tendances dictatoriales. Il s'est installé depuis en Italie avec sa compagne, regardant sombrer son pays de loin, à moins que Jobling n'est la rancoeur tenace..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous?
"J'aime beaucoup ce genre de livre même si je suis à peu près sûre qu'il ne fait pas autant réfléchir le lecteur que ce qu'on pourrait penser. À mon avis, chacun y trouvera la confirmation de ce qu'il veut croire et passera à côté des indices qui tendent à prouver le contraire, moi y compris certainement. Malgré tout, dans cette époque d'incertitude, il n'est pas inintéressant de se pencher sur cette fiction des années 70, mais toujours tristement actuelle, dépeignant une Angleterre basculant dans le totalitarisme. Ce que j'ai regretté en revanche, ce sont les longueurs et les langueurs des cents premières pages durant lesquelles je me suis plutôt ennuyée. Mais passé ce cap, pas de doute, on peut difficilement abandonné le héros avant de savoir enfin à quelle sauce il sera mangé, même si plus l'histoire avance, plus l'impact est difficile à supporter pour moi."

Et comment cela s'est-il fini?
"L'auteur nous explique que sans espoir, l'homme n'est rien, ce en quoi je suis on ne peut plus d'accord avec lui et du coup, franchement, je ne comprends pas bien cette fin qui me pousserait plutôt, finalement, à déconseiller cette lecture."
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Quand Robin Cook (LE Robin Cook) aborde le thème de la dictature, personne n'en ressort indemne. Dans ce roman des années septante, il pose le décor d'une Angleterre plongée dans le chaos par un dictateur contre lequelle l'Ecosse et le Pays de Galle se sont révoltés en devenant indépendants. le personnage principal est un ancien journaliste politique qui s'est acharné contre le gouvernement en place et s'est exilé en Italie où il mène une existence de paysan jusqu'au jour où il est déporté avec sa compagne en Angleterre.
Un roman absolument incroyable qui pousse à la réflexion tout en nous emmenant dans les tréfonds de l'horreur et de la détresse humaine.
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Un livre d'anticipation politique où le narrateur, journaliste anglais exilé en Italie, est ramené de force dans une Angleterre devenue fasciste, pour y être
Je concède à ce bouquin une certaine force, notamment dans l'évocation de l'engrenage inexorable qui va progressivement pousser le narrateur dans les rets des fascistes. Il y a une puissance sombre, pessimiste qui se dégage de ce livre, car on sent dès le début l'épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
Malheureusement, la puissance du propos est parasitée par un style péniblement verbeux. Les dialogues sonnent complètement faux, les descriptions de l'Italie sur cinq pages sont exaspérantes, les personnages sont à gros traits. Et puis je trouve (mais peut-être suis-je cruelle !) que Cook ne va pas assez loin dans la description de l'horreur que peut vraiment atteindre un régime totalitaire et son système concentrationnaire. C'est effrayant mais ça reste assez policé, Comparé, par exemple, à la République Dominicaine de Vargas Llosa (qui, il est vrai, était réelle!), son Angleterre facho est assez peu crédible. Même si je lui concède de décrire efficacement la façon dont l'esprit et l'humanité s'éteignent dans les geôles de ce genre de système.
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La première moitié de « Quelque chose de pourri au royaume d'Angleterre » (Robin Cook) est consacrée aux années italiennes de Richard Watt. Cela peut sembler étrange de s'attarder ainsi sur Roccamarittima, ses habitants, la nouvelle vie de fermier du protagoniste. Cet enragé dont la tête a été mise à prix par le nouveau régime est désormais un paysan qui fait des journées de 16 heures et boit son litre de rouge sans ciller. On l'imagine grand et sec, à l'image des ceps de vigne qu'il cultive. Puis, doucement, avec les saisons, il va nous livrer par flash ses souvenirs d'opposant intellectuel et son regard sur l'Angleterre qui sombre dans un fascisme néo-prolétarien. Il compare avec la démocratie italienne. C'est comme s'il avait renforcé sa vigueur intellectuelle par une activité physique et gagné en humanité grâce au contact avec les habitants de ce village qu'il adore et qui l'adorent. Et pourtant, on en vient vite à sentir l'angoisse de l'exilé, sa fragilité. Avec le récit à la première personne, nous sommes en prise directe. Et si tout s'évaporait, si le passé le rattrapait ?
Il y a un énorme travail sur la psychologie de cet intellectuel engagé dans un double contexte d'exil et de répression. le trait d'union entre les deux est un chapitre formidable consacré à l'accueil de deux amis pour les vacances. On y voit tout le « gap » qui sépare Richard et sa femme Magda de ces deux êtres superficiels, sans force intérieure gagnés par les théories du Nouvel Elan.
Car c'est ce qui frappe quand Richard est confronté aux agents du régime. Lui, paysan, la quarantaine, les traits tannés par le soleil, n'est confronté qu'à des êtres médiocres, peu développés, bedonnant et adipeux dans leurs costumes bon marchés. Leur peau est malsaine, leurs cheveux gris sales, gras et clairsemés. Watt résiste, les humilie, leur parle sur un ton qu'ils n'ont jamais entendu, garde même sa capacité d'analyse pour comprendre ce qu'ils faisaient, avant, et pourquoi, ils en son arrivés là. Et pourtant, à chaque fois, il cède. Jusqu'à l'internement, où il vit la répression à l'état brut. Pas la violence physique, mais celle qui met face au néant, à l'absence de perspectives et d'espoir. le temps est aboli, il faut attendre, on est rongé par l'ennui et progressivement, on perd en épaisseur, sur les plans physique et intellectuel. Pas d'exercice, nourriture infecte, lectures mièvres, interdiction d'écrire, pas de procès, personne à qui s'opposer, attente de rien. Les analyses sont moins percutantes. Dépérissement.
Un vrai beau livre, avec un regard très sensible sur ce village italien et ses habitants puis sur l'Angleterre qu'il retrouve, Douvres, les trains, la campagne de son enfance autour de Londres.
Richard Watt n'a pas fait l'unique chose qui lui aurait sauvé la mise, prendre la nationalité italienne.
Les analogies avec Robin Cook sont évidentes. Ils sont issus d'une grande famille bourgeoise avec laquelle ils ont rompu, ils ont quitté l'Angleterre pour le continent et la ville pour la campagne. Une façon de rentrer dans l'intimité et l'univers de cet écrivain si attentif à ces personnages, auquel François Guerif a consacré de belles pages dans « du polar ».

