Il n'est pas indispensable de lire ce second tome des mémoires de
Daniel Cordier. le premier tome, écrit sous la forme de journal et consacré notamment à la période où
Daniel Cordier fut le secrétaire de
Jean Moulin jusqu'à son arrestation le 21 juin 1943, portait la marque d'un travail rigoureux, basé sur les biographies de
Jean Moulin que l'auteur lui avait précédemment consacrées. Dans cette ultime partie, dont la chronologie est d'ailleurs largement corrigée par une historienne, les chapitres sont organisés par thèmes et par personnages : la France Libre étant décapitée par une succession d'arrestations consécutives à celle de "Rex", l'ex secrétaire de
Jean Moulin, désormais isolé et "brûlé", est contraint de rejoindre Londres.
Dans cette dernière partie crépusculaire, où la joie de la Victoire est ternie par les deuils de
Jean Moulin et de nombreux résistants, surnagent tout de même quelques passages émouvants : le retour des camps de concentration de plusieurs camarades, plus morts que vifs ; les retrouvailles avec la famille, emprunts de pudeur et d'incompréhension mutuelle, et la frustration de Cordier, qui peut nous sembler incompréhensible aujourd'hui, de n'avoir pas vraiment combattu comme un soldat, les armes à la main. Soldat pourtant il le fut.
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