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Critique de vincentf


Poésie hachée, drolatique, jeux de mots et chansons marines, qu'est-ce donc que tout cela ? Corbière se situe à ce moment critique où l'on tue une poésie de l'intérieur pour mieux la métamorphoser. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas. Il y a du Baudelaire dans Corbière, mais du Baudelaire saucissonné par une ponctuation envahissante, qui l'empêche de déployer son lyrisme pour lui préférer la saccade, la brisure, les aboiements des chiens aimés et les planches craquantes des vieux bateaux.

La rupture avec le souffle romantique est faite. le télégramme devient poème, "télégramme sacré" dans lequel de nombreuses voix prennent la parole, histoire de briser un peu plus encore la monodie du poète lyrique solitaire, dont le discours devient multiple parce que regardé de l'intérieur avec ironie ou cynisme, comme si le fait même d'être poète était une malédiction qui tombait sur quelques loupés, qui rêvent d'être "chien de fille publique" ou "fou, mais pas à moitié" mais qui ne restent que poètes, gens de lettres qui forment bien leurs lettres mais pour rien. Corbière vide la poésie pour l'enrichir. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas.
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