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Du passé faisons table rase et que l'avenir soit à jamais banni, tel semble être le mot d'ordre récurrent de ce roman d'une autre époque (1970) où un homme, journaliste non aligné, tente d'échapper au rouleau compresseur d'une société devenue totalitaire.
Un homme décidé, mordant, résistant, un homme amoureux, sincère, protecteur et fidèle, un homme instruit des choses du monde, animé par le désir de le parcourir, de regarder, écouter, comprendre. Un homme pris aussi par la nécessité de se mettre à l'abri de ses dérives et qui entreprend de s'installer pacifiquement dans un ailleurs où l'espace ne serait plus consacré qu'aux vertus de l'amour, du travail, de l'amitié et d'une révolte mesurée.
Mais sous le soleil aveuglant de l'Italie où il s'est réfugié, les jours heureux comptent pour rien, la détermination ne suffit pas et les bonnes résolutions volent en éclats quand les limiers de l'ordre nouveau viennent frapper à sa porte pour lui faire payer au prix fort ses engagements passés. L'être humain se transforme dans l'adversité mais plongé au coeur de la machine destructrice, celui-ci ne ferraillera bientôt plus qu'à tâtons, perdu dans l'obscurité d'une humanité déchue. Seule subsistera un temps la rage qu'engendre la dépossession et la volonté de survivre remplacera peu à peu l'exigence de liberté.
Au fil des pages on peut faire l'inventaire des règles qui fondent cet ordre absolu : division en classes, suppression des droits fondamentaux, médias sous tutelle, recours à la délation, milices omnipotentes, camps d'internements, élimination rationnelle des récalcitrants, déportation des étrangers...
Une anticipation qui fait froid dans le dos tant on peut en éprouver la banalisation dans le monde actuel et constater la mise en oeuvre ça et là de tout ou partie de ces conceptions. Un roman éprouvant, parfois insoutenable, mais qui entraîne forcément le lecteur à approfondir la façon dont il se débrouille avec ces affaires-là … avant de s'abandonner au sommeil.
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Voilà bien longtemps que je n'avais pas lu quelque chose de Robin Cook, auteur attachant, à la vie tumultueuse, et aventurière, qui a connu son heure de gloire en France avec « On ne meurt que deux fois » au début des années 80.
J'ai abordé donc ce livre avec un préjugé favorable, nourri par le quatrième de couverture qui mentionne que la presse Anglaise avait jugé ce livre digne de succéder à « 1984 » de George Orwell. Je dirais qu'on est loin d'une tel niveau de perfection. La seule ressemblance avec ce chef d'oeuvre, est que l'action se passe sous un régime totalitaire, ayant clivé l'Angleterre du reste de l'Europe, et même du Pays de Galles, et de l'Écosse, avec une population tétanisée, et victime consentante.
En ce sens, il est vrai que ce livre sortit en 1970 n'est pas sans évoquer cette forme de suicide traumatique qu'a été le Brexit, 50 ans plus tard, et que la vision du risque de repli réactionnaire de la Grande Bretagne, s'est avérée assez prophétique. Robin Cook connaît son pays, et si le parallèle avec Orwell est vrai, il est lié à la personnalité des deux hommes. Tous deux issus de milieu petit bourgeois, passés par le collège d'Eton, ils n'hésitèrent pas à pourfendre les valeurs conservatrices de leur pays, tout en y étant attachés. Leur vie aventureuse et à hauts risques, se mêlant au prolétariat, les aurait ils amené à boire un coup ensemble, ou à se retrouver parmi les brigades internationales s'ils avaient vécu à la même époque ?….Je ne sais pas ce qu'Orwell aurait pensé de ce livre, lui qui était critique littéraire à ses heures. Lui aurait il dit, comme moi, que la deuxième partie du livre aurait eu bien besoin d'être retravaillée. Voir, pourquoi pas supprimée.
Deux parties, donc. La seconde commence à la page 197 à la moitié du roman. On bascule alors de l'Italie en Angleterre, et il n'y a pas que le climat qui est plus froid. Je doute que Robin avait envie de rentrer dans son pays, comme son héros, à l'époque où il écrit cette oeuvre. Un écrivain parle toujours un peu de lui, et c'est sûrement un euphémisme dans cette affaire. Il n'est pas difficile de comprendre que l'auteur s'est immergé dans son héros paysan, dans un pays qu'il connaît bien pour y avoir vécu et travaillé lui aussi.

