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Citations sur Le monde de Marie : À la recherche de la Véraline (2)

La grenouille bleue prit la parole :
— De toute manière, c’est moi qui ai gagné.
— Coâ ! s’exclamèrent toutes les autres grenouilles d’une seule voix.
— C’est elle qui l’a dit, déclara la grenouille bleue en pointant sa cuisse de grenouille sur Marie.
— Mais je n’ai rien dit de tel !
— Si. Vous avez dit que j’étais la meilleure.
— C’était une façon de parler.
— C’est trop tard. J’ai gagné et c’est tout.
— Coâ ? s’indignèrent les autres grenouilles.
— Mais de quoi parlez-vous, enfin ?
Une grenouille rose s’approcha de Marie, elle avait une voix nasillarde, un peu comme si elle se pinçait le nez. Mais bon, une grenouille, Marie savait bien que ça n'avait pas de nez... sauf.. sauf peut-être si c'était une grenouille à nez ! Ça devait bien exister, après tout. Marie secoua la tête pour sortir de la rêverie dans laquelle elle était encore une fois en train de s'enliser.
— De la course, bien sûr, de la course ! Vous ne lisez pas les journaux ?
— Si, répondit Marie en fronçant les sourcils. De temps en temps… (Même si ce n'était absolument pas vrai, elle espérait que les grenouilles ne s'en apercevraient pas).
— Alors vous avez dû entendre parler de la course de grenouilles ! La gagnante deviendra la grenouille favorite de sa Majesté.
— Sa Majesté ? Il y a bien longtemps qu’il n’y a plus de Majesté. Depuis au moins…
Marie réfléchit mais elle n’avait jamais été très bonne en histoire. Elle ne pouvait donc pas dire avec précision depuis quand il n’y avait plus de Majesté.
— Depuis très longtemps ! finit-elle pour conclure.
— Bien sûr que si, reprit la grenouille rose. Et c’est pour cela que nous faisons la course.
— Et j’ai gagné ! triompha la grenouille bleue.
— Coâ ? fulminèrent ensemble toutes les grenouilles.
— Écoutez, je ne sais pas de quoi vous parlez, mais cela ne me regarde pas.
— Vous l’avez déclarée vainqueur…
— Mais je n’ai rien fait du tout !
— Si, dit la grenouille bleue. Je suis la meilleure.
— Coâ ? crièrent encore une fois toutes les grenouilles.
— Non, je n’ai rien dit de tel, déclara Marie. Je ne vous ai même pas vues faire la course.
— Alors recommençons, proposa une grenouille verte à pois blancs, qui avait une voix énorme, beaucoup trop pour sa petite taille.
— Oui, firent les autres grenouilles.
— Coâ ? protesta la grenouille bleue. Il en est hors de question. C’est moi la meilleure.
— Non. C’est une bonne idée, ajouta Marie, qui souhaitait par dessus tout que la conversation ne s'envenime pas. Recommencez la course. Je vous regarderai. Ainsi, je pourrai dire qui de vous est la meilleure.
— Oui, elle a raison, confirma une grenouille jaune avec un fort accent belge (du moins c'est comme ça que Marie imaginait l'accent belge : comme une personne qui mangeait des frites bien chaudes et qui parlait en même temps).
Marie sourit. Elle aimait quand quelqu’un reconnaissait qu’elle avait raison. Même si ce quelqu’un en ce moment était une grenouille jaune. Mais la grenouille bleue n’était pas de cet avis.
— Je ne ferai pas la course. Je l’ai déjà gagnée !
— Eh bien tant pis, dit Marie. Nous la ferons sans vous.
— Non. On ne peut pas. Il faut dix grenouilles pour faire la course. Si la grenouille bleue ne fait pas la course, il faut que quelqu’un prenne sa place. Vous, par exemple.
— Mais je ne suis pas une grenouille !
Toutes les grenouilles se regardèrent, étonnées. Elles n'avaient pas l'air d'être si sûres que cela que Marie n'était pas une de leurs compatriotes.
— En vous mettant à quatre pattes, personne ne fera la différence ! lança une grenouille orange.
— Et d'ailleurs je trouve que vous ressemblez pourtant assez à une grenouille. Une grande grenouille, mais quand même !
— Ou un crapaud ! ajouta la grenouille jaune avec son accent belge.
Marie ne savait comment prendre la remarque. C'était la première fois qu'on lui disait qu'elle ressemblait à un crapaud. Elle préféra ne rien dire.
— Je ne peux quand même pas faire la course contre des grenouilles. Ce serait déloyal. Il faut que la grenouille bleue participe.
Celle-ci était dans son coin de lit, tournée par rapport aux autres, et faisait la tête, les cuisses (de grenouilles) croisées les unes sur les autres. Comment Marie pouvait-elle la décider à refaire la course ?
Soudain, une idée lui vint à l’esprit. Elle fit un clin d’œil aux autres grenouilles et se tourna vers la grenouille bleue, qui boudait toujours.
— Acceptez de faire la course à nouveau.
— Mais je l’ai déjà gagnée. Vous l’avez dit vous-même ! Ça ne sert à rien de recommencer !
— C’est vrai, dit Marie, mais vous pourriez leur montrer, à toutes, que vous êtes la meilleure, en les battant encore une fois. Ainsi, vous serez vraiment la meilleure des meilleures !
La grenouille bleue tourna la tête. Elle sourit de toutes ses dents et rejoignit les autres grenouilles.
— La meilleure des meilleures ! s’exclama-t-elle, en regardant la jeune fille, qui avait eu là une excellente idée.
Marie la suivit de près. Toutes les grenouilles se mirent en ligne. Marie leur demanda :
— Jusqu’où courez-vous ?
— Jusqu’au bout, répondit une grenouille rayée.
— Jusqu’au bout d’où ?
— Jusqu’au bout du bout…
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Comme personne ne répondait ou n'était présent derrière le comptoir, elle prit la poignée de la porte, ouvrit de nouveau, ce qui eut pour effet de pousser une nouvelle fois la petite cloche située au-dessus de celle-ci. Mais aucun son ne retentit. Elle fixa la clochette, actionna la porte encore et encore. Rien à faire, aucun son n'en sortait. Alors qu'elle refermait la porte, elle aperçut un petit panneau, collé sur cette dernière. Elle s'approcha et lut :

