Citations sur Autour de Jung : Le bouddhisme et la Sophia (27)
Ne comprenant plus [les faits religieux], on les projette. Les effets perturbateurs sont attribués à quelque volonté mauvaise extérieure à nous-mêmes, de préférence celle du voisin. D’où les illusions collectives, les appétits de révolutions et les frémissements guerriers, bref toutes les psychoses de masses. Si la folie consiste à être possédé par un contenu inconscient non assimilé, quel espoir d’assimilation subsisterait encore, lorsque, précisément, la conscience nie l’existence de tels contenus ?
L’état qui maintient la Conscience ou l’Essence séparées de la vie, correspond à ce que Jung décrit comme déflexion ou déracinement de la conscience.
Pour trouver un parallèle oriental aux tourments et catastrophes qui menacent l’Occidental sur le chemin de son initiation à son être total, il faudra lire le Bardo Thödol à rebours.
Ce qui est appelé « féminisme » dans nos sociétés modernes ne fait que reconnaître définitivement la prépondérance et la primauté des valeurs masculines, voire pour les caricaturer.
Les recherches et découvertes du psychologue C. G. Jung ont sans aucun doute pour conséquence de redonner au mot « théologie » la saveur d’une science de la vie […].
Si l’homme pense de toutes ses forces, jusqu’aux limites de son énergie spirituelle, au paradis de l’Ouest d’Amida, pur éprouver, en écoutant les sûtras, la foi absolue dans le vœu d’Amida et pour former lui-même le vœu d’y renaitre, c’est d’ores et déjà qu’il est assuré de renaître après la mort en Terre pure.
La souffrance qui frappe l’être humain n’est ni une épreuve ni un châtiment que Dieu infligerait à l’homme, son compagnon, son « membre » ; elle est le fait de leur ennemi commun, et la souffrance de l’homme est la propre souffrance que le Dieu de Lumière endure dans ses « membres », sous les coups de leur ennemi.
Jung commet l’originalité, en s’occupant de psychologie, de tenir psyché pour réelle, alors que tant d’autres n’admettent que des faits psychiques […]. Il n’imagine pas que l’Evénement psychique soit dissous en une illusoire fumée, parce qu’on l’aura « expliqué ».
Vouloir rejeter les prémisses de notre propre culture, assimiler l’Orient par une exégèse purement littérale, ce serait le plus sûr moyen de provoquer un nouveau déracinement de la conscience. C’est à partir de notre propre sol que nous avons à nous mettre en route vers cet Orient, et c’est au cours de ce pèlerinage que nous découvrirons la réponse aux questions : qui donc vit la conscience vécue ? Qui est le donateur des données ?
Cet état de la conscience « détachée » ou libérée de l’objet est précisément, dans le bouddhisme, cette Connaissance fondamentale qui, ayant cessé de s’objectiver en de fictives réalités, est à elle-même son objet : elle sait que son objet ne diffère pas d’elle […]. L’achèvement d’une telle unité est au-delà du pouvoir de la volonté consciente, et c’est pourquoi le processus d’individuation ne peut jamais être atteint que par le symbole.