Richard Watt, journaliste engagé, s'est exilé en Toscane, où avec sa compagne Anglaise, il est viticulteur, et très bien intégré dans la communauté. Malheureusement, son passé vient se rappeler à lui, et le voilà menacé d'être extradé. On se questionne si le passé plus ou sulfureux de Robin Cook et ses aventures de bad boy n'ont pas installé ce scénario de la perte du paradis promis.

Le livre de 400 pages est donc divisé en deux parties sensiblement égales en volume, mais certainement pas en qualité. Au point qu'on pourrait se demander s'ils ont été écrites par le même auteur. Ou pour quelle raison psychologique ou liée à l'urgence ou à la nécessité, il a du saboter ainsi son livre ? Jugement peut être un peu dur, mais lié à ma déception finale.
La première partie est liée à ce coin de Toscane devenu un refuge. Les premières pages sont d'une belle qualité d'écriture, vous faisant penser que vous êtes tombé sur quelque chose de rare.
« J'ouvre les volets. Il est très tôt ; pourtant le soleil aveuglant de Toscane, qui bombarde le sol de la cour comme une grêle de pièces d'or, se reflète avec violence sur le capot orange du tracteur. Un vent chaud, le sirocco, monte du ravin par bouffées indolentes ; je l'entends bien avant qu'il n'arrive jusqu'à nous pour agiter nos arbres. »

Toute cette première partie est efficacement traduite, dans cette prise de connaissance du pire, de la perte inéluctable des choses, après la révélation venant d'un officier débonnaire de gendarmerie, embarrassé par son devoir d'information. Un processus qui est celui de l'existence, et qui est quelquefois associé à la maladie, rendant encore plus beau ce qu'on abandonne, quand on glisse vers la mort, et que le regard des autres se transforme, entre compassion, et fuite.

La seconde moitié m'est tombée des mains. Elle est liée à l'expérience de l'enfermement, et d'un monde qui se resserre lentement sur la vie. Malheureusement, elle est très peu crédible, voir ridicule. On est loin des textes de Primo Levi sur l'enfermement, et la négation de l'homme, débarrassé de toute sa dimension humaine. L'attitude du héros, revendicatif, et violent, faisant sans cesse dans l'apostrophe, et le passage à l'acte envers ses geôliers, dans des attitudes défiant le shériff et ses hommes alors qu'il est à leur merci sont ridicules, et les dialogues semblent sortir d'un livre de série B, ou de superposer.
Je retiens donc les 197 premières pages de ce roman, qui se seraient suffis à elle mêmes.
Entre la note 4 que j'accorderais à la première partie et un 2 boosté à la seconde, la note 3 me parait satisfaisante, pour un livre qui reste une curiosité. Bravo au traducteur qui a réussi à traduire le titre Shakespearien " A state of Denmark" au mieux.
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