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Critique de 5Arabella


La pièce est jouée pour la première fois en février 1667 par la troupe de Molière. Elle n'a pas eu de succès, et elle a très peu été jouée depuis. Elle souffre d'une mauvaise réputation, en partie à cause de Boileau.

Nous sommes donc au cinquième siècle. Attila, malgré la défaite aux champs Catalauniques, reste très puissant et très craint. Deux mariages s'offrent à lui : avec Honorie, la soeur de l'empereur Valentinian, ce qui lui permettrait de réclamer pour dot la moitié de l'empire, et avec Ildione, soeur de Méroüée, roi des Francs. Attila hésite, Honorie serait une alliance en principe plus profitable, mais il est malgré lui plus attiré par Ildione. Deux rois qu'il a asservi, Ardaric et Valamir sont amoureux et aimé, le premier d'Ildione, le deuxième d'Honorie. Il finit par se décider d'épouser Honorie, mais ne peut s'empêcher de déclarer sa passion à Ildione. Honorie est outrée d'être choisie de cette façon, et révèle à Attila les amours des deux couples. Attila essaie de pousser les rois à s'entretuer, n'y parvenant pas, il promet de donner à celui qui lui apportera la tête de chacun sa bien-aimée comme récompense. Mais une attaque le tue à ce moment.

Attila est sans doute le personnage masculin le plus noir de Corneille. Les grands personnages terribles du théâtre cornélien étaient plutôt des femmes, des reines, Médée, Cléopâtre, Marcelle...Attila reprend certaines de leurs caractéristiques. Il refuse l'amour pour ne pas être dépendant, et il a des comportements véritablement sadiques avec les gens à sa merci. Il n'a aucun des caractères ou comportements que Corneille associe habituellement aux rois. Il est un véritable tyran, ivre de puissance, et prenant plaisir à humilier et à faire souffrir.

C'est une pièce assez déconcertante, mais qui a d'indéniables qualités, les personnages féminins, surtout celui Honorie sont assez réussis, et il y a de très beaux vers par moments. L'exposé historique (il faut dire que la situation de l'époque est complexe voire confuse) alourdit un peu le début de la pièce. le personnage d'Attila, extrême dans le mal, surprenant et dérangeant, est étonnant. La pièce mérite qu'on la découvre, même si elle n'est pas la plus représentative de l'auteur.
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