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Critique de FunamBulle


Eric Corbeyran et Marc Moreno creusent leur sillon. Attention à ne tomber dans le trou, les gars ! le plaisir du premier tome s'estompe un peu devant les grosses ficelles qui opèrent ici. C'est très décevant car je me régale du visuel steampunk (ce mélange bois et cuivre partout, ces mécanismes XIXème siècle mêlées à une approche futuriste, l'uchronie fonctionne, l'histoire moins).

Dans le premier volume déjà, une femme sortie d'on ne sait où couchait avec le héros, comme ça, de but en blanc, pour la joie de la bagatelle. Bon. C'est un premier tome, faut accrocher le lecteur, on n'a pas ses repères, on est moins regardant, on prend ça comme un hommage aux hippies et on profite du spectacle. Ça ne m'est jamais arrivé, mais soit, j'admets qu'un type avec tout un accoutrement cardiaque, ça attire la curiosité (va falloir que je me m'appareille rapidos !).

Par chance, on trouve encore plus de facilités de scénario dans ce deuxième tome :
- Ici, un collaborateur à l'hôpital oublie en un claquement de doigts qu'il s'est fait démolir le portrait à cause du héros. Peu importe qu'il ne l'apprécie même pas, il accepte de lui rendre service. Normal. On est dans une bande dessinée.
- La grande méchante s'associe au héros sur simple menace. Normal. On est dans une bande dessinée.
- L'un tend un piège merdique, l'autre tombe dedans sans puce à l'oreille. Normal, patati patata.
- le héros vole un transporteur, on lui ouvre les grilles sur simple demande.
- La supposée méchante saut d'un avion sur un train en marche. Aille, aille, aille !
Où va-t-on ? Ça n'est plus de la BD là, c'est "Plus Belle la vie" à la sauce "Fast and Furious" ! On ne s'enquiquine pas avec la psychologie des personnages, tout le monde s'éclate à la queue leu leu... On ne s'attache à aucun personnage, tout reste froid, fabriqué, non crédible. Au bout de 90 pages, ça commence à être faiblard. C'est beau, mais idiot, une élection de Miss France. Je ne comptais pas passer la soirée avec Jean-Pierre Foucault.

Alors, certes, les dessins sont toujours aussi époustouflants, les tableaux gigantesques en jettent, mais tout de même, faudrait pas perdre en qualité narrative. Parfois l'impression de mettre des phylactères de Riad Satouf sur des peintures de Salvador Dali, ça fait tache. Et pourquoi tant de femmes en petites tenues ? Les scènes de bagarres tournent à l'éloge de Manara, gratuitement, quand les mâles sont toujours très apprêtés. Usants clichés...

Reste assez d'intrigue pour pousser la lecture sur le tome suivant, des détails qui font mouche (Moreno parsème les décors d'oeuvres, de statues originales, c'est très plaisant), un dossier final constitué d'articles qui relancent l'intérêt et éclaircissent le scénario, mais les pincettes sont de mises. Il va falloir beaucoup pour retrouver mon enthousiasme initial.
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