« Afin d'économiser la clochette, celle-ci ne sonnera qu'une seule fois par client. Il est donc inutile de jouer avec la porte pour la faire sonner encore et encore... »

Marie se demanda comment on pouvait faire en sorte que la cloche ne sonne qu'une seule fois par client ; cependant elle ne connaissait pas tout au monde, et se dit qu'il y avait sûrement encore bien des choses à découvrir. Comme personne n'était encore intervenu, elle fit quelques pas dans la boutique. Sur de grandes étagères, il y avait un bazar tel qu'elle n'en avait pas vu depuis longtemps. Elle pensa que si sa chambre avait été dans un tel état, sa mère l'aurait privée de sortie pendant au moins une semaine ! Il y avait des écrans de télévision, des réveils entassés les uns sur les autres, puis quelques aquariums avec un ou deux poissons qui tournaient en rond (mais comment pouvait-on réparer un aquarium si les poissons étaient encore dedans ? se demanda Marie), et, au bout de l'allée, un petit enclos avec un poney à l'intérieur. Celui-ci ne bougeait quasiment pas, il mâchouillait de l'herbe, ou du foin, Marie n'en était pas sûre. A son cou pendait un petit écriteau qui disait : « ne pas toucher, peinture fraîche ».
Aussitôt Marie eut envie d'y poser sa main, forcément ! Premièrement parce qu'elle n'avait jamais vu un poney d'aussi près. Deuxièmement parce qu'elle ne savait pas qu'on pouvait faire repeindre son poney, sûrement quand il perdait ses couleurs. L'animal, en la voyant s'approcher, fit un pas en arrière en hennissant. Marie recula, car il lui semblait avoir entendu « Hiiiiii pas touche », même si elle savait que les poneys, tout comme les chevaux, ne parlaient pas français !
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